Nouvelle Mercedes Classe S (l'intégrale) / Big Brother au volant

Présentée sans complexe par Mercedes comme la meilleure limousine au monde, la nouvelle Classe S embarque de nombreuses technologies inédites qui se démocratiseront demain sur la voiture de monsieur tout le monde. Revue de détail.

La Mercedes Classe S a toujours été le carrosse des puissants. Chefs d’État, capitaines d’industries, stars de la finance, dictateurs, mafieux, tous ont voyagé un jour à bord de la S, synonyme de pouvoir. Même le leader communiste nord-coréen Kim Jong-il lors de ses funérailles nationales en 2011 a été escorté par un Cortège de Classe S. C’est dire.

Au-delà de ce statut que lui envie toute la concurrence, la Classe S a aussi pour habitude d’inaugurer les équipements de pointe. C’est la première automobile qui reçoit en série l’Airbag et l’ABS en 1978 , l’ESP (contrôle de stabilité en virage) en 1995  ou encore le régulateur de vitesse actif en 2005. Autant d’innovations qui équipent aujourd’hui une simple Twingo. La nouvelle Classe S de 2013 ne fait pas exception à la règle. Son message est clair : l’ordinateur prend le pouvoir pour anticiper nos réflexes et pallier nos défaillances. Parmi la liste d’équipements aussi longue qu’une encyclopédie, trois retiennent l’attention.

 

L’assistant directionnel « stop&go pilot » qui est lié au régulateur de vitesse actif. Une fois enclenché, non seulement la S accélère et ralentit tout seule en fonction de la voiture qui vous précède, mais désormais elle tourne toute seule en virage. Grâce à une caméra et un radar, la S lie les marquages au sol et suit la route sans aucune intervention. La loi oblige à encore à garder les mains sur le volant et le système n’est actif que jusqu'à 60 km/h, mais ce premier pas de pilotage automatique trace inexorablement la voie du futur. Autre réjouissance, la suspension Magic Body Contrôle, une option qui, via une caméra, détecte le relief de la route jusqu’à 600 m et adapte le tarage des suspensions pour gommer les irrégularités et conserver un confort souverain. Jamais l’expression tapis volant n’a aussi bien porté son nom.



Ces systèmes « d’anticipations prédictifs » de la route seront bientôt monnaie courante et vous avertiront d’un danger imminant. Enfin dernier signe distinctif amené à se démocratiser, le tableau de bord entièrement digital composé de deux écrans géants de 31 cm de diagonale, du jamais vu. Fini les aiguilles et les informations dites mécaniques, l’habitacle de la S est un ordinateur géant dans une débauche de cuir et de boiserie, à la limite de l’overdose. Cette opulence richesse semble faite pour flatter le nouveau capitaliste chinois. Comme le précise Till Conrad, le directeur général de Mercedes France : « Nous vendons environ 1200 Classe S en France principalement à des chef d’entreprises et des société de grande remise pour les chauffeurs. La Chine est devenu notre premier marché avec 15 000 unités vendues à des patrons qui ne conduisent pas leur voiture, mais sont passagers. La S se doit d’être le symbole de ce qui se fait de mieux. ». Au final, la nouvelle S prouve que la voiture intelligente et autonome n’est plus de la science-fiction. Rêve pour les uns, cauchemar pour les autres, demain votre voiture conduira sans vous. C’est juste une question de temps.