Souvenirs d’Autos (12) : Le gyrophare de la mystérieuse 604

Par Thibault Chatel*. 4 septembre 1978. Mon premier jour à Radio Monte Carlo (au bureau de Paris, rue Magellan dans le 8^e).



En fait, j’arrive avec une équipe. Il y a Jean-Claude Kuentz, le patron, Alain et Anne Mirimanoff (ses adjoints, rédacteurs-concepteurs) et moi (technico-réalisateur, expression polie qui signifie « bon à tout faire »). En attendant de bien nous installer, nous arrivons pour former un vrai service de création publicitaire, on nous donne une salle de réunion et un studio de direct. Il n’est pas très pratique, pour faire de la production de message radio… mais bon.

Ce qui est amusant, c’est que ce petit studio se trouve à côté du Grand Studio où tous les jours en direct, Yves Mourousi anime son émission en public et en direct « Radio Plus ».



Je fais la connaissance du réalisateur de l’émission, Jean-Pierre Bameulle (avec qui je suis toujours en contact) et François Berthelot, qui programme l’émission (on deviendra même associés quelques années plus tard, dans Torpédo Productions, mais c’est une autre histoire).

Donc, à 16h, il y a un flash d’info, puis Jean-Pierre Bameulle lance la musique du générique. Le public ravi tape dans ses mains. Totalement effaré (j’essaie souvent de passer dire bonjour et assister un peu à l’émission), je découvre que le fameux « Bonjour » d’Yves Mourousi est enregistré et qu’à l’instant où on l’entend à l’antenne, Mourousi n’est toujours pas arrivé ! C’est d’autant plus particulier que tout le monde en régie reste d’un calme olympien !

À cet instant, on entend dans la rue Magellan un deux tons de police… et on voit débouler Yves Mourousi très tranquillement ! Là, François lui donne ses fiches et Mourousi découvre que l’invitée est par exemple Nicoletta. Et il commence son émission, très serein, comme si de rien n’était.

-       Alors Nicoletta, bla bla bla…

Le petit manège se reproduit tous les jours. Si bien, qu’au bout d’une semaine, je me poste sur le trottoir devant pour comprendre ce qui se passe.

À 16h05, je vois débouler une 604 Pierre de Lune (la couleur des ministres) conduite par un chauffeur en costume. Or, cette voiture possède (en plus du deux tons de police) un gyrophare très spécial, en bas et au milieu du pare-brise qui envoie des éclairs rouges vers l’extérieur ! C’est la voiture de Mourousi. À l’époque, il a été nommé « Monsieur Moto » et il a même une cocarde sur son tableau de bord !



Je me renseigne et on m’explique (tout le monde a d’ailleurs l’air de trouver ça normal) qu’Yves Mourousi se déplace toujours dans sa 604 équipée du gyrophare rouge du Premier ministre !

En effet, à l’époque, tous les policiers et gendarmes de France connaissent ce feu rouge particulier et savent qu’il faut tout faire pour laisser passer le véhicule du Premier ministre !

Ils doivent faire une drôle de tête en découvrant Yves Mourousi, installé à l’arrière de sa confortable 604, souvent en train de téléphoner grâce à son Radiocom 2000 ! tout en regardant la télévision, car sa 604 en était équipée.

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*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.