Souvenirs d’Autos (415) : Éloge du C15

1988.
Je suis marié, j’ai un enfant, je suis chômeur et imagine quelque temps m’associer avec un ami pour monter une boite de transport. Mettant légèrement la charrue avant les bœufs, pour symboliser ma part dans la création de la société, j’achète une magnifique C15 Citroën qui servira outre de mise de fond, de mascotte pour les transports les plus urgents.
 
Vous avez compris que le projet n’est pas allé au bout et que cette auto m’est un petit peu resté sur les bras.

Qu’importe, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j’adopte facilement cet outil de travail comme mon « daily » avant la consécration de cette expression. En effet, nous sommes en plein dans la construction de notre première maison. C’est une vraie voiture de chantier qui ne craint pas l’effort. Mon épouse n’est pas enchantée mais après quelques récriminations fort légitimes, elle trouve comme moi, un certain plaisir dans la conduite et le côté extrêmement pratique de ce bien nommé utilitaire. 

Évidemment, comme vous le voyez sur la photo, il y a un enfant. Il n’a pas sa place dans cette stricte deux places à la cabine exigüe.

Qu’à cela ne tienne, un petit tour chez « Brikoltout » et je me fais découper un épais morceau d’aggloméré au profil de la caisse. Je récupère un siège avant de Simca 1100 (si je me souviens bien) et le fixe solidement à cette planche en omettant pas de renforcer le tout par en dessous de deux plaques de métal pour éviter l’arrachement. J’attache solidement un siège auto et voilà une troisième place non homologuée mais fort pratique. 

Nous avons gardé cette auto deux ans et mon fils aîné garde le souvenir d’une position papale et privilégiée. Ma femme versa une larme quand nous la revendîmes à notre maréchal-ferrant.

Arrêtés une fois par les pandores qui géraient un accident, un gendarme jetant un œil à notre voiture et découvrant notre installation, se contenta de demander à notre fils s’il était content de sa situation. Devant la mine réjouie de celui-ci il se tourna vers nous et nous gratifia d’un clin d’œil avant de nous laisser reprendre la route. 

Autre temps... 

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