Souvenirs d'Autos

Souvenirs d’Autos (450) Caterpillar un jour, Caterpillar toujours !

Par Gérard Rossini. L’excellent Gérard Rossini (Golden Member de Souvenirs d’Autos) a la gentillesse de ne pas nous oublier, nous modestes bagnolards, et de nous envoyer une nouvelle histoire. Mille mercis à lui.

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Jeudi 20 juin 2024

La fin des années 1960 a coïncidé avec la fin de mes études et le début de plein d’autres choses nouvelles : vie professionnelle, conjugale et autres… L’une de mes marottes était de conduire le plus de trucs différents possibles. Et il y en eut !

C’était grandement facilité par mon statut de Rédacteur en Chef de l’Album du Fanatique de l’Automobile. Je n’avais que vingt ans et ce fut l’origine de quelques gags, mais j’empilais comme des trophées les bagnoles – et autres- dont j’avais eu l’occasion de prendre le volant – ou autre…

Comme j’étais désormais invité aux présentations officielles des nouveaux modèles de constructeurs, la liste s’allongeait assez vite. Pierre Bardinon m’avait promis de me faire essayer une Ferrari F1… Il a tenu parole cinq ans plus tard sur son circuit et nous étions trois ce jour-là et même trois et demi si on veut bien tenir compte du limiteur de tours prudemment installé à bord pour la circonstance… Trouille bleue malgré le « gadget » !

Mais une de mes prises de commandes les plus insolites, et même une boîte de trois le même jour eut lieu aux Mureaux  un jour d’Avril 1971.

J’avais fait la connaissance lors de plusieurs rallyes de voitures anciennes  d’un amateur discret et beaucoup plus âgé que moi : René Bilger.

Illustration - Caterpillar
Caterpillar

Il arrivait avec une Lancia très rare en France, une Lambda 1924 carrossée en torpédo couleur coquille d’œuf.  Cette voiture avait une allure originale, basse et ne ressemblait à aucune autre. La raison en était simple : contrairement à toutes les autres, elle ne possédait pas de châssis : c’était une coque autoporteuse en aluminium  plié et soudé ! Le moteur était aussi révolutionnaire : quatre cylindres en  V à arbre à cames en tête et la suspension n’était pas en reste : roues avant indépendantes  et amortisseurs télescopiques…  J’étais donc impatient de l’ajouter à mon tableau de chasse. Son propriétaire, informé de ma « collectionnite » m’avait mystérieusement  fait  état d’un non-moins mystérieux rendez-vous aux Mureaux. Je m’en pourléchais les babines et, le jour dit, ne comprenant pas pourquoi là-bas, j’y étais une heure en avance…

En arrivant sur place, je compris une partie de la surprise : le RV était fixé sur une carrière qui servait de terrain de démonstration et d’essai de Caterpillar! René en était un des responsables pour l’Europe. Et, il était arrivé avec sa Lancia et me présenta le site et le programme de la journée… qui n’était pas banal ! Car la Lancia n’était qu’un petit complément. Une tradition de l’entreprise (Bergerat–Monnoyeur) disposait en effet que trois mois après l’embauche, tout nouveau salarié devait satisfaire à un rite initiatique dont je n’ai jamais entendu parler ailleurs et qui me sembla astucieux et parfaitement cohérent avec l’esprit de la boîte !

De la standardiste au DG  en passant par les secrétaires, un baptême de conduite sur un très gros engin ! Et l’affaire était valable jusque et y compris pour celles et ceux qui n’avaient pas le permis ! On imagine la tête d’une fille de 20 ans n’ayant jamais conduit à qui on montrait comment se pilotait un bidule de pas mal de tonnes…

Le côté stupéfiant de l’affaire était que ça se passait très bien – j’en fus témoin puis acteur - . Grâce à l’assistance  de la moindre commande, ces énormes engins se conduisaient comme des bicyclettes.     

La taille du véhicule était adaptée au degré de compétence et j’en ai vu une qui n’avait jamais rien conduit  et qui en redemanda !

Ainsi naissent les vocations !

Pour ma part, avant la Lancia pour aller au restau, j’eus droit à un camion minier de cinquante tonnes, puis à une niveleuse articulée – ça porte un nom dont je ne me souviens plus, peut-être « scraper »… En tout cas des joujoux délicieux !  Le créneau devant le restaurant au volant de la Lambda me fit regretter le volant du camion qui se tournait avec un doigt…

Photos : Courtoisie Bergerat-Monnoyeur

 

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.

On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…

Et si possible, joignez à votre histoire des photos….

On adore ça chez POA !

Merci.

Illustration - Caterpillar
Caterpillar

L’avis des Petits Observateurs

5 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (450) Caterpillar un jour, Caterpillar toujours ! »

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On oublie qu'avant de rouler avec nos voitures, il faut dérouler la route avec ces engins de chantier...
Alors, quelque part, ça se tient !
Mais quand même, j'imagine la surprise 😀

Vendredi 21 juin 2024 à 10h47

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Engins de chantier, de transport, agricole etc... ils ont souvent peuplés nos caisses
à jouet, alors quand ils deviennent un rite initiatique à l'aube d'une carrière professionnelle,
c'est loin d'être une punition!! 😀
Bien vu par les dirigeants de la boite........ca vaut sans doute les "escape game" d'aujourd'hui pour
souder les équipes!
Toujours impressionnant de voir comment les conducteurs de ces Scraper et autres Tombereaux
manipulent ces monstres jaunes!

Vendredi 21 juin 2024 à 15h49

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J'ai fait une grande partie de ma vie entouré de ces engins. J'ai pu en piloter quelques uns, en effet très assistés et relativement aisés mais quand il s'agit d'assurer une production avec, c'est une autre histoire. Quand on voit, un chauffeur de pelleteuse, avec un bon litre de vin dans le coco, ramasser un œuf sans le casser, on peut se dire que dans ce cas, les capacités de la machine sont le prolongement des membres du pilote😏

Vendredi 21 juin 2024 à 17h37

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C'est le Scraper que vous évoquez Gérard, est-ce bien cela ? (les photos ne correspondent pas au Scraper mais au Dumper et au Motor-Grader). Je me souviens encore parfaitement des Scrapers Caterpillar monstrueux de la BEC qui construisaient l'Autoroute Blanche* sous nos yeux il y a cinquante ans. Ces gros rabots jaunes sur roues nivelaient le sol dans des allers et retours incessants, à vive allure et dans un vacarme assourdissant, relâchant leur panache de fumée brunâtre à chaque remise des gaz; A l'époque on parlait de cent litres à l'heure. Bigre !
* A 40 aujourd'hui.

Vendredi 21 juin 2024 à 18h17

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