Par Patrice Vergès. En trois ans, la valeur d'une voiture neuve chute de près de 50 %. Cette perte explique, en partie, que beaucoup d'automobilistes préfèrent acheter une voiture d'occasion. Aujourd'hui, commençons avec une BMW Série 3.
Une BMW 320 d 190 chevaux neuve, en finition Luxury (sellerie cuir, jantes 395, radars, etc), coûte grosso-modo, clés en mains, un peu moins de 49 000 euros. À Comparer avec le prix d'une Série 3 d'occasion de même type, année 2012, dont La Centrale des Particuliers estime le prix de vente à 23 800 euros. Soit la moitié de son prix neuf. (En décortiquant les annonces de la Centrale, nous avons déniché plusieurs Série 320 d 2012 proposées, souvent par des particuliers, entre 22 et 29 000 euros, selon la finition, le type de boîte et le kilométrage.)
Dernière génération
Le millésime 2012 est le dernier modèle type F30 (6eme génération) de la Série 3 vendu alors à 42 000 euros. Il a été légèrement restylé, il y a quelques mois, au niveau du bouclier, feux arrière à led, quelques baguettes à l'intérieur tandis que la puissance de son 2 litres diesel a grimpé de 184 à 190 ch. Il faut être pointu pour distinguer une Série 3 de 2012 d'une 2016.
Justement, nous en avons déniché une très belle F30 2012 dans la concession BMW JPC. Elle était annoncée à un prix supérieur, justifié, d'après son vendeur, par une révision complète, une garantie de 24 mois et surtout un kilométrage inférieur à la norme de 20 000 km par an pour ce type de véhicule. Elle n'avouait que 30 000 km au compteur. Elle était proposée à 29 600 euros.
État quasi-neuf
La voiture semblait neuve autant au niveau de l'extérieur que de l'intérieur avec de très beaux sièges cuir. Manifestement, l'ancien propriétaire était très soigneux. Seuls les pneumatiques qui avaient déjà été changés, laissaient deviner une légère usure mais restaient encore loin des témoins comme nous l'avons constaté. À Moins de 30 000 km et à moins de 30 000 euros, appuyée par une garantie de 2 ans, l'acheteur conduira une voiture (presque) identique à la neuve, débarrassé d'hypothétiques menus soucis de jeunesse.
Avant d'acheter une occasion, une double question s'impose. Combien vais-je parcourir de kilomètres annuellement et combien de temps vais-je la conserver ? La bonne affaire que l'on fait à l'achat, se paye parfois, au prix fort, lors de la revente. Je m'explique. Dans ce cas, les 4000 euros supplémentaires justifiés par son faible kilométrage, se retrouveront largement lors de sa revente, dans deux ou trois ans, quand la voiture aura 80 ou 90 000 km.
L'occasion fait le larron.
En revanche, si on achète une Série 3 de 2012 affichant déjà 80 000 km ou plus, il sera bien plus difficile de la revendre, dans deux ou trois ans, avec 120 ou 140 000 km. Les kilométrages élevés font encore peur aux particuliers même si les moteurs actuels peuvent parcourir 300 000 km. D'autant que la BMW aura encore une valeur résiduelle d'environ 15 000 euros. Une somme encore élevée pour un kilométrage jugé trop important. Par ailleurs, le vendeur sera rentré dans le cycle normal des frais (freins, échappement, batterie, climatisation, etc.). En revanche, s'il roule très peu, acquérir une voiture à 60 000 km, peut être une bien meilleure affaire.
Pour terminer, il faut retenir qu'on peut se faire plaisir au volant de belles voitures d'occasion récentes pour le prix d'une voiture neuve moins emblématique et bien moins excitante. Une philosophie que le phénomène Youngtimers exploite à un degré encore plus élevé. Mais c'est une autre histoire. La prochaine fois, nous vous inviterons en rouler en Porsche Panamara à moitié prix. Nous vous prévenons, moitié prix pour une Porsche, c'est déjà une sacrée somme !
L’avis des Petits Observateurs
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