Par Patrice Vergès. Depuis cet été 2024, Suzuki a décidé d'arrêter la commercialisation du Jimny en France. Mais pour ceux qui ont la chance d'en posséder déjà un, c'est l'ami fidèle par tous les temps.
Produit depuis près de 50 ans, le Suzuki Jimny est devenu une légende sur quatre roues. Lancée en 1998, la troisième génération a totalisé prés d'un million d'exemplaires, aussi craquante par son esthétique que pour notre colonne vertébrale. Hyper-recherché d'occasion, il n'est pas rare qu'une annonce de Jimny génère une cinquantaine de coups de téléphone !
C’est du brutal
La quatrième génération s'éloigne de l'esprit SUV du précédent pour un physique plus musclé de baroudeur faisant songer à une réduction de Mercedes classe G. Lignes abruptes taillées à la serpe, gros élargisseurs d'ailes, silhouette épaisse qui donnent l'impression qu'il est plus massif que l'ancien. Au contraire, il est plus court avec seulement 3,48 m, roue de secours comprise. Pourquoi est-il aussi compact ? Au Japon, le Suzuki Jimny est proposé en version sans roue extérieure ni élargisseurs d'ailes et avec un petit 660 cm3 sous le capot pour entrer dans la catégorie de Kei-Cars qui bénéficient d'avantages fiscaux.
Ce serait une grossière erreur de le considérer surtout comme la citadine idéale malgré sa compacité qui lui permet de se garer facilement, son accessibilité, sa carrosserie protégée des chocs, sa position de conduite surélevée plus sécurisante. On le croisera certainement dans nos villes mais surtout dans nos campagnes et montagnes où il est encore bien plus à son aise.
Un outil pour les Pros
Le Suzuki Jimny est un véritable 4X4 de franchissement comme nous l'a démontré Suzuki, autant à l'aise en TT que sur la neige qui blanchissait le paysage lors de nos essais. En effet, comme l'ancien dont il reprend sa structure améliorée et rigidifiée, le Jimny fait appel à un bon vieux châssis séparé et des suspensions à essieu rigide autant à l'avant qu'à l'arrière avec antipatinage intégré quand même. Si deux essieux tout ce qu'il y a de bien rigide ne sont pas un gage de confort, c'est un plus en tout terrain avec une garde au sol constante. Grace à sa faible longueur, ses portes à faux hyper courts, il avale goulûment tous les creux, les devers et les montées abruptes à condition d'enclencher les 4 roues motrices et la transmission courte.
Pataud sur la route
Il a également les défauts de ses qualités qui se payent sur la route où on peut l'utiliser en deux roues motrice puisque le passage en transmission intégrale est manuel. Il se conduit donc comme une propulsion de papa. Par son empattement hyper court de 2,25 m et son centre de gravité élevé, sa tenue de cap est perfectible surtout proche de sa vitesse maxi de 145 km/h. C'est pourquoi Suzuki l'a équipée d'une direction assistée très démultipliée (5 tours) qui étonne un peu surtout en virage où il faut surbraquer et débraquer. Dommage que le japonais soit resté fidèle à la technique de recirculation de billes moins précise qu'une classique crémaillère.
Délivrant 102 chevaux, le 1,5 l qui remplace l'ancien 1,3 l se distingue par davantage de couple à bas régime et une consommation et une pollution en baisse (178 g/km) sur la mécanique). Ce chiffre élevé est en partie le fait de la transmission énergivore et de son CX de boîte à chaussures.
Irrésistible
L'habitacle est facile à vivre, fonctionnel, aisément lavable avec beaucoup de plastique noir. S'il y a quelques vide-poches (pas très vastes), le coffre minuscule devient honnête si on rabat le dossier des sièges arrière (377 dm3). Les derniers Jimny ont été vendu sans banquette arrière.
L'équipement est plutôt généreux : vitres arrière surteintées, climatisation automatique, volant cuir, GPS intégré et jantes en alliage de 15 pouces est évidemment la plus séduisante surtout dans certains coloris optionnel comme le Kinetic Yellow qui lui va bien au teint.
Malgré ses quelques défauts inhérents à sa conception, il est difficile de résister au Jimny à tel point que l'on se l'arrache en occasion. Il est souvent proposé plus cher que le prix du neuf à l'époque . Cette 4eme génération semble également bien partie pour durer 20 ans. C'est bien connu, quand on aime, on a toujours 20 ans.
L’avis des Petits Observateurs
Soyez le premier a commenter
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire