Par Patrice Vergès. Renaud et Cédric se sont longuement exprimés autour de la nouvelle Citroën Cactus. A mon tour, je sors de son essai plutôt troublé sans avoir un avis tranché, ni positif ni négatif. Mais après tout, est-ce vraiment important ?
Les jantes 17 pouces optionnelles Cross sont facturées 400 euros, 100 pour les barres de toit blanches, 600 pour le toit panoramique, 100 pour les vitres surteintées et 500 pour la caméra de recul
La Cactus va se poser en concurrente directe de la Captur, 500 L, Juke et autre Peugeot 2008 dont elle reprend les dessous. Sauf si on est de très mauvaise foi, il est difficile de résister à son esthétique lisse et polie comme un galet usé par l’océan, surtout dans certains coloris renforcés par des glaces surteintées. Ses futurs acheteurs ne se poseront pas la question de savoir si « c’est une nouvelle donne automobile qui va défricher de nouveaux territoires » comme Citroën l’a prétendu dans sa présentation à la presse saupoudrée de mots de marketing qui tintent bien aux oreilles. Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été dit ici et bien dit. Globalement, c’est une voiture sympathique à conduire car légère (moins de 1100 kilos) dynamique malgré une direction un peu floue et suffisamment tonique en version essence 1,2 l 110 ch turbo dont la sonorité du 3 cylindres m’a séduit. Bref que du bon mais rien de révolutionnaire non plus.
La silhouette est très dynamique malgré ses 1,50 m de haut
Pour le reste c’est un produit bien emballé dont la présentation tape à l’œil ne masque pas la qualité médiocre des matériaux et la mesquinerie de certains détails comme l’absence de sièges arrières séparés ou de glaces descendantes sous le prétexte de réduction du poids. Ça c’est pour les gogos ! En plus de 35 ans d’activité, j’ai déjà eu droit à ce style de bagnole qui étaient plus que des voitures mais de nouvelles façons de vivre, de rouler ou de penser, d’exister et j’en passe et des meilleures. Je songe notamment à la présentation surréaliste de la première Panda qui était surtout une low-cost avant l’heure et surtout à la Smart avant Mercedes avec monsieur Swatch, Nicolas Hayek himself, qui nous expliquait qu’il réinventait la mobilité automobile. On sait ce qu’il en est devenu.
La planche de bord est très épurée. Un frein à main électrique aurait permis à la banquette avant de jouer un rôle plus actif
Les hiatus de la Cactus
Je ne vais pas non plus vous faire le coup du vieux journaliste usé qui a tout vu mais les protections latérales « Airbump » de portes me laissent froid même si des tas de brevets ont été déposés. Déjà vus sur les R4 et R5 GTL il y a 30 ans. Pour moi, c’est du vent ! Si la Cactus pouvait les remettre à la mode, ce serait bien pour nos carrosseries martyrisées en ville. Citroën a beaucoup communiqué dessus. C’est un peu léger au plan technologique pour un constructeur de cet acabit qui a pratiquement inventé la traction avant, la suspension hydropneumatique et la direction Diravi. La planche de bord au dessin très épuré accueille un écran tactile de 7 pouces qui remplace une kyrielle de boutons. C’est bien mais c’est un faux progrès et surtout une fausse bonne idée car si vous avez le malheur de manipuler le chauffage avec le GPS en fonction, ce dernier disparaît, remplacé par un minuscule flash pas pratique du tout.
Les fameux « Airbump » contiennent de l’air. Pratique en ville et plutôt esthétiques
L’écran tactile débarrasse de 7 boutons. Mais il faut rentrer dans des sous programmes ce qui n’est pas évident à 100 km/h
Plus C3 que C4
Par ailleurs, les prix ne sont pas spécialement bradés et très calqués sur ceux de la concurrence. Certes la gamme commence à 13 900 euros avec une version aussi dépouillée qu’un lapin. Pour avoir une Cactus belle comme celle des photos, en motorisation essence turbocompressée 110 ch, la meilleure adéquation entre son volume et son poids, il faut aligner un billet de 20 000 euros et près de 25 000 si on succombe au diesel HDi au toit transparent qui ne s’ouvre pas et à quelques gadgets. Pour le masquer, Citroën sigle sa Cactus C4 pour laisser imaginer qu’elle est de ce statut alors qu’elle est plus proche d’une C3.
Pourtant malgré mon trouble, je ne doute pas du succès de cette voiture notamment auprès du sexe faible qui ne se posera qu’une seule question « Elle me plait ou pas ? » en se foutant pas mal de savoir si elle va changer le monde ou bien se vendre et d’où provient son châssis. Est-ce que les dissertations de journalistes intéressent vraiment les acheteurs de voitures ? J’ai bien peur que non et Citroën la vendra sans notre jugement quel qu’il soit. Ca me rappelle le commentaire que l’acteur Robert Mitchum adressait à son vieux copain Franck Sinatra. Il lui disait «Pendant que les journalistes dissertent sur nous, nous on s’achète des yachts ! »
De près, la finition est très légère. La tablette arrière ne respire pas la solidité ni la qualité.
Les Essais de Patrice • Citroën
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- Type de véhicule
- SUV
- Marque
- Citroën
- Année
- 2014
- Modèle
- C4
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Modernes, France
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Mercredi 23 juillet 2014
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