Depuis la naissance en 1962 de la MGB, la marque avait déjà tenté de produire des versions plus puissantes. D'abord, sous le nom de MGC avec le 6 cylindres de 2,8 l de l'Austin Healey puis en 1973 avec le gros V8 3,5 l du Range Rover. Hélas, dévoilé en pleine crise de l'énergie de 1974, le coupé GT V8 ne fut produit qu'à 2591 unités.
Au début des années 90, surfant sur la mode revival et la sortie prochaine d'une future MGF, Rover décidait de relancer une MGB modernisée construite par British Motors Héritage qui refabriquait ses caisse. A l'époque, le constructeur expliqua que sous une silhouette quasi-identique, la nouvelle MG RV8 n'empruntait que 5% des pièces de l'ancienne. Pas tout à fait vrai, à mon avis. Elle reprenait quand même pratiquement son châssis originel (essieu rigide à ressorts à lames) amélioré tout de même et une partie de sa carrosserie. Elle en conservait adroitement les mêmes portes, le petit pare-brise et quelques gimmick. Mais pour passer des roues plus épaisses, ses ailes s'étaient épanouies reliées par des jupes tandis que sa face avant avait été modernisée. Néanmoins, elle conservait la silhouette générale de sa glorieuse aînée.
3,9 l de 190 ch
Sous le capot désormais renflé, le constructeur avait fait de nouveau entrer au chausse pieds, le gros bloc V8 en alu, d'origine Buick GM, qui animait le Range. Depuis la MGB GT V8, il avait pris du coffre avec 3,9 l et de la puissance avec une cinquantaine de chevaux supplémentaires, soit 190 avec un couple maous-costaud ! Avec seulement 1100 kilos à traîner, ses 190 ch transformaient la MG en dragster avec le 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes et 217 km/h en pointe. Mais pour vérifier qu'elle atteignait réellement cette allure, il ne fallait pas s'aimer !
Je me souviens avoir essayé celle de l'attaché de presse de Rover France. Coincé contre la porte, j'avais été subjugué par la merveilleuse sonorité rauque du V8 et son souffle, j'avais été décoiffé (j'avais encore de cheveux !) par ses accélérations. Mais au niveau qualités dynamiques, on sentait que, malgré les améliorations portées, le châssis ne suivait pas avec un train arrière qui avait du mal à passer autant de chevaux et qui ruait dès qu'on les sollicitait. C'est une voiture qu'il fallait dompter.
Une moto à 4 roues
Ce n'est pas l'avis de son propriétaire Thierry qui, en tant que motard possesseur de nombreuses motos puissantes, aime ce qui va vite et ne veut pas s'ennuyer au volant. Avec une VR8, on ne s'ennuie pas. " C'est un pilotage qui me correspond, proche d'une moto par son esprit. Je rêvais d'avoir une voiture avec un V8 américain mais je ne voulais pas d'une Mustang. Trop commune. J'avais pensé à une TVR V8 quand j'ai trouvé fin 2019 ce modèle de 1995 immatriculé ce qui est rare puisque la VR8 n'a pas été vendue en France et j'ai craqué. De couleur Woodcote Green, elle n'avait que 18000 km d'origine et provenait du Japon où elle avait été vendue neuve. Elle totalise aujourd'hui 22 000 km, et la conduire n'est que du bonheur" avoue notre passionné qui expose souvent cette rareté lors des rassemblements du Sanguinet Véhicules d'Antan.
Moins de 2000 produites
La MG RV8 n'a pas connu le succès escompté car trop radicale et trop datée au plan dynamique. Seulement 1982 ont été fabriquées en 2 ans dont la majorité (1583) a été vendue au Japon. En France, deux ont été acquises à titre isolé par Rover France. Aujourd'hui, on en compte davantage conduite par une poignée de passionnés. Vendue 26 000 livres en 1995, cette MGB se signalait par une présentation soignée avec de superbes sièges en cuir Connoly, loupe d'orme, etc. Elle empruntait pas mal d'accessoires au sein de la marque Rover et si elle avait conservé les poignées extérieures de la MGB, celles de l'intérieur son d'origine Jaguar. Une marque qu'affectionne Thierry passionné d'anglaise qui possède aussi une Panther Lima 2,3 l. " Au volant, on pourrait s'imaginer conduire une petite Jaguar avec le cuir, la moquette et les boiseries. Son moteur est fabuleux, fiable et puissant et souple. En 5eme, il repart à 800 tr/mn dans un bruit merveilleux. C'est une voiture que j'ai envie de conserver sauf si je trouvais une Morgan V8 ou une Jaguar XK 120/150 à un prix bradé. Mais ne rêvons pas et au volant de la RV8, je prends du plaisir ! ".
L’avis des Petits Observateurs
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