Par le Commandant Chatel.
Fin 1977, je travaille à Information et Publicité, la régie de RTL, rue du Colisée à Paris. Je suis ce qu’on appelle pompeusement un « Free-lance privilégié ». Ce qui veut dire que j’ai des contrats à la journée et qu’on peut me flanquer à la porte en 5 minutes juste comme ça. Mais, je m’accroche et ça se passe bien.
Ma mère m’ayant donné sa Fiat 500, je suis le plus heureux des (jeunes) hommes. Au parking, je n’ai pas de place attitrée… mais les gardiens sont des gentils mecs et ils nous laissent, les « free-lances privilégiés et moi, nous garer au parking visiteur. Donc, je fais le beau dans Paris dans cette petite auto que j’adore et j’ai toujours une place pour me garer à mon boulot.
Le temps passe et mes parents me parlent du mari d’une copine, on l’appellera Gérard, qui a perdu son boulot. C’est un type pas très malin, mais sympa et il faut bien essayer de l’aider. Or, j’apprends que justement à IP, il cherche un nouveau gardien de parking.
À l’époque, il y avait un gardien 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Derrière un petit bureau, trônant au-dessus de la barrière qu’il activait grâce à un bouton magique… J’ajoute que le costume bleu, la cravate et la chemise blanche étaient fournies par l’employeur ainsi que la casquette ! (véridique). Je donne le plan à Gérard, qui est engagé sur le champ ! Champagne !
Quelques jours plus tard, je déboule avec ma Fiat 500 et c’est Gérard qui est aux manettes. Je lui fais un signe de bonjour et j’attends qu’il ouvre la barrière, ce qu’il s’empresse de ne pas faire !
J’appuie sur le bouton de l’interphone.
- Gérard, dépêche-toi, s’il-te-plaît, je suis à la bourre !
Et là, j’entends :
- Désolé, Monsieur Chatel, mais vous n’avez pas de place réservé… vous êtes free-lance…
Glurp. Je tente de rester calme… je négocie… puis je m’énerve et je menace. RIEN À FAIRE, IL EST BOUCHÉ À L’ÉMERI !
Fou de rage, je fais marche arrière et je trouve une place payante dans une rue voisine.
Un peu plus tard dans la matinée déboule un ingénieur du son (free-lance aussi), Georges Blumenfeld, qui d’ailleurs deviendra un ami. Mais Georges est plus âgé que moi et il roule en Range Rover. Bref, ce n’est pas tellement le genre à se laisser emmerder (sic).
Gérard lui sort son charabia… et Georges lui balance :
- Je compte jusqu’à trois et j’enfonce la barrière !
Le Gérard n’y croit pas… Georges compte et… casse la barrière.
Résultat :
Gardiens révoltés.
Free-lances ulcérés.
Tous les protagonistes chez le patron convoqués.
Ce dernier franchement de notre côté.
Dorénavant pour les free-lances places réservées.
Barrière remplacée.
Gérard, viré.
Cette rubrique est désormais aussi la vôtre.
Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps. Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA ! Merci.
L’avis des Petits Observateurs
Soyez le premier a commenter
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire