Par Patrice Vergès. Quel modèle sera élu « Voiture de l’Année » par le jury de 58 journalistes le 2 mars prochain ? En attendant de connaitre la réponse, replongeons nous dans les années 70/80 avec de grands millésimes et de tout petits, petits…
Originale Rover 3500
La Rover 3500 n’était pas un mauvais choix. Hélas, elle manquait beaucoup de fiabilité. Beaucoup arrivaient « sabotées » par les ouvriers de BMLC chez les concessionnaires
En 1977, Rover reçevait pour la deuxième fois le titre avec, cette fois, la 3500 V8 qui s’imposait de peu devant l’Audi 100 5 cylindres et la Ford Fiesta. Avec le recul du temps, on peut penser que l’Audi 100 aurait davantage mérité cette récompense même si la britannique ne manquait pas de séduction avec sa face avant inspirée de la Ferrari Daytona et son esthétique valorisante et son mobilier intérieur hyper moderne.
La 3500 offrait une alternative intéressante face aux BMW et Mercedes car la marque Rover rentrée dans le giron de BMC était désormais offerte à des tarifs plus accessibles. C’était au prix d’une nette baisse de la qualité qui se fit vite sentir. Elle reçut une large palette de motorisations (4 et 6 cylindres) notamment un 2,4 l diesel italien de marque VM qu’il fallait expressément éviter de conseiller à ses amis si on voulait conserver leur amitié.
Elle devait remplacer la 911
La Porsche 928 était une belle vitrine technologique du savoir faire de Porsche
Comme la Rover 3500, la Porsche 928 animée par un gros V8 de 4,5 l de 240 ch délivrait une superbe sonorité au prix d’une consommation élevée qui ne devait pas beaucoup déranger les acheteurs de ce coupé élu « Voiture de l’Année » devant la BMW série 7 et Ford Granada en 1978. Malgré ses points forts, la 928 qui devait remplacer la 911 jugée en fin de carrière ces années là, ne rencontra jamais un succès fou. C’était d’abord une voiture destinée aux Américains qui l’achetèrent en majorité.
Construite aux USA
La Simca Horizon élue en 1979 connut sensiblement le même destin que la 1308 plébiscitée un peu plus tôt. Corrosion, perte d’image, cannibalisation de la 1308/1510 Mêmes causes, mêmes effets. Pourtant, ce fruit des amours de la 1100 et de la 1308 eut une carrière mondiale puisqu’elle fut produite aux USA sous le nom de Chrysler animée par un moteur de Golf avec un total de 2,5 millions d’exemplaires si on compte le gros million de la version européenne. Construite jusqu’en 1987, elle aurait dû donner le jour à la Montana qui naîtra sous le nom de Peugeot 309 car Talbot était un nom fini !
Par son confort, sa finition du moins sur certaines versions, sa tenue de route, elle était largement supérieure à la Golf voire aux Peugeot 305. Mais, on ne refait pas l’histoire.
Une vraie fausse Lancia
La Lancia Delta était bâtie sur la base de la Fiat Ritmo. C’était une bien jolie voiture
Nous voici déjà en 1980, où la Lancia Delta fut élue « Voiture de l’Année » devant la nouvelle Opel Kadett traction avant. Un titre mérité quoique sous la robe élégante et soignée de la Lancia n’était qu’une Fiat Ritmo bien emballée et renommée. C’est au fil de sa vie, qu’elle se mua en sportive en accueillant un 1600 gavé par un turbo puis une version 4 WD à 4 roues motrices pour terminer sa vie en 1994 en Intégrale 16 v catapultée par plus de 215 ch bien nourris. Au total, 481 000 Delta ont vu le jour. Des chiffres que la firme italienne aimerait bien connaître aujourd’hui.
Escort : Les temps modernes
Avec sa traction avant, son moteur à arbre à cames en tête, l’Escort dont le nom de code était «Erika » ne manquait pas de points « Ford »
Evoquons la Ford Escort 1981. Si nom restait le même que les précédent modèles ce qui fut certainement une erreur, il s’agissait d’une voiture 100 % nouvelle faisant appel à la traction avant et un moteur à arbre à cames en tête et des qualités dynamiques qui n’avaient plus à rougir. Pour Ford, constructeur assez conservateur au plan technique, la nouvelle Escort étudié en commun avec Mazda, c’était passer de l’époque mérovingienne aux temps modernes. Gagner devant la Panda amplement surfaite était largement mérité.
Renault 9 : Banal song !
La triste R9 en 1982 à la silhouette banale cachait une architecture bien plus intéressante
En revanche, la victoire de la R9 en 1982 semble plus contestable. Elle était le résultat d’un bon travail de manipulation de Renault auprès des journalistes en leur expliquant que le temps de voitures aux lignes originales était passé ! La R9 était esthétiquement d’une banalité à pleurer et n’innovait sur aucun point particulier excepté ses fameux sièges monotraces tombés aujourd’hui dans les oubliettes des fausses bonnes idées. Elle l’était moins au niveau technologie car ce fut la première Renault à recevoir un moteur transversal lié à un train roulant de très bonne qualité qui perdura à travers d’autres modèles. La R11, version trois volumes plus réussie au plan esthétique connut une meilleure carrière.
Sculptée par le vent
Un titre justifié avec l’Audi 100 à la silhouette d’une merveilleuse pureté
Rien à redire sur le choix de l’Audi 100 en 1983 à la silhouette d’une grande pureté avouant un Cx record 0,30 pour la 1800 cm3 4 cylindres. C’est la voiture allemande qui a remis la mode du Cx en selle prouvant qu’on pouvait conjuguer aérodynamique et beauté des lignes ce qui semblait antinomique auparavant. Grâce à elle, en moins de 5 ans, les Cx des voitures chuta de 0,45 en moyenne à 0,30.
Encore Fiat
La Fiat Uno ne manquait pas de qualités mais la Peugeot 205 en avait tout autant !
En 1984, c’est de nouveau une Fiat avec la Uno qui monte sur la première marche du podium devant la Peugeot 205. Que faut-il en penser ? C’est vrai que la Fiat offrait une carrosserie (haute) plus audacieuse et plus spacieuse que celle de voiture au lion plus joliment dessinée et un prix plus avantageux que celui de la Peugeot. D’ailleurs, Fiat produisit tout de même jusqu’en 1994, 6 millions de Uno dont un grand nombre au Brésil et en Argentine ! Sans être outrageusement cocardier, la Peugeot 205 méritait mieux que cette deuxième place.
Kadett : autant en apporte le vent !
La Kadett E offrait une silhouette d’une grande pureté dans le contexte de l’époque
En 1985 que l’Opel kadett E s’impose largement devant la Renault 25 était largement mérité. Comme l’Audi 100 deux ans plus tôt, elle innovait dans son segment avec un Cx record de 0,30 pour la GSI. Un exploit pour une voiture de seulement 4 m de long. A motorisation égale avec l’ancienne (1800 cm3 115 ch) la GSI gagnait 15 km/h en pointe avec 201 km/h et pratiquement un litre de carburant en moins aux 100 kilomètres.
La suite est pour bientôt….
L’avis des Petits Observateurs
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