Par Patrice Vergès. POA essaiera prochainement la nouvelle Honda NSX, deuxième du nom. L'occasion de revenir sur l'histoire de cette auto exceptionnelle née il y a plus de 25 ans et qui fascine encore.
Ferrari, Porsche et Lotus dans le viseur
Lorsque la Honda NSX a vu le jour en 1990, elle troubla le cercle bien fermé des Porsche, Ferrari, Lotus et autres Lamborghini. C'était la première voiture au monde (99% en aluminium) à offrir un châssis monocoque en alliage léger (240 kilos) comprenant des suspensions à double triangulation (sur rotules) dignes des meilleurs Formule 1 de l'époque. Il accueillait un moteur central transversal habillé d'une carrosserie digne d'un fuselage d'un avion de chasse. Que la Honda NSX ait été passée longuement en soufflerie (Cx de 0,31) n'était pas le plus exceptionnel. Avec son avant hyper-court générant une portance quasi nulle lié à un interminable arrière digne des prototypes des 24 Heures du Mans engendrant une forte déportance, elle était d'une étonnante fluidité. Une usine lui avait spécialement dédiée pour que ses 226 employés choisis par les meilleurs, puissent assembler chaque voiture à la main.
226 employés dédiés, choisis par les meilleurs.
C'est 18 mois après sa présentation que la Honda NSX fit enfin ses début en France proposée au prix de 480 000 francs qui la mettait en concurrence avec une Lotus Esprit 2,2 l, une Porsche Carrera 2 ou une Venturi. Seule la nouvelle Ferrari 348 pouvait lui être comparée au plan des performances mais à un prix théorique supérieur de 40 % avec le lot de défauts (finition et fiabilité) et qualités qui caractérisaient les voitures au cheval cabré de l'époque.
Tous les essayeurs furent séduits par sa vitesse de pointe (270 km/h), ses accélérations (25 s aux 1000) par son confort assez étonnant pour une sportive et sa tenue de route. Grace à son empattement hyper long (2,53 m), son rapport des masses (43/57), elle était sécurisante ce qui n'excluait un réel plaisir de pilotage. On regretta évidemment que de telles qualités dynamiques n'exploitent pas une mécanique plus puissante. Pourtant, la Honda NSX n'était pas sous motorisée. Son V6 3 litres à 90 degrés atmosphérique dérivé de celui de la berline Légend à distribution variable (VTEC), délivrait tout de même 274 chevaux à 8000 tr/mn dans une belle symphonie mécanique.
Sa tenue de route très équilibrée me bluffa
J'ai eu le bonheur d'essayer une Honda NSX prêtée par un concessionnaire Honda en 1992. Je me souviens avoir été impressionné par son interminable poupe digne d'un prototype évadé des 24 heures du Mans et, de ce fait, m'attendais à maîtriser une voiture très survireuse. Erreur fatale ! Avec son moteur 6 cylindres bien recentré vers l'habitacle, sa tenue de route très équilibrée me bluffa. Il faut préciser qu'elle disposait déjà d'un anti-patinage (déconnectable) ce qui n'était pas banal au début des années 90. La sonorité de son V6 qui miaulait comme un chat en rut dès 5500 tr/mn m'enthousiasma. J'avoue avoir été un poil été déçu par sa planche de bord ressemblant trop, à mon avis à celle d'une voiture de tourisme. J'aurai aimé une multitude de petits cadrans ronds partout. D'ailleurs, j'adressai les mêmes critiques à la géniale Honda CRX. Et chez le constructeur, on me répondait invariablement, que la qualité des mécaniques Honda permettait de supprimer un grand nombre de ces cadrans de contrôle devenus inutiles. Moi, j'aime bien les petits cadrans !
Moins de succès en Europe
Dès sa présentation, la Honda NSX rencontra un bel accueil au Japon et surtout aux USA puisque toute la production de 1991 fut vendue avant sa mise en production. Ce ne fut pas le cas en Europe encore ancrée dans des habitudes conservatrices quant aux noms d'une sportive. Néanmoins, pour répondre aux passionnés souhaitant une voiture au comportement plus agressif, Honda proposa une version R plus radicale allégée de plus de 120 kilos avec un étagement plus sportif des 5 rapports de sa boîte de vitesses.
La Honda NSX était en avance sur son temps, voici pourquoi Honda attendit 5 ans, pour la faire évoluer. Trop, c'est trop ! Son moteur désormais poussée 3, 2 l développa 20 chevaux supplémentaires, soit 294, tandis qu'elle héritait enfin d'une boîte à 6 rapports et de jantes plus grandes. On notait également l'apparition d'une version Targa NSX-T attendue depuis longtemps. Encore 5 ans passèrent avant que la 3eme série voit le jour, se distinguant esthétiquement par une carrosserie légèrement redessinée. Elle donna le jour à des séries limitées comme la S et la R et la R-GT, chant de cygne de ce modèle équipé d'un impressionnant kit carrosserie.
En 2005, la NSX tire sa révérence
Après presque 19 000 exemplaires produits en prés de 15 ans, Honda décida d'arrêter la NSX en 2005. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la NSX s'est taillée un bon palmarès en compétition en participant plusieurs fois aux 24 heures du Mans se soldant notamment par une belle 8eme place au classement scratch en 1995.
Cette voiture fait aujourd'hui l'objet d'une véritable passion. En Europe et surtout au Japon, il y a de nombreux clubs de passionnés qui attendaient depuis longtemps un nouveau modèle. Honda dévoila plusieurs fois des concept-cars symbolisant une nouvelle NSX mais qui restèrent au stade de voiture de salon. Mais cette fois, l'histoire de la NSX est de nouveau en marche ! La suite sur POA si vous le voulez bien.
L’avis des Petits Observateurs
Soyez le premier a commenter
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire