Les Essais de Patrice • Panhard

Panhard PL17 : "J'ai eu plus de 400 Panhard ! "

Écrit par

Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)

Les Panhard ont marqué la vie de Paul jusqu'à travailler chez Panhard au matériel militaire de 1975 à 1986 et d'avoir possédé plus de 400 Panhard depuis l'âge de 17 ans.

 

Exclu communauté POA : un lavage programme 5 (valeur 17 euros) offert pour un premier achat de 35 euros avec le code POA35 !

Mardi 19 septembre 2023


Écrit par

Photo Patrice

Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur

Membre du Gouvernement POA.

Lire la suite

Je connais Paul depuis plus de 30 ans pour l'avoir rencontré pour essayer ses Panhard, autant PL17 que 24 CT que D.B pour des magazines Retro. Il y a longtemps que je souhaitais de faire un article sur lui sur POA. Hélas, de trop nombreux kilomètres nous séparant, je lui ai demandé de photographier sa Panhard PL17 noire.  Ce qu'il a tenté de faire.  Tout a commencé pour lui en juillet 1959, à 8 ans lorsque son père lui a fait la surprise d'acheter Panhard L4 neuve qui n'était pas encore siglée PL17. Il l'avait l'attendu à la gare où ils devaient renter chez eux en bus. Son père lui avait fait croire qu'il volait la PL17 noire garée dans la rue près de la gare.

 

Illustration - Panhard PL17
Panhard PL17

La L4 plus connue sous le nom de PL17 se différentiait  de la précédente par ses sourcils surmontant  ses optiques 

 

Illustration - Panhard PL17 vue arrière
Panhard PL17 vue arrière

En 1960, la mode était aux formes carrées style 404 Peugeot. La silhouette ronde de la PL17 était jugée hors du temps 

 

C'est ma mère qui a décidé

 " Mon père hésitait également entre une Peugeot 403 et une Simca P60. Mais après les avoir essayées, c'est la Panhard qui tenait le mieux la route. C'est ma mère qui a décidé car elle lui plaisait davantage Sur le papier, c'était la meilleure voiture !" se souvient Paul. En effet, les Panhard qui étaient des tractions avant étaient réputées pour leur tenue de route, leur confort et leur faible consommation due à leur petit moteur flat-twin de 850  cm3 seulement étonnant dans une caisse aussi vaste de 4,50  m D'ailleurs le sigle PL17 résumait toute la philosophie de cette voiture: 5 CV,  6 litres aux 100, 6 places. " J'ai adoré cette voiture que mon père a conservé jusqu'en 1970 ; c'est moi qui la lavais, la polishais, faisais briller ses pare-chocs et baguettes en alu. Je l'aimais d'amour".

Illustration - Panhard PL17 moteur
Panhard PL17 moteur

La PL17 était propulsée par un moteur flat-twin de 850 cm3 refroidi par air donnant 42 ch sur la version normale et 50 sur la Tigre

Illustration - Panhard PL17 banquette arrière
Panhard PL17 banquette arrière

Paul a remis des sièges bi-tons de même couleur que celle de son père. Le millésime 1961 sera plus sobre

La PL 17 était une version modernisée esthétiquement de la précédente Z16 issue de la Z1 qui avait vu le jour en juillet 1953. Elle se distinguait par son avant et arrière redessinés dont les phares et les feux rouges étaient soulignés de sourcils en aluminium poli. On notait une insonorisation renforcée, une boîte de vitesses améliorée et quelque autres détails. Modifications que boosteront ses ventes    qui dépasseront les 35 000 exemplaires en 1960 sur un total de près de 168 000 produites toutes versions   jusqu'en 1965 

 

Illustration - Panhard PL17 profil
Panhard PL17 profil

La Panhard était une voiture très volumineuse pour sa petite cylindrée ce qui permettait au constructeur de l'homologuer en 6 places. Un peu excessif !

 A 17 ans fin 1968, les Panhard d'occasion ne valaient pas grand chose. Sans avoir son permis, il achète à un garagiste  deux PL17  pas très fraiches dont l'une sera accidentée par un copain avant qu'un voisin lui donne une luxueuse PL17 Tigre version Relmax. La première qu'il conduira vraiment permis en poche. Puis ce sera une ribambelle de Panhard de tous les modèles pendant une quarantaine d'années. Expérience qui lui permet d'avoir un avis autorisé sur les voitures de la marque de la porte d'Ivry. 

 

Illustration - Panhard PL17 répétiteur clignotant
Panhard PL17 répétiteur clignotant

La version 1960 avait encore des clignotants latéraux qui passeront sous les phares sur le modèle 1961

 

Un million de kilomètres en Panhard

  " J'ai eu plusieurs centaines de PL17, deux junior, une Dyna X, une Dynamic de 1939, une   Z1 en alu de 1954, une Z 12 de 1957, puis des dizaines de 24 CT et BT et 3 D.B dont deux coach et une Le Mans et même CD à moteur Panhard. On dit que les Panhard sont fragiles. Je n'ai jamais cassé de moteur en environ un million de kilomètres parcourus à leur volant.  C'est vrai, c'est un moteur qui exigeait de l'entretien, que carburateur soit bien réglé et qu'il n'y ait pas de prises d'air. Ce n'était pas des voitures rustiques avec leurs mécaniques poussées notamment les versions Tigre. Elles nécessitaient des soins et de l'entretien, c'est vrai. Je continue à essayer des Panhard dont certaines ont le moteur qui vibre ou font du bruit. Elles ne sont pas bien réparées ou préparées. Une Panhard bien entretenue était une voiture très silencieuse qui ne vibrait pas".  

 

Illustration - Panhard PL17 feux arrière
Panhard PL17 feux arrière

Sur la version 1960, il n'y avait pas encore marqué PL7 sous les sourcils en alu bien astiqués sur la voiture de Paul

Illustration - Panhard PL17 jalousie arrière
Panhard PL17 jalousie arrière

Le store Gradulux aux lames réglables permettait de se protéger des phares des suiveurs. Notez la décalcomanie sur la lunette arrière

 Quand on demande à Paul lesquelles il a préférées, il répond que c'est une 17 B Tigre Relmax de 1964, une PL17 1962 vert tilleul que j'avais essayée (photo)   et  la D.B le Mans qui combinait les performances, le confort et la sportivité. De même, il préférait la 24 BT à la CT car elle était plus confortable et tenait mieux la route avec un empattement plus long. 

Illustration - Panhard PL17 photo de famille
Panhard PL17 photo de famille

1959, Paul et sa sœur à coté de leur père au coté de la PL17 flambant neuve

Illustration - Panhard PL17 Paul le propriétaire
Panhard PL17 Paul le propriétaire

Paul aujourd'hui  toujours très attaché à Panhard chez qui il a travaillé plus de 15 ans

La réplique de la PL17 paternelle

 Vers les années 2000, Paul a désiré refaire la réplique de la Panhard qui avait bercé son enfance. Il a acquis une PL17 1960 de la même année que celle paternelle aux dangereuses portes suicides s'ouvrant d'avant en arrière et qui changeront de sens sur le millésime 1961 essayée par POA il y a quelques mois; " Je l'ai remise en configuration 60 en supprimant les clignotant de la 61 qui avaient été rajoutés, faite repeindre en noir et installé un intérieur rouge et blanc, monté un Gradulux sur la lunette arrière  comme la notre voiture. Le moteur a été changé pour un 24 CT de 848 cm3 mais remis en configuration 1960 (arbre à cames).   J'y suis très attaché sentimentalement car cette voiture a marqué ma vie à travers mon enfance. Que de souvenirs de vacances avec ma sœur, ma grand-mère et mes parents.  J'aime son odeur, son bruit particulier et toutes les sensations qu'elle me donne. Je veux la garder. C'est ma jeunesse". 

 

Illustration - Panhard PL17 article
Panhard PL17 article

Il y a plus de 30 ans, j'essayai déjà une des PL17 de Paul. Une belle Tigre 1962 de couleur vert Tilleul

L’avis des Petits Observateurs

4 commentaires au sujet de « Panhard PL17 : "J'ai eu plus de 400 Panhard ! " »

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Souvenirs merveilleux d'une auto excentrique et originale diablement efficace et rivée au sol, qui m'a permis dans les années 80 de mettre la pâtée sur des parcours sinueux à des autos autrement plus modernes et plus motorisées.

Mercredi 20 septembre 2023 à 06h45

Signaler ce message

Pour moi la PL17 c'est une vision presque quotidienne.
Elle est bleue, vu l'age de son propriétaire.....j'aime bien
l'idée d'une première main, elle n'est pas aussi belle que
celle de Paul, mais le coté "dans son jus" et "roule toujours"
me plait.
Parfois, sans la voir, j'entends le son particulier du flat que
j'arrive à différencier des quelques 2 cv qui trainent dans notre
campagne et puis elle passe, laissant son fumet d'echappement
mauvais pour mes poumons, mais tellement plus évocateur que
le son magnétique d'une voiture électrique......................

Mercredi 20 septembre 2023 à 15h29

Signaler ce message

Souvenir de 1965 : le censeur de mon lycée garait sa PL 17 couleur aubergine (?) au pied du bâtiment de notre pensionnat.
Un jour, depuis les fenêtres du dortoir, on a vu arriver la toute dernière de chez Renault, une R16, couleur bleu ciel…
Il était tout fier de sa nouvelle acquisition, de lignes plus modernes et surtout le hayon, tellement pratique qu'il n'arrêtait pas de le relever et le fermer !
Dommage pour la PL17 qui n'avait pas démérité et nous avait tous charmé avec son bruit de moteur si caractéristique !

Lundi 25 septembre 2023 à 15h07

Signaler ce message

Les Panhard tiennent une place particulière dans mon cœur de bagnolard. Au tout début des années 70, on me donna une PL17 quelque peu défraichie mais qui attira toute mon attention sur la marque. Quelques temps après je l'échangeais contre une 24 CT Etoile de 64 que patiemment je remis en parfait état et qui était un pur bonheur a mener sur les routes de l'arrière pays niçois. J'étais devenu accroc aux Panhard. J'achetais une deuxième 24 CT de 66 celle là, dont le moteur fut grandement amélioré ce qui permettait des performances surprenantes au prix il est vrai d'une utilisation pointue. Hélas cette dernière disparue de son stationnement , emprunté par un indélicat passionné et connaisseur sans doute. j' ai parcouru plus de 250 000 km au total des 2 ...c'est quand même fiable les Panhard quand on s'en occupe. Maintenant je regrette de n'avoir pas gardé la PL17.

Lundi 25 septembre 2023 à 15h39

Signaler ce message