Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. C’est l’ami fidèle, Alain Lyard, qui nous envoie cette histoire. Comme toujours, j’aime beaucoup son style.
Souvenirs d’Autos (371) : ça drague fort en Renault 17
Écrit par
Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)
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Vendredi 22 avril 2022
Écrit par
Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel
Alias "Commandant Chatel" de POA.
Durant ces joyeuses années où l'on ne manquait pas de travail, ou les cartes VISA n'existaient pas encore et ou Steve Jobs qui venait à peine de créer Apple, ne devait même pas imaginer qu'il allait un jour créer l'Iphone, j’avais un bon copain qui venait d'installer son atelier de construction de maquette d'Architecture à Courbevoie, il se prénommait Mehjid, mais tout le monde l’appelait Ben. Tunisien d'origine, il m’invite pour 10 jours de vacances chez son frère à Djerba où il m'attendra avec sa toute nouvelle voiture de sport avec laquelle nous irons draguer les suédoises au Dar Jerba - le premier grand complexe hôtelier de l'île - un vrai programme…
Fin juillet, je reçois un télégramme qui me demande de le rejoindre à Tunis car notre programme est modifié, il doit accompagner sa mère à Sousse un mariage, doit récupérer quelqu’un à l'aéroport et ensuite seulement nous partirons pour le Sud…
Soit, j’organise mon voyage et pour l’exotisme je choisi de partir par bateau de Marseille. Pendant la trop longue traversée sur le pont, je découvre que le ferry est presque entièrement rempli d’hommes de tous âges qui rentrent chez eux pour les congés et qui profitent encore des joies du Pastis avant de retrouver leurs familles et le régime sec.
Mehjid m’attends à la Goulette où je découvre les taxis locaux, des centaines de vieilles dauphines et 4CV rouges et blanches impeccables et parmi cette assemblée étonnante, en contraste, une Renault 17 bleue rutilante, "presque neuve" avec un petit ventilateur vissé sur le tableau de bord en guise de clim, surprenante voiture de sport ! Certes, ce coupé avait de la gueule avec le design de ses pare-chocs, sa ligne élégante, j'avais plutôt imaginé une ALPHA ou une MG, mais bon…
… En route pour Nabeul chez sa gentille maman, ses bricks à l'œuf et sa "Méchouia" rafraichissante, puis le soir le mariage à Sousse, une première journée et une nuit forte en kilomètres et en émotions…
Le lendemain matin sans plus de détails, Ben m’emmène à La Marsa pour voir les réalisations de l'architecte pour qui nous travaillons à Paris, on visite Sidi Bou Saïd au pas de course et on termine à l’aéroport pour aller chercher la personne attendue.
La voilà enfin, une grande blonde sexy qui arrive d'Orly, j'apprends qu'elle est esthéticienne, qu'elle bosse à côté de son atelier, qu'elle va passer quelques jours avec nous et on repart aussitôt à Nabeul pour y passer la nuit (on ne saura que deux jours plus tard qu’il a prévu de sortir avec elle!)
Surprise à l'aube, par magie l'auto à été entièrement briquée pendant la nuit et départ pour Djerba par Kairouan, quand à une quinzaine de km de la ville, au milieu de nulle part, sous un soleil déjà chaud, sur une route bordée de talus couverts de Figuiers de Barbarie, c'est la panne d’essence! Palabres à bord, que va-t-on faire dans ce coin perdu, la blonde pas rassurée... Mehjid hilare fini par arrêter une rare voiture qui passait, me lance quelques Dinars en me demandant de revenir avec un bidon, pas de panique, après tout je suis là pour découvrir le pays!
Les locaux qui m’ont pris me déposent à l’entrée agitée de Kairouan à la première station-service où ils expliquent mon problème, heureusement le pompiste à l’habitude et me confie avec le bidon d’essence salvateur à deux paysans aux mines burinées et austères déjà installés dans une vieille 203 plateau avec à l’arrière quelques moutons et me demande en rigolant si je préfère monter avec les moutons où à l’avant avec eux… 20 minutes plus tard, je m'interroge, en serrant les fesses coincé sur la banquette entre les vieux bergers taciturnes si j’ai fait le bon choix, mais ils me déposent gentiment à un embranchement en me faisant comprendre que je dois continuer sur l’autre route, où j’ai vite trouvé une voiture de coopérants en goguette qui me laissent un peu plus loin vers la Renault.
J'aperçois d'abord un attroupement grouillant autour de l'auto puis la fille enfermée à l'intérieur l'air paniquée, au bord de la crise de nerfs et enfin mon pote dehors plutôt décontracté parlementant avec un essaim d’enfants qui veulent à tout prix toucher la magnifique chevelure de cette vraie blonde (il parait que c’est un porte bonheur!!!).
Nous avons visité la grande et magnifique Mosquée de Kairouan, le pompiste nous a envoyé chez son cousin où j’ai fini par acheter un tapis, et le soir nous dormions enfin à Houmt Souk chez le frère de mon ami.
Durant ce séjour, nous avons apprécié l'allure et le confort de la Renault 17 et de son petit ventilateur, en visitant la région dont la traversée du Chott el Jerid jusqu'à Tozeur et Nefta, et à chaque arrêt sous les regards médusés des autochtones qui s'agglutinaient autour de l'auto magnifique, pensant voir des stars de cinéma, dois-je préciser qu'avec sa belle gueule bronzée, sa blonde et sa bagnole resplendissante aux chromes astiqués, mon pote roulait pas mal les mécaniques…
Quelques années plus tard Mehjid épousa la fille, j'ai commencé à voyager pour mon boulot et on s'est perdus de vue...
Cette rubrique est aussi la vôtre !
Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.
On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…
Et si possible, joignez à votre histoire des photos….
On adore ça chez POA !
Merci.
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L’avis des Petits Observateurs
13 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (371) : ça drague fort en Renault 17 »
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Ça fait toujours son petit effet une blonde au milieu des bruns et des brunes. Perso, je suis gentil mais je crois que je lui aurais demandé de se débrouiller avec son problème d'essence. Si ça se trouve, le futur en aurait été changé 😉
Vendredi 22 avril 2022 à 06h29
En réponse à Chapman L
C'est vrai ça... je n'y avais (bêtement) pas pensé...
Vendredi 22 avril 2022 à 13h46
En réponse à Chapman L
Tous gentils qu'ils étaient, ces mômes grouillants autour de l'auto, c'était quand même flippant pour des pauvres parisiens pas réveillés au milieu de nul part!!! J'ai préféré prendre l'air et agir, j'ai toujours eu horreur d'attendre,
Quand a la blonde, elle devait être trop blonde à mon goût!!!
Samedi 23 avril 2022 à 12h49
En réponse à Alain L
Était ce seulement une vrai? 🤔
Se découpant sur champ d'azur, la ferme était fausse bien sûr
Et le chaume servant de toit synthétique comme il se doit.
Au bout d'une allée de faux buis, on apercevait un faux puits
Du fond duquel la vérité n'avait jamais dû remonter.
Et la maîtresse de céans dans un habit, ma foi, seyant
De fermière de comédie à ma rencontre descendit
Et mon petit bouquet, soudain, parut terne dans ce jardin
Près des massifs de fausses fleurs offrant les plus vives couleurs.
Ayant foulé le faux gazon, je la suivis dans la maison
Où brillait sans se consumer un genre de feu sans fumée.
Face au faux buffet Henri deux, alignés sur les rayons de
La bibliothèque en faux bois, faux bouquins achetés au poids.
Faux Aubusson, fausses armures, faux tableaux de maîtres au mur
Fausses perles et faux bijoux faux grains de beauté sur les joues
Faux ongles au bout des menottes, piano jouant des fausses notes
Avec des touches ne devant pas leur ivoire aux éléphants.
Aux lueurs des fausses chandelles, enlevant ses fausses dentelles
Elle a dit, mais ce n'était pas, sûr, tu es mon premier faux pas.
Fausse vierge, fausse pudeur, fausse fièvre, simulateurs
Ces anges artificiels venus d'un faux septième ciel.
La seule chose un peu sincère dans cette histoire de faussaire
Et contre laquelle il ne faut peut-être pas s'inscrire en faux
C'est mon penchant pour elle et mon gros point du côté du poumon
Quand amoureuse elle tomba d'un vrai marquis de Carabas.
En l'occurrence Cupidon se conduisit en faux-jeton
En véritable faux témoin, et Vénus aussi, néanmoins
Ce serait sans doute mentir par omission de ne pas dire
Que je leur dois quand même une heure authentique de vrai bonheur.
Samedi 23 avril 2022 à 13h03
En réponse à Chapman L
Brassens bien sûr.
Samedi 23 avril 2022 à 13h04
Je crois que je tiens la version « femme libérée » de votre périple Alain.
Kiki de son diminutif, était une pétillante et craquante brunette, frisée comme un mouton et qui passait son temps à se décolorer en blonde, si bien que seuls ceux parmi ses plus proches comme moi, savaient ce qu’il en était de sa couleur naturelle.
Au volant de son coupé R15, casquée de sa choucroute et derrière ses lunettes aviateur, elle ne passait pas vraiment inaperçue. En fait le camouflage F-O-M-B-E-C ne faisait pas partie de sa dialectique corporelle, Kiki était pleine de vie, c’était un électron libre qui aimait à le montrer ce que bien des mâles, qui la pensaient inaccessible, déploraient en se perdant en jurons méprisables…
Et puis vient le jour où du haut de mes seize ans, déjà dans le corps d’un adulte mais l’esprit perturbé et la face bourgeonnante, je me retrouvais assis sur le siège passager tulipé lorsque survint la panne d’essence, nous laissant tous les deux seuls sur le bas-côté en rase campagne…
Il y avait bien un bidon dans le coffre mais la pluie battante ne m’invitait guerre à sortir les bottes de sept lieues et me risquer au dehors pour jouer les héros.
Et puis il y avait, sur l’autre siège tulipé, entre le haut des bottes et le bas de la minijupe, ces deux petits bouts de chair rosée qui se dévoilaient à mon regard pubère et qui néanmoins me laissaient transi…
Kiki prendra l’initiative de mettre fin à cette situation cocasse et gênante en venant poser délicatement sa choucroute dans le creux de mes jambes et de m’expliquer qu’à bien y regarder, en pareille situation, on avait sans doute, beaucoup mieux à faire…
Mais l’orage ne dura pas et l’initiation fût brève…
J’en ai encore l’eau à la bouche.
😉
Vendredi 22 avril 2022 à 17h48
En réponse à Nabu C
Fatche ! Ça me rappelle un souvenir que rigoureusement ma mère m'a demandé de taire ici...
Vendredi 22 avril 2022 à 21h00
En réponse à Commandant C
Ne jamais, au grand jamais, mettre sa mère dans la confidence 🤐
Samedi 23 avril 2022 à 08h09
En réponse à Chapman L
Faut r'connaître, y'a quand même des bagnoles pour lesquelles on oublierait facilement l'arbre à cames et le weber double corps... 😁
Samedi 23 avril 2022 à 11h03
En réponse à Nabu C
Double corps ça me parle 😇
Samedi 23 avril 2022 à 11h54
En réponse à Nabu C
...La petite brune (plutôt châtain) frisée comme un mouton (un alpaga, vu l'accent) d'une autre histoire, enfin assise tout près de moi cherchant une idée et a qui je demande laconiquement "et on va où maintenant?" me répondit "pourquoi, on est pas bien ici?", et de se rapprocher encore....
Samedi 23 avril 2022 à 13h05
J'aime, c'est ça l'aventure...
Samedi 23 avril 2022 à 13h41
Un souvenir qui pousse à la prose et à la chanson peut on lire dans les commentaires.
Et que d'action dans votre récit Alain
Samedi 23 avril 2022 à 20h44