Souvenirs d'Autos • Renault

Souvenirs d’Autos (194): Prendre la route en « Luxe Spécial »

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Cette histoire, je devrais dire plutôt ce « moment de vie » (Je ne vous cache pas que j’en ai eu les larmes au yeux…) m’a été envoyé par Maxime qui est designer. Le Président et le PM l’avaient rencontré au Canada lors de leur road-trip en C3 Aircross.



 

Oubliez tout ce que vous voyez sur les voitures : L’auto pilote, les taxes, l'hybride, les tablettes, etc.

Souvenez-vous de l'odeur, des vibrations, des sons.

Dans ce passé que j'oublie, c'est mon père qui conduisait.

Chaque été, c'était LE VOYAGE, direction Paris, voir la famille.

On prenait les petites routes de campagnes, au ralenti, profitant du paysage.

Ma mère à l'avant, gérait le tout, discrètement. Avec mes sœurs, on comptait les voitures rouges ou on cherchait le numéro des départements sur les plaques d'immatriculations noires.

L’odeur des sièges en velours, entre la poussière et le cambouis, me donnait mal au cœur.

Enfoncé dans la mole banquette arrière, Je regardais le tableau de bord bleu foncé et son reflet dans le pare-brise. Je voyais les vignettes de couleur, avec les années écrites à l'envers.

Avant de revenir par le rétroviseur extérieur où je cherchais du regard, mon père, fixé sur la route, dans le silence de ses pensées.

J'étais en confiance dans la Renault 20 LS. Grise, carré et pataude, comme une armure.



Ce n'était pas le grand luxe, mais c'était bien.

 

L’aiguille du compteur de vitesse vibrait. Rien n'était précis, ni même mes souvenirs.

Avec un bras plus foncé que l'autre, il était routier, mon père. Connaissant chaque petite route de France avec toutes les cartes routières dans la boite à gants. Jamais fatigué, il conduisait pendant des heures.

C’était déjà nos vacances.

Quand je lui demandais ce que le LS, écrit à l'arrière de la voiture, voulait dire ? Il me répondait que c'était pour "Luxe Spécial".

Je sais aujourd'hui que c'était un "luxe spécial" de rouler en famille, sur les petites routes de France.

Trente ans plus tôt.

Comme dans un film en noir et blanc, Les nationales sentaient la gitane, et l'essence des stations-services. Le vent dans les peupliers me faisait du bien.

Peu de temps après, dans son camion, la route a voulu le garder à jamais...



 

 

Mais maintenant, face au miroir, je le reconnais dans mes paupières lourdes et mes nouvelles pattes d'oies. Je sais qu'il est là.

Et si aujourd’hui, je ne retrouve plus cette atmosphère,

Quand je prends la route avec mes enfants à l'arrière. - Il n'y a ni odeur, ni cartes routières, ni vibrations -

Parfois, dans le rétroviseur intérieur, Je les observe discrètement sur la banquette arrière/

Ils regardent le tableau de bord et le paysage, avant de revenir par le rétroviseur extérieur.

Ils me cherchent du regard... moi, le père.

Et la, on se retrouve, avec un sourire.

Puis je fixe la route, dans le silence de mes pensées.

 

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.

 

 

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Vendredi 14 septembre 2018

L’avis des Petits Observateurs

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