Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Voici une horrible histoire, envoyé par Jean-Marc que je remercie beaucoup au passage... mais que je ne félicite pas. Enfin, il faut bien que jeunesse se passe. N’est-il pas ? Il est !
Juin 1989. J'ai 19 ans.
Bagnolard congénital et limite pathologique, je n'ai pas de voiture. Et je souffre.
J'emprunte occasionnellement la verte et vieille Renault 14 d'une cousine. Avec son pot d'échappement fatigué et ses roulements de roues ovalisés, sur le périph', on se croirait dans un bombardier de la Seconde Guerre mondiale.
Un week-end, lors d'un rassemblement familial, une amie de la fameuse cousine au bombardier me dit:
- Ah! mais j'ai ma voiture dont je me sers plus (elle a alors une voiture de fonction), elle est à l'agence, elle marche pas, chais pas ce qu'elle a mais si tu arrives à la démarrer, elle a toi !
- Euh, c'est quoi comme voiture?
- Une Autobianchi !
(C'est quand même vachement mieux que le B52 TL, me dis-je)
En attendant le week-end suivant pour la récupérer, je reluque toutes les Autobianchi qui passent sous mes yeux.
Je les envisage toutes, même la modeste Junior avec ses petites roues en tôle. Le Graal étant bien sûr l'Abarth mais je me dis que la version que conduit cette dame élégante doit probablement être Elegante, et ça me convient très bien.
Arrive le samedi. Mon père et moi arrivons dans la cour de cet immeuble moderne du XVIIème arrondissement et là, le Graal !!
Une Abarth 70hp. Noire. Avec un toit ouvrant coulissant Webasto.
J'e n'en crois pas mes yeux. Je prie pour que la panne ne soit pas grave. Je la veux.
Il suffit d'une batterie neuve pour la démarrer et découvrir le son Abarth.
Ensuite, tous les soirs, je sortais avec elle. J'ai fait tous les tunnels de Paris et de l'ouest parisien, à fond de 4ème, le toit ouvert. Quand ce n'était pas les quais de Seine, les petites rues de Montmartre, les allées de la forêt de Fausses-Reposes.
Ce rêve éveillé a, je crois, duré un mois.
Le contrôle technique nécessaire pour le changement de carte grise a révélé que les joues d'ailes avant étaient en dentelle. Réparation conséquente et hors de mes compétences et de mon jeune budget.
La mort dans l'âme, je l'ai emmenée faire une dernière virée, à fond, sur les chemins de traverse boueux de la Champagne Pouilleuse.
Je l'ai malmenée sur ces chemins, tellement, qu'elle a rendu l'âme.
Cette rubrique est aussi la vôtre !
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L’avis des Petits Observateurs
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