Les Petites News

Dakar 2014, les coulisses de l’extrême

Dominique Peltier est journaliste pour le magazine EDGAR. Motard émérite, aventurier, écrivain et photographe, ayant parcouru plusieurs fois le tour de la terre, Dominique Peltier couvre aussi bien l'actualité automobile, que le tourisme, l'art de vivre et la gastronomie. Cette année, il a suivi le Dakar, notamment l'étape Bolovienne qu'il livre à P.O.A

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Pour cette 36e édition, le Dakar a ajouté une 28e nation à sa collection de pays traversés depuis sa création en 1978 : la Bolivie. Si pour l’organisation il s’agissait d’une entrée sur “la pointe des pieds” en invitant uniquement les motos et les quads, pour les boliviens et son Président Evo Morales, l’événement revêtait un aspect exceptionnel, mais nous devrions dire, historique pour ce petit pays de 10 millions d’habitants.  

Par Dominique Peltier *

“Un des grands malheurs de la vie moderne” écrivait Théophile Gautier “c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures”. Des paroles qui auront certainement touché Stéphane Hamard, qui dans l’ombre était venu réaliser son exploit personnel. 2014 était pour lui sa sixième saison et il terminera l’épreuve à la 68e place au guidon de sa KTM aux couleurs de la Bretagne et de l’île de la Réunion. Stéphane appartient au petit monde des “Malles-Motos”. Ceux qui se lancent dans l’aventure sans la moindre assistance. Ils représentent l’esprit du Dakar, celui initié par Thierry Sabine en 1978, où l’on partait vivre l’aventure avec ce que l’on avait sous la main et que l’on bricolait au fil des étapes.

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  Si gagner le Dakar est inaccessible pour les “Malles-Motos”, des équipes semi-professionnelles peuvent parfois tirer leur épingle du jeu. Je pense notamment à la petite structure française Sherco Rally Factory. Aux commandes de ce “mini team”, Nicolas Chaix. Dans le civil il est pilote de ligne chez Air France, ici, sur le bivouac de Salta, il est le manager d’une bande de copains, tous bénévoles. Il faut bien que quelqu’un représente le groupe, alors c’est Nicolas qui s’y colle. Cette année, ils avaient réussi à intégrer 2 pilotes en devenir : Alain Duclos et Juan Pedrero Garcia. L’un et l’autre remporteront une victoire d’étape, allant même, pour Alain Duclos, jusqu’à monter sur le podium virtuel du général en s’emparant de la 3e place.

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Mais comment résister à l’implacable pression des usines ? Nicolas Chaix a une réponse : le budget ! “Le nôtre représente 200 000 euros, celui de nos adversaires varie entre 5 et 16 millions d’euros. Vous comprendrez qu’à un moment donné il devient difficile de lutter. Nous ne disposons pas d’un ou plusieurs semi-remorques de pièces détachées, ni de la main d’œuvre nécessaire pour entretenir les machines. On se débrouille avec ce que l’on a, voilà tout”. La petite écurie résistera en plaçant la première moto française à la 21e place à l’arrivée dans les mains du pilote espagnol Juan Pedrero Garcia. Alain Duclos quant à lui ne rejoindra pas Valparaiso pour cause de casse moteur.

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Bolivie

L’idée d’Étienne Lavigne, grand patron du Dakar depuis 2004, était de faire venir les motos et les quads sur le Salar d’Uyuni (le plus grand lac salé du globe). Outre l’originalité du site, les plus de 11 000 km2 du Salar étaient la promesse d’obtenir des images exceptionnelles qui allaient être relayées dans 190 pays. Pour la Bolivie c’était un enjeu considérable. La météo en a décidé autrement, mais l’objectif promotionnel pour la Bolivie fut atteint au-delà de toutes les espérances.

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En effet, aucun événement sportif d’envergure international n’avait eu l’audace de venir jusqu’alors dans ce bout du monde situé à 3 600 mètres d’altitude où la beauté sidérante de la nature se mêle à une espèce de désolation sauvage. Cela faisait une année entière que le grand village d’Uyuni perdu dans l’Altiplano attendait le passage du Dakar. Un an que chaque habitant s’était préparé à accueillir les pilotes. Toute la ville, mais aussi les voitures étaient habillées aux couleurs du rallye.

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Le Président bolivien Evo Morales n’aurait en aucun cas manqué ce rendez-vous avec l’Histoire. Eh oui, il s’agit bien d’un événement historique soutenu à 1 000 % par le Président, venu spécialement à Uyuni pour saluer les pilotes. La Bolivie a fêté les héros du Dakar comme personne ne l’avait fait avant eux. C’était inimaginable !

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Dimanche 26 janvier 2014

L’avis des Petits Observateurs

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