Par Patrice Vergès . En complément de l'essai vidéo de Renaud et Julien, voici quelques petites observations perçues autour de la Renault Mégane RS dont j'ai pu disposer une quinzaine de jours pendant les fêtes de fin d'année.
15 jours, une durée suffisante pour essayer cette voiture autant en ville, que sur routes qu'autoroutes que de jour ou de nuit. Une Renault très attachante et pas très exigeante pour une sportive puisque ses quatre portes acceptent un usage familial même si sa silhouette est moins glamour que le précédent coupé RS plus sportif. Seul petit bémol pour un conducteur de mon gabarit, l'accès à bord n'est pas toujours aisé à cause des flancs relevés des sièges baquet qui, en revanche, maintiennent bien le corps. De son coté, le coffre assez vaste débarrassé de sa roue de secours à cause de l'échappement central, permet d'accueillir de gros bagages.
Orange mécanique
Cette Renault Mégane était de couleur orange (option 1600 euros) redevenue très tendance depuis les années 70 dont le vice est le manque de discrétion en attirant les regards. Dans cette livrée, j'ai remarqué sur l'autoroute qu'elle générait parfois de l'agressivité notamment de quelques possesseurs de Porsche qui ont voulu me démontrer qu'ils avaient davantage de chevaux. Si j'étais acheteur, je choisirais une teinte plus neutre pour vivre avec plus sereinement. Mais c'est une histoire de goût et d'âge certainement car ce n'était pas si différent avec mes R8 Gordini d'antan.
Je n'irai pas jusqu'à dire que sa silhouette est sobre mais on a vu moins discret ailleurs notamment avec la Honda Civic Type R. Les puristes remarquent vite que ce n'est pas une Mégane comme les autres avec ses ailes bodybuildées, ses gros becquets et ses belles jantes noires de 19 pouces "Interlagos" optionnelles (1000 euros).
A 10 000 km, les flancs des pneus 245/35 x19 à l'avant étaient un peu fatigués
Deux traits de cette voiture m'ont étonné au cours de ces presque trois semaines d'utilisations. D'abord son surprenant confort pour une voiture sportive surtout avec les roues de 19 pouces chaussées en pneus de 35 seulement qui ne pardonnent rien. Étonnant comme sa suspension à butées hydraulique digère bien les bosses. La RS est une voiture particulièrement confortable pour sa catégorie et avec on n'a pas la crainte d'effectuer de longs parcours d'autant que les sièges sont bien dessinés. L'inconvénient de la direction directe bien paramétrée et des pneus très bas profil est de suivre un peu trop les ornières de la route très fréquentes (à cause des racines des pins) dans la région où j'ai pris le maquis. Il faut tenir fermement son volant sur petites routes bombées.
Châssis extraordinaire
Le plus bluffant reste sa tenue de route assez surprenante forte des ses 4 roues directrices. D'abord, en ville la voiture tourne dans un mouchoir de poche et sur routes tourmentées, elle montre une agilité remarquable avec une véritable mobilité du train arrière liée à une légèreté intéressante pour ses 1450 kilos. Sensations qui donnent l'impression qu'on est un vrai pilote qui sait faire pivoter une auto. En revanche, contrairement au ressenti de Julien et Renaud, la motricité du train avant (différentiel électronique) m'a plutôt convaincu et ma monture a rarement patiné sauf en accélérant comme un barbare. Précisons que je ne l'ai jamais conduite sous la pluie. Cela dit, elle ne peut pas cacher que c'est une traction avant, n'exagérons pas tout de même ! De plus, affichant 10 000 km, les pneus avant m'ont semblé bien cramés !
Le 1,8 l turbo commun avec l'Alpine délivre ici 280 chevaux (300 en version Trophy) et surtout un couple maxi très élevé (390 Nm)
Gargouillis
Annoncée avec 280 chevaux "seulement", lors de sa sortie, la nouvelle Mégane RS a fait grimacer les puristes estimant que le progrès était faible comparé à la précédente et surtout face aux 320 chevaux de la Honda Type R et aux 300 de la Seat Cupra. Je n'ai pas essayé cette dernière mais il est certain que le moteur de la japonaise est bien plus explosif avec une quarantaine de chevaux supplémentaires et certainement davantage dans la réalité.
D'autant que la Mégane essayée disposait d'une boîte automatique EDC à double embrayage (1800 euros) qui bride un peu la hargne du nouveau 1800 cm3 turbocompressé commun avec l'Alpine. Si j'étais acheteur, je choisirais cette boîte automatique plus reposante en ville en regrettant qu'elle ne compte pas 7 rapport comme la géniale Alpine. Si on appuie sur la touche Race, comme ses consœurs la RS devient plus méchante avec une direction plus incisive, un accélérateur plus réactif générant une sonorité bien plus méchante et parfois un peu trop artificielle (hauts parleurs) composée d'explosions au changement de rapport en accélération et de déflagrations à la décélération.
Amusant même pour un vieux journaliste un peu blasé. Jouissif pour un ado de 15 ans à qui j'ai fais faire un tour et qui s'est couché sous l'échappement central pour mieux écouter ses pétarades au lâcher de pied. Ouf, tous les jeunes ne se désintéressent pas de l'auto comme un sondage récent tient à la démontrer ! Même avec 50 balais de plus, le "rooaarr" suggestif balancé par les HP en Dolby dès qu'on ouvre la porte m'a bien amusé en mettant tout de suite dans l'ambiance ! Les commandes situées derrière le volant bien connues des possesseurs de Renault demandent un temps d'adaptation mais à l'usage se révèlent plus pratiques que sur les branches.
Éclairage très puissant
Toujours parmi les petites observations, après avoir roulé de nuit, son éclairage très puissant à 9 diodes de même que par la facilité d'usage de sa tablette centrale assez facile à utiliser m'ont séduit même si je trouve que le graphisme manque un peu de classe mais il a la qualité d'être visible. La télémétrie embarquée (40 capteurs) qui permet de suivre les mouvements dynamiques de la voiture sur la tablette centrale de 8,7 pouces (option 250 euros) m'a plus amusé qu'impressionné mais c'est un gadget qui doit bien aider à la vente dans une concession Renault et je lui préfère l'affichage tête haute qui est malheureusement une option ( 400 euros) ou le pack Easy parking ( 650 euros) qui permet de mieux se garer comme son nom l'indique. Justement avec 280 chevaux qui ne demandent qu'à cavaler, il est difficile de reproduire les chiffres de consommation du constructeur et la conso varie entre 10 et 12 litres aux 100. Heureusement le réservoir cube 50 litres !
L’avis des Petits Observateurs
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