Souvenirs d'Autos (107) : une DS au clair de lune

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Cette histoire « d’amour » m’a été envoyé par Luc que je remercie du fond du cœur pour ce bon moment qui rappellera sans doute des bons souvenirs à certains.



Dans les années 80, je rencontrais celle qui allait devenir ma femme. Peu argenté, je roulais dans quelques vieilles voitures, considérées à l’époque comme d’occasion.... une DS 21 Pallas en l’occurrence, ce qui pour le jeune homme que j’étais me faisait plus souvent passer pour un mauvais garçon qu’un fils à papa.

Qu’importe, cela faisait peut-être deux ou trois jours que je faisais ma cour à ma belle, restaurants, promenades, conversations, partage de nos lieux secrets.

C’est lorsque je faisais découvrir un de mes lieux favoris, Un village haut perché dont l’église possède une plate forme donnant, tel un balcon divin, sur une des plus belle vues sur les Alpes que je connaisse, que je fis quelque chose dont nous parlons encore de temps en temps avec émotion.

Après un repas romantique à souhait, nous partions nous promener dans la campagne en voiture, ce que nous adorions faire de jour comme de nuit. Au gré de nos déambulations et après avoir contemplé cette fameuse vue... il était minuit, la lune était pleine et éclairait le paysage avec une précision étonnante; brume en fond de vallée et sommets découpés au scalpel sur un ciel étoilé façon Hollywood. L’instant était idéal pour me déclarer, mais ma timidité me retenaient encore.



Un peu frustrés chacun de notre côté que l’autre ne fasse le premier pas, nous avons repris la voiture pour refaire la vingtaine de kilomètres qui nous séparait de chez elle. C’est là que j’ai eu l’idée de ne pas allumer les phares. La lune était tellement puissante qu’aucun détail ne pouvait nous échapper, la route, un ruban gris clair comme un fil d’Ariane... il n’y avait qu’à se laisser conduire.

Aucune lumière parasite dans l’habitacle, nos yeux dilatés comme ceux des chats, habitués à l’obscurité profitaient du merveilleux paysage de nuit. Il était fort tard et, en rase campagne, à cette époque il était bien rare de croiser qui que ce soit. Les autos de cette époque et celle-ci en particulier, faisaient beaucoup pour le rapprochement des corps; pas de console centrale, des sièges en cuir glissants à souhait, un levier de vitesse idéalement placé derrière le volant et qui ne s’interposait pas, des moquettes plus épaisses que les plus luxueux appartements.

Ce fut donc une nuit hors du temps qui reste gravée dans notre mémoire de couple.

Cette rubrique est désormais aussi la vôtre.

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA ! Merci.