Par Patrice Vergès. Après la Série 1 qui est passée à la traction avant, c'est au tour de la Gran Coupé d'adopter ce mode de propulsion qui, comme la précédente, compte quatre portes malgré son nom. Explications !
La gamme BMW est d'une complexité effrayante. Passe encore que la 118 i essayée soit une 1500 cm3 et non une 1800 comme les BMW de ma jeunesse. Passe encore que la Série 2 soit devenue une traction avant réalisée sur la base de la Mini, passe encore que la 218 i Active Tourer soit un monospace et pas une berline mais que les Série 2 coupé 2 portes ou cabriolet restent encore des propulsions, il y a matière à ne pas toujours comprendre une gamme dont le nombre de versions a explosé en quelques années.
Une Série 1 plus élancée
La nouvelle Gran Coupé dévoilée en mars dernier abandonne la propulsion de la génération précédente. Elle adopte dans la majorité de ses versions, l'architecture de la récente Série 1 elle même dérivée de la Mini. Jusque là, c'est clair ? Elle s'en différencie surtout par sa silhouette trois volumes allongée de 21 cm (4,52 m) sur le même empattement, un pavillon légèrement surbaissée de 2 cm (1,42 m) avec des vitres latérales sans encadrements. Elle abandonne aussi le hayon au profit d'un coffre plus spacieux (430 litres) mais moins pratique. Élue Plus Belle Voiture de l'Année au Festival Automobile International, la Gran Coupé est certes agréable à regarder. Sa silhouette ne manque pas d'allure ni d'agressivité surtout au niveau de sa face avant avec une calandre encore agrandie qui, fort heureusement, n'a pas succombé à l'excès de la récente Série 4.
Plus chère environ de 3700 euros que la Série 1, elle en reprend les motorisations. Pour ma part, j'ai conduit la plus humble animée par un 1500 cm3 turbo 3 cylindres qui délivre 140 ch. Unique moteur essence contre trois diesel dont les puissances varient de 116 à 190 ch.
Un moteur doux et tonique
Un moteur doux, silencieux, suffisamment puissant vue le contexte et économique qui l'entraîne tout de même à près de 210 km/h avec des bonnes relances grâce au turbocompresseur (zéro à cent en 8,7 s). Un moteur sobre aussi qui se contente de 6 à 7 litres aux 100 condamné tout de même par un malus de 240 euros si l'on prend la boîte automatique DKG7 à double embrayage fort agréable dont le seul vice est d'être facturée 2300 euros. Fait surprenant, bien que conduisant beaucoup de voitures à boîte automatique, j'ai chaque fois des difficultés à assimiler la commande des BM que je trouve compliquée comparée à d'autres plus instinctives. Mais il doit s'agir d'un phénomène d'accoutumance.
Comme la Série 1, son comportement routier est excellent, fort agile sur parcours tourmentés. Je me demande d'ailleurs, si ce n'est pas cette motorisation peu puissante qui est le mieux adaptée à son architecture plutôt que le gros diesel 2 litres de 190 ch. La version essayée était équipée de l'option Direct Drive M à pas variables qui apporte une meilleure précision de conduite en réduisant les mouvements des mains contre 260 euros.
Grande et petite à la fois
Face à une sympathique planche de bord identique à celle de la Série 1, enserré dans une sorte de cockpit, le conducteur jouie d'une position de conduite parfaite même s'il n'a pas beaucoup de place. Davantage qu'à l'arrière où les passagers n'ont pas un volume énorme pour leurs jambes ni leur tête, d'autant que le dessin tombant du pavillon ne favorise pas l'accessibilité. Mais c'est une Gran Coupé et si vous voulez du volume, passez à l'Active Tourer plus accueillant.
Il est temps de parler argent. La 118 i 140 ch est annoncée à 31 150 euros dans sa version d'accès créditée quand même des jantes en alliage léger de 16 pouces, tout l'arsenal sécuritaire, démarrage sans clé, volant cuir, camera de recul et Park Assit qui comprend l'assistance de marche arrière qui conserve en mémoire les 50 m derniers mètres parcourus. Ce n'est pas un gadget !
Hélas, esthétiquement très, trop sobre, elle n'offre pas la finition qu'on s'imagine d'une BM qui est d'abord une voiture passion. La finition Business Design répond mieux à cet esprit avec des jantes, comme par miracle plus esthétiques, à double bâtons en 17 pouces, une peinture plus valorisante, un intérieur plus cossu, un écran plus grand de 10,25 pouces avec navigation. Mais son tarif grimpe à 36 450 euros. Après je passe sur la liste des options bien connue chez BMW qui, lorsqu'elle était sur papier pouvait remplacer un pied cassé de table. Il y a 50 ans que cela dure et ça n'a pas empêché la marque à l'hélice de grimper de 300 000 voitures produites à plus de 2 millions en 2019 et d'engranger de colossaux bénéfices. Elle aurait tort de s'en priver !
Dans cette gamme, la Gran Coupé ne manque pas de concurrence avec la Mercédès CLA, l'Audi A3 berline voire la Peugeot 508. Et surtout en finition Business Line agrémentée de quelques inévitables options, elle se rapproche du tarif de la mythique Série 3 qui reste pour beaucoup "the" béhème et pas une Mini même agréablement rhabillée.
L’avis des Petits Observateurs
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