L'éditeur du magazine Échappement, Michel Hommell est devenu un constructeur automobile dans les années 90 en produisant une petite sportive qui reprenait l'esprit de la mythique Alpine Berlinette des seventies.
Hommell Berlinette Échappement : l'héritière
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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Mercredi 11 mai 2022
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Entre 1994 et 2004, dans sa petite usine de Lohéac, Michel Hommell a produit 242 voitures avant de jeter l'éponge pour des questions financières. L'Échappement qui reprenait le nom du magazine automobile qu'il avait crée en 1968, fut fabriquée dans plusieurs versions dont 46 en barquette au pavillon découpé. Depuis 2020, Michel Hommell a arrêté sa maison d'édition et ses nombreux titres ont été éparpillés chez divers éditeurs. J'ai beaucoup de tendresse pour ce passionné, ayant collaboré dans plusieurs de ses magazines pendant 30 ans et c'est grâce à lui, que j'ai quitté la grisaille de ma vie d'informaticien.
Dessinée par le styliste Éric de Pauw, l'Échappement était une petite GT radicale
Ramassée, elle ne mesurait que 3,45 m de long seulement pour 1,16 m de haut
Née d'un référendum
Philippe roule au volant de la première mouture produite à 69 unités de 1994 à 1998. Fabriquée en 1996, c'est la 14eme produite. L'Échappement est née d'un référendum lancé par ce magazine au début des années 90 qui demandait à ses lecteurs d'imaginer une Berlinette moderne. Alors jeune pilote de chasse, lecteur d'Échappement, Philippe avait fait partie des 8000 personnes qui avaient posté leur souhaits, succès qui incita Michel Hommell à se lancer dans la construction automobile en respectant le cahier de charges de ses lecteurs.
De son coté, Philippe n'imaginait évidemment jamais que 30 ans plus tard, il en posséderait une. Ce n'est pas si évident car sur les 242, il en reste fort peu en état de rouler car ayant participé à de nombreuses compétitions, elles ont connu des existences difficiles.
Planche de bord style proto avec un minuscule volant et une commande de boîte qui tombe sous la main
Pas de moquette, mais des tôles et plaques d'alu nues et allégées. Il fait bon à bord !
"Enfant, j'ai roulé dans les voitures de collection de mon père qu'on appelait encore tacot. Par mon métier de pilote d'avion, j'aime tout ce qui va vite. Fin 2020, j'ai songé à m'acheter une voiture sportive retro pour participer à des manifestations en VEC. Puis j'ai repensé à la Berlinette Échappement. Je n'en avais jamais vue en vrai ! Je suis rentré en contact avec Franck Daniel, un spécialiste de la Berlinette Échappement avec laquelle il avait couru. Je suis allé le voir chez lui en Bretagne et je l'ai découverte pour de vrai. Nous avons sympathisé et il a accepté de m'en vendre une qu'il a soigneusement remontée et révisée en modifiant quelques pièces. C'est finalement fin novembre 2021, que j'ai enfin eu ma Berlinette. Je ne suis pas déçu, au contraire !"
Moteur 4 cylindres 2 litres PSA 16 soupapes donnant 155 ch à 6 500 tr/mn. Remarquez les tubes du châssis. L'Échappement ne manque pas de rigidité !
Les larges portes sont creusées et découpées pour favoriser les entrées d'air chargées de refroidir le moteur
Une monoplace à deux places
La Berlinette est une voiture radicale très proche de l'esprit d'un prototype. Tôle et polyester nu, pas de moquette, sièges baquet enserrant le corps, extincteur de série, arceau cage qui exige une souplesse d'adolescent pour se glisser à l'intérieur car la bête ne mesure que 116 cm de haut et l'entrée est barrée par un tube de renfort. C'est dans cet esprit course qu'elle était proposée contre 250 000 francs de l'époque. La moitié du prix d'une Porsche 911 dont elle offrait les performances sur circuit car elle ne pesait que 900 kilos et disposait d'un châssis tubulaire très rigide et d'une suspension triangulée digne de celle d'une monoplace.
Le capot est encombré par un imposant radiateur d'eau, la roue de secours, la batterie
Philippe a rajouté des Cibié Oscar jaune de l'époque. La nuit, ça éclaire !
La Berlinette reprenait des accessoires du groupe PSA. Phares et feux rouges de Citroën
Jantes de Peugeot 605 SV 24 en 16 pouces en 205 à l'avant et 225 à l'arrière
En construisant sa Berlinette, Hommell s'est heurté aux problèmes inhérents aux petits constructeurs pour homologuer sa voiture qui fait appel à de nombreuses pièces PSA de l'époque. Sa version est mue par le 4 cylindres 2 litres ACAV de la 306 S16 délivrant 155 ch monté en position transversale arrière. Il est accouplé à une boîte de vitesses spécifique (Sman) dérivée de la S16 comptant 6 rapports à l'étagement resserré. D'autres versions plus puissantes RS1 et RS2 frisant les 200 ch virent le jour en fin de carrière.
Grâce à son faible poids, son excellent CX, la Berlinette proposait des performances de véritable sportive. Elle pointait à 225 km/h, engloutissait les 1000 mètres en 28 secondes mais surtout avouait des réactions d'un proto de compétition. " Une vraie voiture de course. Quel châssis ! " s'était enthousiasmé le pilote François Delecour qui l'avait testée.
Son Hommell sortie en 1996 est la 14eme produite sur les 242 construites
Ancien pilote de chasse, Philippe aime ce qui va vite autant sur 2 que sur 4 roues
Une usine à sensations
"C'est léger, précis, elle marche fort tout en offrant des réactions très sécurisantes. J'apprends à la piloter en circuit. Malgré le pot de série, elle est très bruyante à l'intérieur et je dois rouler avec un casque sur longs trajets. Hélas, comme elle est trop récente, je ne peux pas courir en VEC mais en moderne. Je dois bientôt participer à un rallye avec mon fils Quentin aussi passionné que moi. Lorsque je la sors, je dois répondre à de nombreuses questions car personne ne connait la marque Hommell".
Sa Berlinette arbore une décoration spécifique qu'il a soigneusement choisie. En fait aucune vraie Hommell n'a été parée de ces couleurs rouges et blanches. Lors d'un concours lancé par Michel Hommell récompensé d'une Berlinette, un dessin la représentant avait été ainsi décoré par illustrateur Guillaume Lopez auteur des voitures de la célèbre BD Michel Vaillant. " Nous nous sommes inspirés du dessin et des couleurs de Guillaume Lopez avec les logos de l'époque" avoue Philippe fier de l'exclusivité esthétique de sa Berlinette. En achetant cette voiture, il a réalisé un rêve de jeunesse et vous imaginez qu'il n'est même pas envisageable pour le moment qu'il s'en sépare un jour.
La Berlinette avait repris le nom du magazine Échappement qu'Hommell avait lancé en 1968 après avoir participé à la coupe Gordini
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