Par Patrice Vergès. Avant, un crossover ou un SUV, c'était pour escalader les chemins creux. Aujourd'hui, un SUV, c'est pour aller chercher les enfants à l'école et faire ses courses chez Lidl...
Voir aussi : essai vidéo Suzuki Ignis
La nouvelle Suzuki Ignis ne pointe qu'à 3,70 m de long, dimensions qui en font d'abord une citadine plutôt qu'une routière. Ce qui n'exclue pas un physique de baroudeur genre 4X4 avec des voies qui semblent trop grandes pour elle, une garde au sol surélevée et des barres de toit pour transporter le fruit de sa chasse.
4X4 n'est pas excessif puisque l'Ignis est proposée en quatre roues motrices grâce à un viscoupleur contre 1500 euros supplémentaires. Son principal terrain de prédilection n'est pas la route. D'abord parce que son vif 1200 cm3 4 cylindres 90 ch (celui de la Baleno) donne trop de voix lorsqu'on le sollicite. Ensuite, parce que sa suspension arrière n'est pas toujours tendre pour les reins. Soyons honnête, elle est plus douce sur la version à deux roues motrices confiée à un essieu de torsion que les optimistes appellent semi-indépendant et les pessimistes, semi-rigide. A vous de choisir ? En quatre roues motrices, c'est un véritable essieu rigide qui vous rappelle à son bon souvenir lorsqu'on passe dans les saignées. Je n'ai pas le souvenir que la 404 de mon papa était aussi dure. Mais, c'était il y a longtemps !
S comme séduisante
Mais tout ceci n'a aucune importance. Car on achètera vraisemblablement une Ignis pour son esthétique. Avant de rentrer à bord, faisons le tour rapide de cette petite auto. Avec ses ailes renflées, son dessin original de custode à trois griffures, la Japonaise semble plus massive qu'elle ne l'est réellement. Elle est surtout assez étroite (1,66 m) ce qui peut être une qualité en ville et un défaut si sa petite famille ressemble à Arnold Schwarzenegger. Bien sûr, pour avoir droit aux craquantes jantes en alliage de 16 pouces et élargisseurs d'ailes et glaces surteintées, il faut grimper à la finition deux ou trois nommées Privilège ou Pack. Si on passe par la case peinture bicolore et quelques touches de personnalisation sous formes de stickers ou entourage de couleurs de veilleuses et de rétros, l'Ignis devient encore plus séduisante.
L'habitacle séduit avec un design épuré et un gros écran tactile qu'on a envie d'emporter avec soi en sortant tant il ressemble à une tablette. Notons la recherche au niveau du dessin comme les barres d'ouverture de portes ou les boutons rotatifs de réglage de ventilation. Il ne faut pas regarder de trop prés la qualité des plastiques ni des revêtements des sièges mais au prix ou est proposé cette Suzuki il n'y a rien à médire. Pour 3,70 m, il y a de la place à l'arrière d'autant que la banquette avance ou recule sur 17 cm libérant un coffre que Suzuki vante pour être le plus grand de sa catégorie avec 267 litres
Micro Hybride
Légère (850 kilos), l'Ignis est hyper-maniable en ville où elle tourne sur elle même. Contre 800 euros de plus, on peut disposer de la version hybride SHVS qui fait appel au même principe que la Baleno. Un mini-moteur électrique de moins de 5 cv alimenté par une petite batterie (15 kilos au total) rajoute 50 Nm de couple à bas régimes en donnant plus de ouaté et de force au 1200 cm3 pas généreux à bas régimes. C'est bien mais pas transcendant et les gains en CO2² (moins 7 grammes avec 97 g/km) et en consommation sont très faibles et non amortissables en moins de 100 ans d'utilisation au minimum.
Mais la SHVS l'autorise à être considérée comme une hybride et de bénéficier de quelques de ses avantages notamment en cas de restriction de la circulation, gratuité de la carte grise et peut être l'exemption de la TVS. Dommage que la version atmosphérique ne bénéficie pas du Start-Stop qui, à lui seul, représente le subtil gain d'économie avec une consommation moyenne de 5 litres aux 100. Chiffre qui fait regretter la capacité trop réduite du réservoir de 32 litres qui nourrira le sentiment à ses utilisateurs de passer trop fréquemment à la pompe.
La Suzuki Ignis rentre en concurrence avec la Fiat Panda autant en deux roues motrices qu'en quatre et d'autres petites urbaines typées moins SUV. Elle a pour elle, une esthétique très réussie et des tarifs qui tiennent bien la route. Ils ne sont pas définitifs à l'heure où est publié cet essai mais ils devraient, remisés, tourner entre 11 000 euros à un peu plus de 15 000 euros pour une version pack hybride 2 roues motrices.
L’avis des Petits Observateurs
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