Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. C’est Arnold N. qui envoie cette histoire aux Petits Observateurs que nous sommes. J’adore ce « petit film »…
Souvenirs d’Autos (373) : L’arrivée des (petits) chefs
Écrit par
Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)
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- Souvenirs d'Autos
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Vendredi 6 mai 2022
Écrit par
Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel
Alias "Commandant Chatel" de POA.
1980, j'ai 17 ans, je travaille dans un atelier de bijouteriede maroquinerie dans le quartier du sentier, rue de Saintonge.Pour ne pas être en retard le matin... je suis là en avance !Avec mes « collègues » nous assistons à l'arrivée des « chefs ».
Notre patron, M. Roudman, roule habituellement en Honda C50,blouse blanche, cagette sur le porte bagage et Brighton visséesur la tête, mais parfois le vendredi, il vient avec sa Jaguar XJ6série 1. La rue est très étroite et il faut rentrer les voitures dans la cour en passant sous un porche. Ce monsieur n'a rien d'un lord anglais.... bourru, surtout ne pas montrer le moindre signed'empathie vis à vis du petit personnel, il manœuvre la Jagavec habitude et efficacité, mais sans aucun style !
On est là au cas où, pour sauver une aile, un bas de caisse ou un pare-choc.
Arrive ensuite Jean-Claude, un autre style, c'est le créateur desmodèles, élégance, raffinement avec un petit côté hautain, lecaractérise. C'est la large calandre d'une classe S qui arrive dans la rue,la manœuvre est impeccable, « ça va, j'ai l'habitude.. » semble-t-ilnous dire derrière l'épaisse portière de la Mercedes qui met encoreplus de distance entre les ouvriers que nous sommes et ce personnage qui détonnent quand nous le voyons parfois dans l'atelier. Juste le feulement du six cylindres et les soupirs de la direction assistée, un léger chuintement de pneu contre les renforts métalliques du porche et l'allemande glisse vers la cour.
Arrive ensuite « Monsieur Henri », notre chef d'atelier, un tout autre style. Son bolide bruyant est facilement reconnaissable à l'entrée de la rue, il
habite pas très loin, mais à cette époque, pas de culpabilité dans les
centre-ville ! Voilà les six phares de l'A310 pas encore chaude et
ratatouillant tout ce qu'elle peut, les grandes manœuvres vont commencer !
Il a la cinquantaine Monsieur Henri, un coté « vieux beau » dans sa sportive qui lui donne du fil à retordre dans les manœuvres, surtout qu'il rentre en marche arrière.
Il gesticule, cale, manque de souplesse pour se tourner, la fumée de sa Dunhill lui pique les yeux.
Heureusement, nous sommes là pour l'aider... Ça y est, l'arrière de l'Alpine est sous le porche, le 1600 gronde, son conducteur commence à avoir chaud, encore quelques coups de volant pour la garer dans la cour et la porte s'ouvre après un dernier coup de gaz très « sport » !
Une boots en sort et puis, se cramponnant comme il peut, notre « chef » s'extrait du bolide. Ouf !
La journée de travail peut commencer, je vais aller et venir dans la cour, passant devant les autos des chefs. La Jag très british du patron, la sérieuse 280S et la gloire tricolore si laborieuse dans les manœuvres, des autos que je regarderais aujourd'hui avec le plus grand intérêt, mais à l'époque, la seule, l'unique dans laquelle je pouvais rouler, était la Golf GTI, alors.... je passais !
Cette rubrique est aussi la vôtre !
Faites comme Arnold et racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.
On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…
Et si possible, joignez à votre histoire des photos… même anciennes, jaunies, écornées…
On adore ça chez POA !
Merci.
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5 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (373) : L’arrivée des (petits) chefs »
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La voiture était vraiment un marqueur social à cette époque. Et même dans les catégories plus modestes.
Je me souviens très bien de :
Ah, tu as une R5 TL... (moue dédaigneuse) Machin, il a une TS ! (Ah !)
Pas de bol, c'est moi qui avait la TL !
Vendredi 6 mai 2022 à 16h31
En réponse à GEORGES P
Je crois que la voiture reste un marqueur social. Plus que jamais même. Par contre, les LLD et autres LOA, les voitures payées par les sociétés ont un peu brouillé les lignes. Reste que celui qui choisit une DS plutôt qu'une Citroën, une Audi plutôt qu'une VW, une Allemande plutôt que toute autre nationalité, c'est quand même un peu pour faire la différence. Et qu'on ne parle plus de fiabilité puisque ce sont les marques low cost qui trustent les premières places😉
Vendredi 6 mai 2022 à 17h38
En réponse à Chapman L
C'est très juste !
Vendredi 6 mai 2022 à 18h24
En réponse à Chapman L
Oui, à la réflexion, tu as raison. J'ai même entendu dire, il n'y a pas longtemps, que Volvo "faisait de gauche".
Peut-être même un marqueur politique parfois !
Samedi 7 mai 2022 à 10h02
En réponse à GEORGES P
En effet.......et c'est logique, la voiture fait partie de ces
objets suffisament volumineux et voyants pouvant se
déplacer de façon à être vu, le tout pour un budget
parfois tompeur. 😉
Vendredi 6 mai 2022 à 18h53