Souvenirs d'Autos • Mazda

Souvenirs d’Autos (404) : Les bagnoles de frimeur !

Écrit par

Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Moi, si mon père s’était comporté comme Frédéric, je lui aurais dit « Merci Papa » !

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Vendredi 3 février 2023


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Photo Thibaut

Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel

Alias "Commandant Chatel"  de POA.

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Été 2009. Mon fils terminait un stage de clarinette à la limite des Cévennes. 
J'avais proposé de venir le chercher, puis à la suite d'un périple par le centre de la France, de l'amener jusqu'à sa mère qui l'attendait dans notre maison de bord de mer, sur le spot de surf de Lacanau-Océan. 

Ayant passé la nuit à Alès, je prenais la corniche des Cévennes au petit matin afin d'arriver peu après 8 heures pour récupérer mon bambin. Splendide trajet sur la corniche des Cévennes dans un petit matin enchanteur qui me permet de me sentir en pleine forme lorsque j'arrive. 

Dans l'énorme baraque qui servait de lieu de stage, je trouvais mon fils dans sa chambre, devisant avec ses amis, visiblement peu pressé de prendre la route. 

Nous prenons donc ses bagages et descendons dire au revoir aux organisateurs et professeurs. 

Lorsque nous sortons dans la cour, un véritable tas de gamins nous bouche la vue. 

Mon fils se retourne alors l'air furieux, et du haut de ses 14 ans me lance excédé : « Tu es venu avec ta bagnole de frimeur ?! ». 
Car au centre de l'attroupement, invisible sous l'amoncellement de gamins, se trouvait ma Corvette Z06. Vision effectivement assez rare en France, et d'autant plus au fin fond des Causses... 
Mais ce qui n'était pour moi que ma voiture, était aux yeux de mon fils une « bagnole de frimeur ». 

A noter toutefois qu'au cours de nos pérégrinations entre gorges du Tarn, Dordogne et Périgord, il sera finalement bien heureux que lorsque s'effacent les lignes continues, la « bagnole de frimeur » nous permette de nous extraire en un éclair des longues files créées par les camping-cars et caravanes où sont confinés les monospaces diesels avec cercueils sur le toit et vélos en porte-à-faux qui semblent la règle par ici. Il en viendra même dans ces moments à repasser une fois encore le même morceau pour hurler à plein gosier avec Helmut Fritz « Ça m'énerve ! ». Il ne formulera d'ailleurs plus guère ce jugement péremptoire sur notre destrier jusqu'à l'arrivée devant les rouleaux de l'Atlantique... 

Avance rapide jusqu'au printemps 2011. 
Ce sont les 16 ans de mon « Pokemon à roulettes ». Sa mère et moi avons convenus de lui faire suivre une formation de conduite accompagnée à la rentrée. 

Afin qu'il apprenne à maîtriser un véhicule et ne se contente pas de la Corolla diesel de sa mère où tout est assisté, j'avais décidé de lui offrir un véhicule demandant plus d'attention à la conduite, mais aussi plus ludique : Une Mazda MX5. 

J'avais trouvé cette voiture sur Internet, et avais été la chercher en Belgique. Son vendeur, un homme charmant des environs de Bruxelles, se séparait de nombre de ses voitures, ses activités professionnelles ne lui laissant plus guère de temps pour les utiliser. La petite voiture datait de 1991, et semblait avoir bien moins que les 91.000 kilomètres qu'annonçait son compteur. 

Je l'avais cachée chez des amis qui avaient une maison de campagne proche de la nôtre, et avais installé un gros nœud sur le toit. Philippe avait pour mission de l'approcher discrètement dans l'avant cour, puis de l'amener dans le parc juste au moment du gâteau. 

Lorsque la voiture arriva sous le cèdre, mon fils me regarda très froidement, puis me dit d'un ton glacial : 
« Merci. C'est gentil d'avoir pensé à moi. Mais tu devais savoir que je déteste les bagnoles de frimeur »... 

11 ans plus tard, mon fils n'a toujours pas daigné poser son auguste postérieur dans la Mimix. 
J'ai pourtant conservé cette petite voiture qui m'a fait (re)découvrir qu'il n'est nul besoin d'avoir plus de 500 chevaux pour s'amuser. 
Un petit moteur enjoué, une boite de vitesse réactive, une bonne suspension et à peine 900 kilos sont les recettes de la joyeuseté automobile. Si en plus on peut se passer de toit, cela confine au Nirvana. 

C'est cette même recette que je retrouverai plus tard dans son expression la plus stricte avec une Lotus Seven de 1969 à moteur Twin-Cam. Mais c'est une autre histoire...

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Faites comme Frédéric et racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. 

On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.

L’avis des Petits Observateurs

6 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (404) : Les bagnoles de frimeur ! »

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Les enfants s'y entendent pour nous poignarder le coeur de petites piques assassines. Une attitude tout à fait incompréhensible pour des bagnolards tels que nous.

Vendredi 3 février 2023 à 08h16

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Les temps ont bien changé tant il est vrai qu'à la fin des années 60 nous n'étions pas peu fiers mon frangin et moi les (trop) rares fois où mon père était venu nous chercher à la sortie de l'école en 124 Spider ou en 240Z... Je ne savais alors pas que mes mouflets me reprocheraient plus tard, au croisement du siècle, mes choix automobiles pourtant bien plus consensuels... 😉

Vendredi 3 février 2023 à 10h39

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C'est vrai, la plupart des jeunes se fichent des voitures. Du luxe aussi d'ailleurs. Le bling bling ne fait plus recette. On trouvera, bien sûr, des exceptions de temps en temps mais on a bien changé d'époque. Même la notion de propriété du véhicule disparaît, on le voit bien avec le succès de la location avec option d'achat. (LOA). Les rêves ne sont plus les mêmes...

Vendredi 3 février 2023 à 16h51

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Pour que la petite histoire soit complète, ledit charmant bambin n'a pu faire sa conduite accompagnée, son auto-école ayant mis la clef sous la porte...
Il n'est dès lors pas retourné derrière un volant avant ses 24 ans !
Et depuis, ne conduit quasiment pas. Puisque vivant au cœur de Paris, les transports en commun, taxis et autres Huber sont "bien plus pratiques". Même pour venir à la campagne monter son cheval, il trouve plus simple que sa mère joue au taxi...
"Faites de gosses" qu'y disaient ! 😤

Dimanche 5 février 2023 à 18h35

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Mes garçons étaient bien contents de faire leur conduite accompagnée, soit en Jaguar XJ40 4L, soit en Plymouth Satellite 1972...La Jaguar a été parfaite pour emmener leurs copines dès leurs 18 ans :)
L'un d'eux s'est offert depuis.....un MX-5 !!!!! Et leurs copains ne se sont jamais faits prier pour grimper faire un tour en ancienne...

Lundi 6 février 2023 à 10h08

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Eh oui, il est vrai qu'il est impossible de transmettre une passion de façon certaine. Un ami à moi de toujours, tout aussi passionné de voitures et de motos, se désolait d'avoir un fils qui se fichait des engins motorisés "passion" , quand, dans le même temps, ma fille adore les voitures de sports et ne se fait jamais prier pour conduire l'Alfa 147 GTA ou pour être passagère d'une auto sur un circuit. Et les discours entendus depuis déjà quelques années sont tellement autophobes qu'ils arrivent à les culpabiliser, si par hasard, ils montent dans une voiture à carburateurs, en oubliant l'empreinte carbone de leur smartphone et de n'importe lequel des multiples véhicules électriques utilisés !! Il faut se résigner, nous sommes une espèce en voie de disparition .......

Lundi 6 février 2023 à 17h26

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