Par Thibault Chatel*. Nous sommes en 1967. Ma mère, Jacqueline Monsigny, est encore comédienne et présentatrice de télévision (elle se consacrera complètement à l’écriture quelques années plus tard). Elle anime à cette époque, avec Marcel Fort, une émission tournée au cirque Jean Richard d’Ermenonville : « 1, 2, 3, en piste ! » qui remporte un large succès tous les jeudis après-midi (oui, c’est le jeudi à l’époque).
1,2,3 en piste du 29 septembre 1967
Comme c’est enregistré un jeudi sur deux (une émission le matin et une émission l’après-midi), ma mère m’emmène avec elle. Tous les jeudis matin, Marcel Fort vient nous chercher à Puteaux où nous habitons, dans sa grosse Mercedes blanche direction Ermenonville (près de Roissy.)
Sur la route, à l’aller, Jacqueline et Marcel écrivent leurs textes de liaison entre les numéros des clowns, équilibristes, etc. Donc, ils sont très concentrés et je suis chargé de me taire. Toute la journée, ils travaillent et le soir on rentre. Le retour est très différent de l’aller. Marcel, toujours de très bonne humeur, me chante des chansons paillardes. Alors forcément j’adore ça. Notamment :
Que c’est bon de chier dans l’eau
On voit sa merde qui nage
Si j’avais su qu’c’était si beau
J’aurais dû chier d’avantage
Et puis Marcel a le sens de la formule. Il dit souvent à ma mère : « Ah ma pauvre Jacqueline, toujours à la peine, jamais à l’honneur ! » ou « Il n’y a pas de bon moyen de mal faire ». À l’époque, je ne comprenais pas très bien ce que ça voulait dire, mais j’admirais beaucoup Marcel et j’adorais cette magnifique Mercedes donc le tableau de bord vertical et les vitesses au volant me fascinaient.
Un soir, alors qu’il nous ramène si gentiment à Puteaux, une Simca devant lui, tourne à gauche soudainement en mettant son clignotant au dernier moment.
Marcel pile pour ne pas l’emplafonner et klaxonne nerveusement. La Simca s’arrête et en sort un monsieur en costume qui vouvoie Marcel : « Pourquoi me klaxonnez-vous, monsieur ? J’ai mis mon clignotant ».
Marcel baisse sa vitre et dit au monsieur cette phrase que je n’ai jamais oubliée et qui devrait être apprise par cœur dans les auto-écoles :
« Monsieur un clignotant ne sert pas à tourner, mais à prévenir qu’on va tourner ! Il ne faut donc pas le mettre au dernier moment ! » Puis, royal, il enclenche la première et démarre en douceur.
De la banquette arrière où je suis confortablement installé, je regarde Marcel passer les vitesses. Il conduisait très prudemment. À un poignet il porte une montre en or, à l’autre une grosse gourmette, en or aussi !
Il est mon héros pour toujours.
Salut Marcel !
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*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.
Souvenirs d'Autos • Mercedes-Benz
Souvenir d'Autos * (13) – La Mercedes de Marcel Fort
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- Type de véhicule
- Berline
- Marque
- Mercedes-Benz
- Année
- 1967
- Modèle
- 250
- dossier
- Souvenirs d'Autos
- Tags
- Les Anciennes, Allemagne
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Lundi 7 juillet 2014
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