Opel Meriva : il était une mauvaise foi

C’est vrai, j’aime bien les Opel. J’en ai possédé une bonne douzaine. Des grosses, des petites, des décapotables qui ne m’ont jamais laissé sur le bord du chemin. Essayer le nouveau Meriva ne pouvait pas se refuser.

Par Monsieur Patrice Vergès



Les portes antagonistes à ouverture à 84 degrés facilitent l’accès à bord. Opel est l’un des rares constructeurs à avouer vendre aux gens du troisième âge.

Lorsque j’avoue aimer les Opel, c’est tout juste si on ne me lance pas des pierres. Un confrère m’a répondu, grinçant «C’est parce que tu as mauvais goût ».Sûrement. En effet, dans le petit monde des journalistes automobiles il est de bon ton d’aimer Audi et de ne pas estimer Opel considérée comme une marque populiste sans image. Nous l’avons déjà évoqué dans un petit billet.

Le Meriva, le plus grand (4,30 m) de petits monospaces, souffrait de son moteur diesel japonais de conception ancienne. C’est du passé, puisqu’il accueille le récent 1,6 l diesel CDTI de 136 ch déjà vus dans le Zafira et l’Astra. Un 1600 de nouvelle génération qui peut se targuer d’être le plus puissant de sa catégorie avec 136 ch. Mais contrairement à ce que prétend Opel, ce n’est pas le moins bruyant ni le plus soyeux de la bande comparé au Renault Energy de 130 ch plus discret du moins dans ma mémoire auditive. Mais ce moteur a du couple (320 Nm), de la reprise et se montre pas plus polluant que la concurrence (116 g/km) ni plus gourmand. Il est plus puissant que les moteurs des concurrents de son segment comme le Ford B-Max ou la Citroën Picasso C3. Contre 800 € de moins, Opel le décline en version 110 ch qui a le mérite de consommer environ un demi-litre de moins aux 100 km et comme le 136 ch, d’échapper au malus. Opel a amélioré ses boîtes de vitesses et c’est tant mieux car elles n’étaient pas géniales. Désormais, leur commande est plus rapide et l’engagement plus précis.



Nouvelle calandre pour la Meriva qui a conservé son originale ceinture de caisse en forme de vague

 

Modulable et intelligent

Le Meriva se distingue de la concurrence par ses portes antagonistes plus pratiques à mon goût que celles coulissantes du Ford B-Max qui exigent des muscles d’acier si le véhicule n’est pas horizontal. La poignée du pied-milieu qui a été conservé, permet de mieux entrer et s’extraire des sièges centraux dont celui du milieu offre toujours la particularité de se déplacer en recentrant les deux autres. Bien vu ! La grosse console centrale FlexDoor qui coulisse entre les sièges avant et arrière a vu son fonctionnement amélioré.



La présentation est de bonne facture mais que de boutons !

Enfin, je dois être d’une totale mauvaise foi mais je n’arrive à trouver la qualité perçue d’une Opel inférieure à celle d’une VW. Esthétiquement, avec sa ceinture de caisse en forme de vague, c’est  le plus original des monospaces de son segment et aussi le plus sobre face à un C3 Picasso par exemple. Les blocs optiques à leds et une calandre revisitée style Insignia liée à de nouveau dessins des jantes rajeunissent sa silhouette qui avoue déjà quatre ans.

Entre deux segments

Par son volume et la taille de son coffre, le Meriva se situe à cheval entre le segment des petits et des moyens monospaces comme le Scénic, par exemple. Ambigüité qui explique que son tarif ne soit pas le moins coûteux de la catégorie. On était habitué à payer une Opel moins cher qu’’une autre voiture. C’est comme ça ! La rançon de ne pas avoir su se construire une image. La gamme diesel s’articule de 20 680 € pour le 110 ch en finition Edition à 22 880 euros pour le 136 ch en Cosmo crédité en plus de quelques chromes et de jantes en alliage. Dommage que cette marque qui s’était fait un point d’honneur à proposer des voitures mieux équipées que les Française ait plongé dans le piège des options dont la liste semble un peu longue. En fait, c’est une astuce pour glisser à la finition Cosmo Pack mais plus coûteuse de 1400 euros.

Finie l’époque où GM vendait les Opel à perte pour faire du volume. GM a sacrifié Chevrolet en Europe pour sauver Opel dont les modèles doivent être vendus à leur juste prix. Aux commerciaux d’Opel de faire passer le message qui consiste à dire qu’on n’achète pas une Opel par dépit parce que c’est moins cher, mais justement parce que c’est une Opel.



 De nouveaux feux à leds distinguent la partie arrière