🇸🇪Par Patrice Vergès. Rouler en Saab 900 Cabrio à la fin des années 80 était une manière d'afficher sa différence sans sombrer dans la vulgarité ostentatoire des cabriolets BMW ou Mercedes. 30 ans plus tard, c’est toujours le cas.
On peut dire que la marque suédoise Saab prit son temps avant de dévoiler un cabriolet issu de la berline Saab 900 lancée en 1979, elle même extrapolée de la 99 apparue en 1967.
Le cabriolet Saab se distinguait par son esthétique très originale qui fut à la base de son succès
L'aileron était chargé de briser les retours d'air tandis que la minuscule lunette arrière en verre donnait de l'intimité à l'habitacle
Il est né de l'initiative du président de Saab Amérique qui souhaitait un cabriolet revenu à la mode dans les années 80. C'est la société américaine ASC qui fut chargée de sa conception revue par le designer maison Bjorn Envall. Mais il fallut attendre encore trois ans entre sa présentation au salon de Francfort 1983 où il suscita un formidable intérêt, la décision de le construire, sa mise en production en Finlande et enfin sa commercialisation en 1986.  Réalisé sur la base de la berline deux portes au pare-brise plus incliné, équipée d'un châssis bien renforcé, coiffé d'une capote bien isolée, par son look très particulier et décalé à l'instar de la berline, le cabriolet 900 suscita immédiatement un sucés fou malgré son prix très élevé. Il devint immédiatement la voiture des personnes " branchées " comme on disait alors, des happy-few, vedettes de cinéma et intellectuels fortunés par son image très décalée.
Cher, chic, mais pas choc
Le cabriolet 900 I16 que vous avez sous les yeux et l'un des derniers proposé par le firme de Trollhättan puisqu'il est sorti des chaînes fin 1993 alors que la nouvelle version NG sur base Opel Vectra avait déjà été présentée. Il existait en plusieurs motorisations et dans notre cas, son imposant 4 cylindres double-arbre 16 soupapes atmosphérique délivre 128 ch Din contre 145 ch pour le turbo basse pression dont Saab fut le pionnier et 185 ch en haute pression. En 1993, un cabriolet Saab coûtait une petite fortune surtout avec les options soit autour de 220 000 francs pour la version 128 ch pour frôler les 300 000 francs en turbo. Trois à quatre fois le prix de la nouvelle Renault Clio !
Cette 900 i 16 appartient à Daniel dont POA a brossé le portrait il y a quelques années. Dans son garage, il entretient et ne répare que les Saab venues de l'Europe entière et ce n'est pas prêt à s'arrêter puisque la filiale de la marque suédoise, Orio ab qui continue à produire des pièces détachées jusqu'en 2022, l'a nommé concessionnaire de la marque en lui permettant d'accéder à tout l'outillage de réparation. Une belle revanche pour ce passionné de la Svenska Aeroplan Aktiebolaget dont la concession de la marque lui avait été refusée en 1999.
La Saab se singularisait par sa massive planche de bord verticale recouverte de bois en option. Le démarrage est évidemment au plancher à coté du levier de vitesses.
Les sièges à appui-tête intégré offraient un excellent confort. Sur la 900 I, le cuir était une option très coûteuse
"A 164 000 km, elle est comme neuve !"
Daniel ne répare pas seulement les Saab, il roule avec au quotidien. " J'ai cinq Saab dont ce cabriolet 900 I 16 gris Ontario toutes options qui affiche seulement 164 000 km qui est comme neuf. C'est rien pour une 900 puisque nous avons des clients qui ont dépassé 500 000 km " avoue Daniel qui m'invite à monter à bord du cabriolet dont le 4 cylindres encore 100 % d'origine Saab émet un son grave que mon oreille avait oublié. J'ai énormément roulé en Saab cabriolet grâce au dynamisme de Claude Makowski qui s'occupait des relations presse de la marque et même suivi en Turbo les Mille Miles historique à la poursuite d'Erik Carlsson. À cause de la ceinture de caisse haute, la faible surface vitrée, l'éloignement du pare-brise, la massive planche de bord, la lourdeur des immenses portes, on se sent incroyablement protégé au sein du cocon de son habitacle. La sécurité était, rappelons le, le fond de commerce de la marque suédoise.
Monté en position longitudinale, au dessus de la boîte de vitesses, le 4 cylindres 16 soupapes de 2 litres délivrait 128 ch dans cette version catalysée
La 900 se particularisait par l'ouverture originale de son capot étudié pour ne pas retomber sur le pare-brise lors qu'un choc avec un renne fréquent sur les routes de Suède
Excellente tenue de route
C'est le premier cabriolet conduit qui tenait bien la route grâce à la rigidité de son châssis alourdi de 120 kilos par rapport à celui de la berline. Dans les années 80, les cabriolets extrapolés des berlines manquaient sacrément de rigidité : la 205 CTI se tortillait sur son train avant, l'Escort ouvrait ses portes dans les virages serrés et j'avais la hantise que ma Kadett Cabrio GSI se coupe en deux. C'était la principale qualité de la suédoise outre sa silhouette hors du commun, sa présentation séduisante et son épaisse capote bien doublée isolant du bruit et du froid. C'est la Saab qui lança la mode de la minuscule lunette arrière favorisant l'intimité à bord  en la rendant dangereuse en ville par sa mauvaise visibilité arrière. Il avait pratiquement peu de défauts excepté nous l'avons déjà dit son tarif très élevé supérieur à celui de la concurrence.
Au cours de sa longue existence, la Saab 900 a offert plusieurs visages différents. Cette dernière version avait gommé l'importance de ses boucliers
Presque 49 000 exemplaires
Le cabriolet 900 a été produit jusqu'en 1993 jusqu'à l'ultime version Monte Carlo (300 ex) de couleur jaune à presque 49 000 exemplaires et vu sa robustesse hors du commun ce n'est pas une voiture rare. Il est toujours très apprécié des collectionneurs fanatiques de la marque de la marque Suédoise. Ils en veulent encore à GM de ne pas avoir su faire vivre Saab qui fut revendue après bien des atermoiement et coups de théâtre au groupe chinois NEVS qui n'a plus le droit d'utiliser ce nom depuis 2016. En 1986, lorsque du lancement du cabriolet, Saab pas encore sous le contrôle de GM vendait encore 126 000 voitures par an contre à peine 20 000 lorsque l'américain le vendit à Spyker en 2009 !
" C'est encore un modèle très recherché des passionnés. Selon l'état, le prix d'une 900 comme la mienne varie autour de 12 000 euros pour grimper à plus de 18 000 euros sur une Turbo. Moi, celle que je conseille est la version turbo basse pression qui est la plus agréable à conduire " avoue Daniel qui prépare une Saab 96 V4 pour le Monte-Carlo historique 2021. Grace à sa passion, les Saab continuent à vivre.
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Dans le garage de Daniel et de son fils, on ne répare que les Saab
Coiffé de sa traditionnelle casquette Saab, Daniel est un véritable passionné de la marque suédoise
Les Essais de Patrice • Saab
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- Type de véhicule
- Cabriolet
- Marque
- Saab
- Année
- 1994
- Modèle
- 900
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Youngtimers, Suède
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Mardi 31 mars 2020
L’avis des Petits Observateurs
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