Patrice Vergès. Cette Chevrolet Impala n'a été produite qu'une seule année en 1958, il y a juste 60 ans. Sa silhouette trop massive et trop pesante en chrome n'a pas enthousiasmé les Américains. Pour ces raisons, c'est l'une des plus emblématiques aujourd'hui.
Ce n'est pas ce qui a séduit " Loulou "Michigan qui doit son nom à son arrière-grand père trouvé, bébé, abandonné prés du lac Michigan aux USA qui lui a donné son nom. Dire que notre homme est passionné de voitures est certainement trop réducteur puisqu'il en a possédé autour de 300 depuis qu'il a passé son permis de conduire. Il a tout eu, tout conduit, tout aimé sauf les Porsche 911 qui ne l'ont jamais séduit. Il préfère le grommellement tranquille d'un gros V8 dont il compte quelques belles pièces à travers la trentaine de voitures soigneusement rangées dans son (vaste) garage. C'est pour une prochaine fois sur POA sous forme d'une belle AC Cobra réplica ! Aujourd'hui, intéressons nous à cette Chevrolet Impala 1958. Justement pourquoi ce modèle et cette année ?
Le polish mène à tout
" Au sortir du service militaire en 1968, j'ai acheté d'occasion une Chevrolet 1958 en version Bel Air à 4 portes de couleur noire. J'étais vendeur d'un polish auto de marque Starbrille. Dans les marchés, je faisais des démonstrations de mon polish sur la belle peinture noire cellulosique de ma Chevrolet. C'était mon outil de travail. Je l'astiquais plusieurs fois par jour pour quelle brille ! Un vrai miroir ! On se voyait dedans et les ventes marchaient plutôt bien. J'ai conservé ma Chevrolet 4 ou 5 ans avec laquelle j'ai parcouru autour de 50 000 km sans problème. Elle n'avais qu'un seul défaut, elle consommait beaucoup".
C'est beau l'amour
Prés de 45 ans et 300 voitures plus tard, "Loulou" a eu l'envie de renouer avec la voiture de sa jeunesse. Surtout après avoir déniché à Londres une magnifique Chevrolet Impala coupé de 1958 : big-block, toutes options, d'origine US, entièrement restaurée dans un état concours. Il demande à son épouse qui parle fort bien l'anglais de prendre contact avec le vendeur ce qu'elle n'a jamais fait pour divers prétextes. Quelques mois plus tard, en fêtant son anniversaire avec ses amis dans son garage, quatre phares s'allument dans la nuit. C'est la Chevrolet Impala que sa femme avait achetée secrètement et fait rapatrier en France avec la complicité de ses amis avant de la cacher dans un conteneur. C'est beau l'amour ! Loulou rêve toujours d'acquérir d'autres voitures " La plus belle, c'est celle que je n'ai pas encore ". Parfois, il a racheté ses propres voitures qu'il avait vendues comme sa Corvette C3. Mais considérant qu'il en possède suffisamment, il vend pour racheter en autofinançant ainsi son futur achat. Mais pas question de se défaire de cette Chevrolet ou de sa MGB acquise en 1972.
Bon, ce n'est pas le tout, c'est le moment d'aller dégourdir les jantes à notre Chevy dont l'imposant V8 de 5,7 l dispense un prometteur borborygme pas du tout discret. Il y a du monde sous l'interminable capot ! Nouveau modèle né en 1958, l'Impala était proposée uniquement en coupé ou cabriolet. Il s'agissait d'une version plus luxueuse et plus sportive de la Bel Air 4 portes qui partageait sa carrosserie avec la Pontiac Bonneville.
Dans cette version, son moteur alimenté par 3 gros carburateurs double corps Rochester délivre 284 chevaux, puissance qui l'entraîne à près de 180 km/h. Vous imaginez que ce représentait 284 ch et cette ahurissante vitesse il y a 60 ans ? Cette Impala coûtait plus de 3 millions d'anciens francs vendue par GM France, somme qui doit correspondre à plus de 100 000/120 000 euros actuels. C'était la voiture préférée des acteurs et chanteurs, gros PDG et autres gangsters. Un marché réservé à Audi et Mercedes aujourd'hui.
Son modèle est full options sauf les glaces électriques. Mais il possède le gros moteur (348 ci) à poussoirs hydrauliques, la direction assistée, la boîte automatique Turboglide à 2 rapports, freins à tambours assistés, flancs blancs, glaces teintées, radio, le continental kit (fausse roue de secours) qui la prolonge à 5,31 m et une kyrielle d'accessoires chromés (jupes d'ailes, fausses sorties latérales d'échappements, protection autour des poignées). Par ses excès chromiques, la Chevrolet Bel Air et Impala (125 480 exemplaires) n'a pas séduit la clientèle et ce modèle n'a été produit qu'une année avant de recevoir une carrosserie totalement différente en 1959 qui se vendit davantage. Modifications qui laissent imaginer les colossaux moyens financiers de la GM à l'époque. Mais aujourd'hui, c'est justement pour toute cette ahurissante démesure stylistique que l'Impala séduit autant...
L’avis des Petits Observateurs
Soyez le premier a commenter
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire