Par Patrice Vergès. Né Suzuki SX4, ce SUV rebaptisé S-Cross affiche davantage de caractère grâce à une esthétique plus agressive. 2000 km parcourus à son volant m'ont fait mieux découvrir des qualités bien trop cachées sous une silhouette encore impersonnelle.
Je l'ai déjà évoqué mais j'estime que la couleur d'une voiture est bien plus essentielle qu'auparavant dans son choix. C'est le fait de nouveaux pigments plus pimpants liés au bi-ton très tendance qui accroit la personnalité d'un véhicule. Il y a peu, je n'ai pas reconnu un Renault Captur d'un uniforme gris pisseux en le confondant avec une Clio Estate. Lorsque j'ai découvert ce Suzuki S-Cross d'essai gris minéral foncé impersonnel (plus 530 euros), il m'a semblé fade et triste. Couleur dont l'avantage est de ne pas se salir sous la pluie. Impersonnel malgré les modifications esthétiques de la face avant effectuées, il y a peu, sous la forme d'une calandre (trop ?) chromée à 10 barres plus statutaire et un capot mieux sculpté. L'élégance du dessin des nouveaux phares à leds et des jantes bicolores de 17 pouces le rendent tout de même plus glamour que précédemment.
5 litres aux 100 !
Bref, je ne m'attendais pas à découvrir un véhicule aussi intéressant au fil des 2000 km parcourus. En plus, le gros S chromé de Suzuki ne cachait pas le nouveau petit 1000 cm 3 cylindres Boosterjet qui m'avait séduit sur le Swift en amoureux de ce genre de moteur. Ce S-Cross était mu par un 4 cylindres diesel Fiat 1,6 l DDiS de 120 ch datant des accords GM/Fiat. Il faut rappeler que l'ancien Suzuki SX4 était également proposé sous la marque Fiat. Seule bonne nouvelle, ce bloc bien connu était accouplé à une boîte auto à 6 rapports à double embrayage.
Malgré sa transmission intégrale Allgrip accroissant son poids de 100 kilos et la boîte auto plus gourmande, sa faible consommation m'a interpelé d'autant que je n'avais pas relevé des chiffres aussi bas sur les Fiat. Sur 2000 km entre routes et autoroutes parsemées d'un peu de ville, l'ordinateur de bord est resté rivé sur chiffre 5 litres aux 1000. C'est peu, très peu pour un engin qui avoue 1350 kilos et qui ne semble pas offrir un Cx d'Alpine. Ensuite, la boîte est agréable, douce, assez réactive bien que j'ai du utiliser parfois les palettes pour rétrograder sur les routes lyonnaises qui me conduisaient aux essais de la nouvelle Polo. Bon point aussi pour la position de conduite très appréciée lorsqu'on parcourt des étapes de 700 km et la l'insonorisation intérieure d'autant qu'à l'extérieur, le Fiat n'est pas le plus discret de la bande.
Facile à vivre
Dernier point, le confort est satisfaisant malgré un essieu de torsion à l'arrière appuyé par des sièges accueillants pour les grands gabarits ce qui est rare chez les Japonaises. Lorsque j'ai débuté ce métier il y a 40 ans les voitures japonaises avait des assises plus petites que nos voitures européennes. La légèreté des portes m'a aussi séduit opposée à celles de mon cabriolet perso qui m'imposent de faire de la musculation lorsque ce dernier est garé en devers. Par ailleurs, j'ai pesté contre le volume des vide-poches de la console centrale pas assez accueillants et sur la taille aujourd'hui trop réduite du GPS pas affiché sur toute la surface utile de l'écran tactile afin de conserver les autres commandes.
Trois niveaux de finition sont proposés. Sur le haut de gamme Style essayé, la radio était d'excellente qualité, il y avait un toit ouvrant électrique tandis que ses sièges chauffants (apprécies) étaient tendus de cuir. J'ai rarement vu du cuir imiter si bien le plastique qui semble d'honnête qualité sur la planche de bord au dessin plus sculpté moins banal que de coutume. Haut de 1,58 m, long de 4,30 m, sa malle offre un volume impressionnant de 430 litres qui grimpe à 1269 litres sièges abaissés dont le dossier est réglable.
Gagne à être connu
Tout cela pour vous dire que ce Suzuki m'a plu. C'est vrai que c'était la version la plus coûteuse de la gamme frisant les 30 000 euros ce qui n'est pas rien. Mais sa polyvalence et sa transmission Allgrip à 4 roues motrices que je n'ai pas testées en font un véhicule pluridisciplinaire. A 19 490 euros, son prix d'attaque, il ne compte que 2 roues motrices entrainées par le 1000 cm3 de 111 ch qui doit être largement suffisant dans la plupart des cas avec une consommation maîtrisée. La version intermédiaire Privilège (phares à led, jantes alliage, boucliers gris, sièges chauffants) débutant à 21 890 euros me semble, de loin, proposer le meilleur rapport qualité-prix. Pour terminer si ce Suzuki risque de passer inaperçu dans la rue, vu sa faible consommation et la réputation de qualité de la marque japonaise, il passera aussi aperçu dans votre budget. S'il est reconnu, il gagne à être connu.
L’avis des Petits Observateurs
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