Par Patrice Vergés. Le titre de Voiture de l'Année 2016 remporté par l'Opel Astra récompense bien plus qu'un modèle. A travers elle, il récompense la marque Opel qui a fait de gros efforts ces dernières années pour proposer des voitures plus compétitives comme l'Opel Astra parvenue au niveau des meilleures.
Tous les lecteurs de POA qui sont très pointus en matière d'automobile, savent que la nouvelle Opel Astra a suivi un régime Weigt Watchers. De 120 à 200 kilos selon les motorisations. Cet amaigrissement se perçoit nettement lorsqu'en prend le volant où elle apparait bien plus agile que naguère. Mais c'est d'abord un critère de journaliste auto. Je n'imagine pas un futur client entrer dans une concession Opel et déclarer " Je veux une Opel Astra car elle a perdu du poids ! " En revanche, il l'achètera parce qu'Opel reprendra mieux son véhicule précédent, parce qu'il la trouvera belle et qu'à motorisation égale, elle coûte environ 2000 euros de moins qu'une 308 et 5000 de moins qu'une Audi A3 !
Plus musclée
Plus compacte que naguère (4,37 m), avec une silhouette plus musclée surmontée d'un original "pavillon flottant" qui donne l'illusion d'une troisième vitre, l'Opel Astra est plutôt agréable à regarder. D'aucun lui reprochent un manque de personnalité en la trouvant trop ressemblante à des voitures de son segment auxquelles ils n'adressent pas curieusement la même critique. Le grand perdant de l'allégement et de dimensions plus réduites, c'est le coffre qui est le plus petit de sa catégorie (370 litres). Ce peut être un défaut pour ceux qui trimballent beaucoup de choses.
La nouvelle planche de bord respire la qualité du moins dans sa partie supérieure (ah, la chasse au poids !) et a perdu la kyrielle de boutons qui caractérisaient l'ancienne génération. Désormais il faut pianoter sur l'écran tactile de 7 pouces baptisé Intelllink ce qui revient du pareil au même mais à la mérite de faire moderne et surtout de coûter bien moins cher au constructeur. Rien à redire sur le confort qui a fait de gros progrès. Où est-il le temps où on trouvait les Opel trop dures et ne tenant pas la route. Si une Astra 2016 n'offre pas le "toucher" à la route d'une 308 Peugeot, par exemple, elle a rejoint ses concurrentes et c'est une bonne nouvelle.
1000 cm3 !
Les nouveaux moteurs ne sont pas étrangers à son allégement bien que son poids demeure l'un des plus élevés (1320 kilos) de sa catégorie. Ils sont tous en aluminium et bien entendu à injection directe. La gamme commence avec un 3 cylindres à essence turbo de 1000 cm3 de 105 ch déjà vu sur la Corsa. Certains détestent le son d'un 3 cylindres, il se fait que j'adore car j'ai beaucoup d'imagination en retrouvant les tessitures de ma lointaine Porsche 2 litre qui feulait aigu. On en peut pas dire qu'avec cette mécanique, l'Astra soit surmotorisée mais elle n'est pas sous motorisée quoiqu'il faut faire un peu patiner l'embrayage au départ pour compenser le creux du turbo. Mais après, elle marche rudement bien (200 km/h) en consommant très peu (moins de 5 litres). C'est un bon modèle d'accès à la gamme pour ceux qui en auront une utilisation péri-urbaine surtout avec seulement deux personnes à bord. Le nouveau 4 cylindres turbo 1,4 l essence de 150 ch est certes plus puissant. Très linéaire, très silencieux, il n'a rien de sportif ni de bien excitant. Rien à voir avec les 150 chevaux des Kadett GSI 16 V des années 90 dont le train avant partait dans tous les sens au démarrage avant que l'électronique dont est bardée l'Astra 2016 tempère tous les chevaux vapeur fous.
Il y a bien d'autre motorisation, un accès à la gamme 4 cylindres de 100 ch, un 1,4 l Turbo de 200 ch et quatre motorisations diesel offerte à partir du nouveau bloc 1,6 l CTDI 100 % Opel lancé il y a peu et baptisé "murmure" et décliné de 95 à 160 chevaux. Dans l'Astra, ce sont les chevaux qui murmurent à l'oreille de l'homme surtout dans la version 136 ch essayée où il s'est montré souple, tonique et économique. Il murmure certes, mais dans une drôle de sonorité que mon amour pour la marque m'empêche d'écrire qu'elle est désagréable.
Démocratisation des prix
Enfin pour terminer, l'Astra propose de nombreux gadgets électroniques dont certains sont intéressants et d'autres de la poudre aux yeux. L'Astra permet surtout d'en démocratiser quelques-uns en les proposant à des prix d'amis, enfin presque, comme l'éclairage à leds adaptatifs Matrix Intellilux à 1350 euros. Il permet de rouler tout le temps en plein phares sans éblouir l'autre, une sécurité supplémentaire de même que l'Opel On Start (abonnement annuel de 99 euros) qui est une assistance automatique avec un être humain au bout d'un bouton quand on a un gros problème. A ce sujet, il m'a semblé que ce constructeur qui avait fait sa réputation de ne pas avoir d'options, charge désormais un peu la barque de ce coté là.
Cela dit, comme nous l'avons déjà dit, les tarifs sont attractifs avec une gamme qui débute à 18 000 euros pour la 1,4 l 100 ch pour culminer à prés de 30 000 euros pour la 1,6 CTDI 136 ch Innovation agrémenté des phares adaptatifs, aide au stationnement, GPS et rétroviseurs rabattables. Mais à 20 400 euros, une 1 litre turbo 105 ch sans malus en finition Edition (clim automatique, 4 vitre électriques, écran tactile sur lequel on peut brancher le GPS de son iPhone, radio) en donne déjà beaucoup. En diesel 95 chevaux, la même voiture exige 1900 euros supplémentaires pour consommer 2 litres de moins de carburant aux 100. Payer plus pour consommer moins. (Photos Sylvain Aufrere) + d'infos
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