Par Patrice Vergès. En 18 ans, Toyota a produit 3,5 millions de Prius à travers trois générations. La Toyota Prius 4 qui vient de voir le jour marque une rupture bien plus profonde avec la précédente que les trois autres durant cette période.
Tout d'abord, la Toyota Prius IV va à l'encontre ce qui se fait actuellement. Construite sur une nouvelle place forme inédite plus rigide, elle est moins haute que la précédente avec surtout des sièges avant abaissés. Son conducteur bénéficie d'une visibilité accrue grâce à son capot surbaissé avec des montants de pare-brise étroitisés. Révolutionnaire à notre époque où l'habitacle de nos voitures aveugles ressemble à des bunkers où on s'étonne que sa passagère ne ressemble pas à Eva Braun.
La Toyota Prius IV s'éloigne aussi des lignes mafflues actuelles avec une silhouette cunéiforme d'une stupéfiante pureté qui avoue un redoutable CX de 0,24. Une ligne très clivante, trop peut être. Certains adorent, d'autres abhorrent. J'ai la crainte que cette carrosserie plus longue (4,54 m) se montre trop exposée en ville où ses douces rotondités s'opposent à ses aspérités situées en porte à faux notamment celles de son imposant spoiler. Déjà nous l'avons égratigné en manœuvrant.
L'accès à bord est facilité grâce à l'assise abaissée au sein d'un habitacle vaste face à une apaisante planche de bord dont la partie centrale est occupée par un immense écran tactile de 7 pouces tandis que l'instrumentation digitale située sous une casquette permet de suivre les échanges d'énergie. C'est assez jouissif surtout lorsqu'on voit les batteries recharger le moteur et sa consommation décroître en suivant la part de fonctionnement entre le moteur thermique ou électrique en s'inversant selon sa conduite et l'environnement où l'on roule.
Rendement accru
La Toyota Prius IV reprend la même philosophie que la précédente sans rien révolutionner en conservant une ancienne génération de batteries au nickel réputées pour leur fiabilité. Pourtant Toyota a réussi à abaisser sa consommation dans des proportions intéressantes. Les émissions de CO2 ont été réduites de 19 % par rapport à la précédente et on remarque presque un litre au 100 en moins ! Ça passe par un moteur essence de 1,8 l de 98 ch au rendement thermique amélioré lié à un moteur électrique plus compact dont la puissance a été abaissée à 72 ch contre 81 avant ( soit 122 chevaux au total contre 136) tandis que le volume des batteries a été réduit en permettant d'accroître le volume du coffre porté à 502 litres.
A l'usage, nous avons relevé une consommation moyenne de 4,5 l usage ville et autoroute. Si les batteries n'autorisent encore que 2 à 3 km en mode électrique pur, elles se rechargent bien plus rapidement qu'avant (28 % d'énergie supplémentaire) surtout si on appuie sur la touche B qui favorise leur recharge en décélération en peu plus brutale. En conduisant encore plus cool, il doit être possible de descendre en dessous des 4 litres et flirter avec le chiffre de 3 litres aux 100 donné par le Japonais et les 70 g/km.
Conduite apaisée
C'est vrai que la Prius incite à une conduite apaisée se déplaçant dans un silence de cathédrale autant en électrique que thermique ce qui est nouveau. Si le freinage nous a semblé style un peu trop "on of", la direction est d'une grande douceur tandis que son comportement dynamique reste rassurant et le confort réel malgré des sièges plus minces plutôt fermes.
Enfin la sonorité désagréable du train épicycloïdal qui caractérisait ce modèle et ses dérivés Toyota et Lexus a pratiquement disparu lorsqu'on écrase l'accélérateur. Le progrès est spectaculaire ! Notons aussi que dès le premier prix, la Prius offre un arsenal sécuritaire de série rassurant avec un affichage tête haute, sécurité pré-collision à moins de 10 km/h en ville, alerte de franchissement de ligne, détecteur de fatigue, lecture des panneaux, régulateur adaptatif, camera de recul.
J'avoue avoir été bluffé par cette voiture qui s'est largement bonifiée par rapport à l'ancienne dont elle a conservé la philosophie en s'améliorant sur de nombreux points. Ses prix s'articulent de 30 400 à 33 700 euros (moins 750 euros de bonus) pour la Lounge équipée d'une sellerie cuir et d'un système de navigation bien moins intelligent qu'une boussole. Avec la Prius IV, Toyota est passé de la voiture de militant prosélyte à celle de passionné.
En ville, le bouclier de la Prius est aux premières loges !
L’avis des Petits Observateurs
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