Par Patrice Vergès. Plus haut, plus large, plus long, plus massif, le nouveau Renault Scenic 2016 se rapproche de plus en plus du Kadjar et de l'Espace. Dangereusement.
Cette 4eme génération qui reprend les codes stylistiques du Captur avec une ceinture de caisse en vague et des hanches épanouies aux flancs creusés, ne manque pas d'allure surtout en peinture bicolore (option à 400 €) et son jaune miel, teinte spécifique de lancement. Avec 4,40 m, 1,87 m de large et surtout 1,65 m de haut grâce à une garde au sol plus généreuse due aux roues de 20 pouces, il fait davantage songer à un crossover. Reprenant la plate-forme de l'Espace et Mégane, cette nouvelle mouture est proposée avec 6 moteurs au choix dont 4 diesel couplés à des transmissions manuelles à 6 rapports ou double embrayage (1500 €). Une intéressante version micro Hybride sera traitée ultérieurement, fonctionnant sur le même principe que la Suzuki Baleno déjà essayée par POA.
Le silence de l'essence
J'ai pu conduire le nouveau-né Renault sur les jolies routes menant au Bassin d'Arcachon où j'habite désormais. La motorisation essence TCE 130 chevaux m'a rappelé que le silence et le velouté d'un moteur essence ont du bon. Mais avec plus 1500 kilos à tracter avec deux personnes à bord, le petit 4 cylindres de 1200 cm3, malgré son turbo manque un poil de punch en relances. Mais globalement ce n'est pas si mal.
En diesel DCi, les puissances s'articulent de 95 à 160 chevaux avec un mix estimé autour du 115 ch. C'est vrai, le diesel fait plus de bruit mais en revanche distille des reprises plus toniques. Mais à quel prix ! Les 3100 euros de différence entre le 130 ch essence et le 130 chevaux diesel, exigent de parcourir des dizaines de milliers de kilomètres pour amortir cette différence si on s'en tient au bilan purement comptable. Si j'étais acheteur, j'hésiterai beaucoup !
Inutile de vous dire que le nouveau Scenic tient fort bien le pavé sur ses voies élargies aux roues de voiture de sport gantées de pneus relativement étroits de 195. Pour ceux qui ont la crainte qu'un changement de pneu leur coûte un bras, Renault les rassure en prétendant que les manufacturiers les proposeront à des tarifs identiques aux 17 pouces. Après avoir vérifié les prix sur internet, j'en doute un peu (un pneu !). Bref, prévoir 700 à 800 euros lors du changement des pneumatiques d'un Scenic 4.
Présentation flatteuse
Renault est revenu à une planche de bord classique style Megane avec son grand écran vertical multimédia de 7 pouces dont je ne suis vraiment pas fana. Il accroît les manipulations mais il faut s'y faire et vivre avec son temps. Même si la qualité des plastiques ne m'obsède pas comme certains confrères, globalement, la présentation est flatteuse et il y a eu de vrais progrès. On compte tant de rangements à bord que le problème va consister à se rappeler où a pu ranger ses affaires !
L'habitabilité est généreuse à l'avant mais moins à l'arrière où la place est un peu juste pour de grands genoux. Il y a une version plus longue de 23 cm (plus 600 €) pour les grandes familles. On en a fait des tonnes sur la modularité du précédent Scenic qui réclamait des efforts physiques pour enlever les sièges. C'est bien fait, les sièges arrière ne s'enlèvent plus. Désormais, fixes (banquettes modulables), ils avancent ou reculent et se rabattent en un éclair d'un doigt aérien si on a pris l'option électrique. Ils offrent un bon volume de chargement inférieur évidemment à celui de l'ancien. Il faut savoir ce que l'on veut.
Ne cherchez pas la roue de secours dans le coffre, elle est optionnelle (galette 17 pouces à 120 euros) depuis que les constructeurs veulent nous faire croire qu'on ne crève plus ce qui est à mon avis une légende au vu de ma petite expérience de plus d'un gros million de kilomètres.
Montée en gamme !
Si en France, tout se termine par des chansons, un essai auto s'achève invariablement par les tarifs alors que c'est d'abord le prix qui décide de l'achat. La gamme du nouveau Scenic s'articule de 23 700 à près de 40 000 euros pour la version Intens créditée de quelques options. Calqués sur ceux de la concurrence Picasso ou Ford C-Max, ils ne détermineront surement déterminera son choix mais plutôt son esthétique. Prévoyez autour de 30 000 euros pour un DCi 130 ch Zen en finition médiane qui comprend le démarrage sans clé, le frein de parking électrique, la reconnaissance des panneaux, la console coulissante et les jantes en alliage (tôle sur la Life) plus quelques bricoles comme la peinture bi-ton (400 €) et l'affichage tête haute (400 €). Ah, bonne nouvelle, il n'y a pas de malus !
Par son prix, son volume, le nouveau Scenic surtout en version haut de gamme se rapproche dangereusement d'un Espace et surtout du Kadjar qui offrent davantage de prestations et un confort supérieur lié à une meilleure isolation à la route. Les 20 pouces, malgré des flancs assez hauts, m'ont semblé un peu raides sur mauvais revêtements.
Plus flatteur au plan esthétique que le précédent, ce nouveau Renault devrait connaître un succès commercial mérité. Néanmoins, ce n'est qu'un sentiment, j'ai la crainte que ce style un peu trop "show off" à mes yeux, vieillisse très vite !
L’avis des Petits Observateurs
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