Il n'y a pas que notre Patrice Vergès national qui aime Simca. Alexandre Untrau est un petit observateur de 25 ans, ingénieur de formation, qui a confié à POA sa passion pour la marque Simca à travers cette lettre ouverte.
« Je roule », une expression que l’on utilise presque plus aujourd’hui. Régulateur de vitesse , allure stabilisée sur larges autoroutes, assistant vocal, téléphone connecté,… aujourd’hui on avale les kilomètres sans effort dans une position haute et c’est très agréable. Ok d’accord, mais y prenons nous vraiment du plaisir, est ce devenu ça la conduite ?
Quand on entend les récits de nos oncles en Simca 1000 rallye, ceux de nos grand parents qui descendaient jusqu’en Italie en Simca 1301, on a l’impression que c’était vraiment quelque chose ! On a tous un exemple en tête de Simca dans le cercle familial. Alors on se dit que ça devait être vachement sympa ces longs périples !
Quand on monte dans une SIMCA on est tout d’abord enchanté. Waouh !! Les coloris des garnitures sont aussi fun que ceux des carrosseries. Le tableau de bord est simple et élégant. On est bien loin du dépouillement d’une R4 ou d’une 2cv. Tout parait bien agencé, réfléchi et surtout utile. Tous les voyants que l’on ne voit plus aujourd’hui prennent place dans un joli ensemble (pression d’huile, température, charge). C’est cool, les sièges sont moelleux, c’est top !
Un coup de starter et la mécanique se réveille. Un joli bruit qui peut dérouter tant le moteur semble proche. 1ere et c’est parti. On passe doucement les vitesses et à 50km/h on est déjà en 4éme. Les freins sont très doux comme la direction. On comprend alors que l’on peut oublier le domaine au dessus des 120Km/h et pourtant le compteur monte à 180 ! On revoit nos concepts, une petite route à 70km/h tranquille, on prend le temps de « rouler », on apprécie, on écoute le moteur. Les glaces non traitées UV nous force à ouvrir les fenêtres et ces curieux déflecteurs qui rafraichissent plutôt bien ! C’est une conduite que l’on ne connait pas et on comprend petit à petit le plaisir de nos aïeux à se lancer sur une N7 bondée à bord de ces engins.
La conduite est aussi plus physique, ça fatigue ! On apprend à connaitre la voiture, un œil sur la température, un œil sur le retro, on est cool en SIMCA. Les suspensions sont un peu raides mais tout va bien. Une petite ballade suffit pour retrouver le sourire dans cette bulle lumineuse ou les camions semblent être des géants et les monospaces des camionnettes surélevées car on est bas en SIMCA.
Simca 1100 TI
Quand on ouvre le capot on voit tout, un petit moteur, une batterie, un démarreur,… Tous les organes sont visibles. « Intervalle de vidange : 10 000km », cela peut choquer aujourd’hui. Mais doucement on apprend, on démonte car c’est plus simple qu’une DS ou une berline teutonne une SIMCA ! On apprend à écouter/régler le carburateur, changer les rupteurs, faire un réglage de l’avance à l’allumage. On apprécie, on comprend mieux son véhicule, on commence à l’apprivoiser. On découvre que beaucoup d’opérations sont faisable « à domicile » moyennant peu d’outils. Une clé de 10 et de 17 et c’est parti.
Certes les SIMCA rouillent et la découverte d’un point laisse toujours amer mais tous se répare, c’est de « la bonne tôle bien épaisse » ! On apprend à fouiller les sites à la recherche de la pièce qu’il nous faut : un allumeur SEV, des antibrouillards SIEM, un alternateur Ducellier,… Tant de marques disparues aujourd’hui et qui faisait la fierté presque patriotique ! On s’approprie ainsi sa SIMCA, son histoire, choses quasiment impossible avec les véhicules d’aujourd’hui. L’articulation merveilleuse de toutes ces technologies simples, compréhensibles et plus ou moins fiables nous laisse songeur quand à la complexité des véhicule actuels.
C’est donc ce mélange de choses entre simplicité et élégance, prudence technique et charme suranné qui rend les SIMCA si désirables pour les jeunes d’aujourd’hui. Au dessus de la rigueur des Peugeot ou des technologiques Citroën, les SIMCA sont de formidables machines à remonter dans un temps pas si vieux. Des machines encore accessibles avec lesquelles on peut s’amuser, prendre son temps, apprendre. Etre léger mais toujours prudent ! C’est un formidable lien intergénérationnel qui permet de rouler « à l’ancienne » sans être trop rustique, fade ou trop compliqué. Alors « Bienvenue à Bord » comme lançait les publicités SIMCA !
L’avis des Petits Observateurs
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