Volkswagen Amarok : le pick-up monte en grade.

Par Patrice Vergès. Le marché du pick-up ne cesse de grandir en France puisqu'il devrait atteindre près de 15 000 voitures en 2016 avant d'être boosté par le futur Renault Alaskan sur base Nissan. Ce segment intéresse autant les professionnels que les particuliers par les avantages fiscaux qu'il offre. Démonstration avec le Volkswagen Amarok.

C'est mon troisième essai d'un pick-up pour POA sur une année. Sans être devenu un spécialiste, je commence à comprendre comment ça fonctionne. Bref, sans vouloir pasticher Woody Allen qui résumait lapidairement les 2000 pages du livre "Guerre et Paix avec " Ça se passe en Russie", je répondrai aussi brièvement  :'un pick-up, c''est ingarable et ça secoue beaucoup !".

En fait, je suis très mauvaise langue, car le nouveau VW Amarok est, de loin, le plus confortable des pick-up essayés, tous équipés de suspensions arrière à essieu rigide imposées par leur fonction. Malgré des ressorts à lames, le VW est plus confortable que le Nissan essayé récemment (ressorts hélicoïdaux) et surtout le Mitsubishi qui donne l'impression de conduire un bloc de béton sur la route. C'est seulement lorsque la chaussée se délite, que l'Amarok dodeline gentiment sur son essieu arrière mais sans coups de raquette ni de roulis. Il est vrai que nous avons essayé la version 3 lames plus douce que la cinq proposée également à ceux qui transportent de lourdes charges. Impossible à garer, c'est vrai avec 5,32 m de long, dès qu'on se gare en épis, l'arrière dépasse toujours et il est difficile de trouver un parking en ville. Mais vous me répondrez qu'un pick-up n'est pas fait pour nos villes étriquées et polluées mais pour les grands espaces où il peut exprimer ses talents.

Le seul 6 cylindres du marché

Né il y a 6 ans l'Amarok (loup en Inuits) n'est pas une nouveauté. Il vient de subir un sérieux rajeunissement sous la forme d'une carrosserie modernisée, un intérieur embourgeoisé et surtout le montage du gros V6 3 litres TDI emprunté à l'Audi Q7 à la place du précédent 4 cylindres. Motorisation proposée (j'évite le mot offert au vu des tarifs) en trois puissances s'articulant de163 à chevaux à 224 ch plus un overboost temporaire portant la puissance à 244 ch. C'est dans cette configuration que je l'ai essayée et il faut admette que malgré les 2,1 tonnes du bestiau, le gros 6 cylindres procure des accélérations très convaincante (0 à 100 km/h en 7,9 secondes !) dans une belle sonorité ouatée qui ne claque pas comme un vulgaire 4 cylindres. D'ailleurs, l'Amarok est le seul pick-up 6 cylindres du marché puisque le Ford Ranger qui occupe la tête des ventes du segment propose un 5 cylindres contre 4 pour la concurrence.

En plus, ce gros bouzin est accouplé en série à une boîte auto (pas DSG) à 8 rapports qui ajoute une belle onctuosité de fonctionnement. Enfin, le VW est aussi le seul dans ses hauts de gamme à bénéficier d'une transmission permanente (4 Motion), une sécurité supplémentaire sur la route par rapport à ses concurrents qui sont de simple propulsion aux réactions des voitures des sixties !

Pas de malus

Par rapport aux autres, c'est également le seul qui est proposé uniquement en double cabine ce qui permet d'accroître sa polyvalence. Ne rêvez pas, les places arrière étriquées sont assez peu confortable mais peuvent dépanner sur de courts trajets. C'est ce qui l'empêche de récupérer la TVA pour un professionnel quoique VW nous a glissé que certains y arrivent. Considéré comme un utilitaire, l'Amarok qui serait plutôt une voiture de haut luxe surtout dans sa finition Carat, offre deux gros avantages fiscaux qui expliquent le succès de ce type de véhicule. Un professionnel est exempté de TVS soit autour de 4000 euros par an et même un particulier est exempté de malus qui se monte à 8000 euros car le V6 TDI bien que dépollué lâche plus de 200 g/km !

Là, je sens votre regard briller car l'engin devient plus intéressant car il est follement pratique avec sa benne longue de 1,55 m qui permet de charger tout et n'importe quoi. Par ses aptitudes ahurissantes en tout terrain (blocage de différentiel) et surtout par le capital frime qu'il dégage surtout paré de quelques accessoires signifiant que vous êtes un baroudeur (rampe de phares, etc) et qui permettent à VW de faire son beurre. Formidable tracteur (3500 kilos), il peut remorquer facilement un bateau ou un jet-ski ce qui explique son succès dans les régions proches de la mer comme le Cap-Ferret où nous l'avons essayé mais c'est le cas aussi en zone montagneuse où ce genre d'engin fait le gros de ses ventes.

Prix prémium

VW a choisi le créneau du pick-up prémium et ses tarifs sont les plus élevés du marché, justifiés par un agrément de conduite bien supérieur. La gamme commence à 34 880 euros pour s'achever à 45 980 euros pour la finition Aventura reconnaissable à ses roues de 20 pouces peu adaptées en tout terrain plus quelques options. Au fait, ces prix sont hors taxe et il faut rajouter la TVA de 20 % ce qui nous entraîne pour un haut de gamme à pas loin de 60 00 euros. (on ne dit plus euros mais 60 000 balles).Force est d'admettre qu'on a plus l'impression de conduire une berline de haute performance qu'un engin utilitaire dont il offre aussi les avantages.