Souvenirs d'autos (306) Paris Kaboul en R16 en 1973

C’est en 1972 que mes parents décident de faire ce grand voyage pour rendre visite à mon oncle et sa femme, installés à Kaboul depuis 1969.

Mon oncle, Jean-Claude, travaille à la D.A.F.A (Délégation Archéologique Française en Afghanistan).

De nombreux préparatifs seront nécessaires :

D’abord des pièces mécaniques dont un pare-brise gonflable, des chambres à air, des durites, des bougies, des vis platinées… ! Mais aussi des répétitions mécaniques chez un ami garagiste du Loir et Cher où mon père s’entraîne à changer une chambre à air…

Également installation d’un dispositif pour déclencher le ventilateur électrique pour refroidir le moteur…

Ensuite, les cartes routières, traveller’s chèques American Express en US Dollars, Assurance Mondiale, Démarches aux Ambassades de Turquie, Bulgarie, Iran et Afghanistan, Visas, et vaccins contre la variole et le choléra.

Mon oncle a longuement conseillé mon père quant à l’itinéraire et les pièges à éviter, comme rouler de nuit sur les routes désertiques car lorsque les camions tombent en panne, ils balisent tout autour avec de gros cailloux, qu’ils n’enlèvent jamais lorsqu’ils repartent… donc toujours faire très attention sur la route.

Le départ a lieu le samedi 7 Juillet de Vélizy-Villacoublay où nous vivons.

Il est 5h45. Après quelques difficultés pour caser les bagages, nous prenons place à bord de la RENAULT 16 TS équipée de sièges en skaï, ce qui nous vaudra des sensations collantes et très chaudes dans les jours suivants ! Pique-nique sur un parking d’autoroute à Strasbourg.

Goûter à Munich et déjà un paysage splendide. Nous passons ensuite la frontière Autrichienne un peu avant Salzbourg. 21h tout le monde au lit, car partis tôt le matin et nous avons déjà roulé pendant 1010 km depuis de matin !

Dimanche 8 juillet 1973 : Nous sommes tous en pleine forme après une nuit réparatrice. Du balcon du chalet où nous avons passé la nuit, nous admirons la forêt très épaisse, les fleurs aux balcons, et le ciel bleu. L’air est frais. Nous prenons la route de la Yougoslavie. Il y a peu de circulation et les paysages sont formidables. Après Villach, à Podkoren, nous passons la frontière qui se trouve au sommet d’un col : un véritable mur à gravir (incliné à 26%). À cet endroit les cars, camions et caravanes sont interdits. C’est très impressionnant !

Nous voilà en Yougoslavie (aujourd’hui Slovénie). Nous nous arrêtons pour acheter des fruits et déjeunons sur place. Paysage toujours magnifique. Nous traversons Ljubljana et Zagreb, puis arrêt à 120 km de Belgrade dans un motel. Nous dormons dans un studio confortable niché dans les bois, mais il y a une invasion de moustiques. Heureusement un employé gère parfaitement le problème grâce à un gros pulvérisateur à bretelles, dont l’orifice fait penser à une grosse clarinette. Après un bon repas, nous allons nous coucher à 21h30.

Lundi 9 Juillet 1973 : Nous prenons la direction de Belgrade à 7 h45. Cette ville est immense et comporte des hauts immeubles neufs. La déviation de la ville existe déjà. Nous prenons l’autoroute (probablement la dernière jusqu’à la destination finale) et arrivons à la frontière Bulgare. Après une bonne heure de dialogue avec les douaniers + 75 Francs d’assurance et 3 Visas à 20 francs, nous pouvons enfin rentrer dans ce pays dont l’hospitalité n’est pas légendaire.

La route est encore belle, empruntée par de nombreux camions, le paysage est montagneux et boisé. Les panneaux sont incompréhensibles pour mes parents et nous faisons un détour de plus de 100 km sur une route en très mauvais état, dont une tranchée non signalée que nous franchissons bruyamment ! Papa et Maman sont guidés ensuite par des jeunes à moto qui les aident à retrouver la bonne route. Ici on voit circuler beaucoup de charrettes à ânes et des vélos qui circulent même la nuit tombée et sans éclairage. Il est 20 h, les hôtels et les restaurants sont fermés car nous arrivons visiblement trop tard. Bien péniblement, mes parents parviennent à trouver un camping qui nous acceptent et nous dormons finalement dans la RENAULT 16, après avoir grignoté quelques fruits et biscuits et parcouru 892 km depuis le matin.

Mardi 10 juillet 1973 : Le jour nous réveille. Après une toilette sommaire et le ventre creux, nous repartons en direction de la Turquie. La frontière trouve peu avant Edirne et nous sommes très bien accueillis par des jeunes filles habillées de rouge et de blanc, qui nous indiquent une place de parking. Nous prenons un petit déjeuner copieux et après 25 minutes de formalités, nous reprenons la route. Direction Istamboul, la vitesse est limitée à 90 km/h. Quelle circulation incroyable et dans tous les sens : piétons, voitures, camions et même des moutons qui traversent la route n’importe comment ! C’est de la folie. Maman souhaite traverser une place pour envoyer une carte postale, mais elle se résigne à traverser compte-tenu de tout ce foutoir ! Nous prenons le ferry-boat et traversons le Bosphore… Le futur pont est en construction.

À suivre…..

N’oubliez pas que Pascal a raconté l’arrivée à Kaboul grâce à l’invention du GPS… ICI

https://www.petites-observations-automobile.com/2020/05/souvenirs-dautos-linventeur-du-gps.html

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