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Le retour d'Alpine, l'analyse

Une fois les paillettes et le strass de Monaco retombés, le concept Alpine A110 50 de Renault laisse un gout d’inachevé. Au-delà du style qui peut toujours être sujet à débat, cette Alpine 2012 pose plusieurs questions encore sans réponses.

Tout d’abord, on nous annonce qu’il s’agit d’un concept hommage aux 50 ans de l’Alpine A110, mais qu’il n’a pas vocation à être commercialisé sous cette forme. Renault étudie l’opportunité de relancer Alpine, mais en aucun cas les modèles à venir ne ressembleront au concept dévoilé à Monaco. Laurent Van den Acker, directeur du design, le confirme : « si la décision est prise de relancer Alpine en fin d’année, les futurs les modèles seront plus petits, moins puissants et plus accessibles que le concept. Pas de V6 400 ch, etc.. » Rien à voir donc. 

Dès lors, pourquoi présenter ce concept car tel quel ? Certes il s’agit sans doute de tester l’accueil du public et des media, mais c’est finalement une fausse promesse, comme faire visiter un appartement témoin qui n’aurait rien à voir celui mis en vente…

Deuxièmement, quel est le lien de filiation de cette nouvelle Alpine avec son histoire ? On nous parle de sportivité, de légèreté, de feux ronds et de couleur bleue de France, mais est-ce suffisant pour s’inscrire dans la lignée Alpine ? Pourquoi Renault n’a pas jugé bon, au moins par courtoisie, faire appel à Jean Charles Rédélé, fils de feu Jean Rédélé, le créateur d’Alpine Renault ?  Héritier de l’histoire Alpine, Jean Charles aurait pu cautionner l’aventure, voir conseiller sur les orientations possibles de la marque. Même constat avec les pilotes de rallye qui ont participé à la gloire d’Alpine. Sans tomber dans la nostalgie, leur évocation d’une manière ou d’une autre aurait pu habilement servir la cause, du moins symboliquement. Mais il est vrai que Renault n’est plus présent en Rallye (au profit de Citroën qui domine la catégorie) et brille désormais en F1, ce qui explique cette présentation incongrue à Monaco la veille du Grand Prix. Il faut savoir faire preuve de pragmatisme, admettons le.

Que doit être une Alpine au XXI siècle ? C’est finalement la seule véritable question à se poser. Quelle image doit-elle véhiculer, quelle histoire doit-elle raconter, quelles valeurs doit-elle supporter, en mot quel est le sens à donner à ce come-back en lien avec le passé ? C’est une réflexion que Renault ne semble pas avoir menée en profondeur, du moins était-elle cruellement absente lors de la présentation à Monaco. Réduite à son design et ses données techniques, l’A110 50, aussi sympathique soit-elle, ne se suffit pas à elle même pour enflammer les foules. Une voiture doit être une promesse, consciente et inconsciente, qui plus est une voiture de sport ou de luxe. Quelle est la promesse de l’Alpine face à une concurrence bien établie sur le segment de la sportivité et du luxe ? La réponse reste à inventer.

C’est un travail quasi philosophique à mener sur le contenu de la marque. Il faut construire un territoire légitime où Alpine pourra s’exprimer naturellement, en phase avec son époque.

Lors du lancement de la ligne DS, Citroën avait pris de soin de préparer le terrain auprès des journalistes pour justifier le retour de ces deux lettres mythiques qui signifiait au départ (tout le monde l’a oublié depuis) « Distinctive Spirit ». Une grande réflexion avait été menée par les équipes de Jean Pierre Ploué sur l’esprit DS de nos jours et sur ce que devait être le premium à la française. Que l’on aime ou non le résultat, la ligne DS a trouvé son territoire d’expression et par la même son public.

À ce stade, Renault semble hésitant, comme au milieu de la rivière. La rumeur sur le net précédant la présentation du concept a confirmé l’attente du public vis-à-vis d’Alpine, mais si la star est là, il reste maintenant à lui écrire un scénario digne d’elle pour que l’aventure soit un succès. D’une certaine façon, le plus dur commence.

Renaud Roubaudi - Petites Observations Automobile - mai 2012

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Jeudi 31 mai 2012

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