Par Patrice Vergès. Un voyage éclair à Paris, un autre moins bref à Arcachon, les essais des BMW à Angoulême plus quelques reportages pour POA m'ont emmené à effectuer 3000 km au volant du nouvel Honda CR-V 1600-i-DTEC. Parfait pour un bilan.
Il y a presque un an, le Honda CR-V a troqué son vieux 2,2 diesel 150 ch contre un 1,6 l double turbo i-Dtec de 160 chevaux. Ce moteur de plus petite cylindrée fait non seulement baisser drastiquement ses émissions de C02 de 174 à 129 g/km, efface son malus (boîte mécanique) et entraîne une chute non négligeable de sa consommation.
La Honda Civic en version diesel 120 chevaux essayée pour POA, il y a deux ans, avait consommé 4,7 l sur 5000 km. C'est un moteur hyper-sobre. Cette fois, sur 3000 km, le CR-V a avalé une moyenne de 6,6 l aux 100 km sur un parcours mixte route-autoroute, chargé jusqu'à la gueule de livres (le poids des mots). À 130 km/h, le moteur tourne seulement à 1900 tr/mn ! Pour info, un de mes amis propriétaire de l'ancien 2,2 l 150 ch à boîte 5 automatique ne parvenait pas à descendre en dessous de 9,5 l. En bref, le gain se monte au moins à 2 litres de carburant en moins aux 100 avec le concours de la boîte automatique.
Plus d'onctuosité
Justement, notre modèle d'essai était équipé de la nouvelle boîte auto ZF à 9 rapports. Cette transmission déjà vue ailleurs, transfigure le véhicule. Bien qu'un peu lente dans ses réactions (surtout en mode Eco), elle gomme la paresse de la mécanique à très bas régimes en démarrant sur les 350 Nm de couple. Elle apporte davantage d'onctuosité dans la conduite voire de la tonicité en commande sport, en rétrogradant automatiquement et sans à-coup en sautant plusieurs rapports si c'est nécessaire. Sur parcours serrés, des palettes situées au bout des doigts permettent de rétrograder instantanément en profitant du frein moteur. Bien vu ! Ainsi accouplé, ce 1600 cm3 de 160 ch devient bien plus agréable.
Avec des voies élargies, une direction plus intuitive et quelques modifications sur la suspension, la tenue de route du Honda CR-V a été aussi améliorée mais elle reste ciblée confort. S'il est plus maniable que j'espérais et sécurisant sur routes enneigées et glissantes trouvées en ce début avril, il ne faut pas oublier que ce gros bébé pèse ses 1700 kilos. Le Honda CR-V reste un peu pataud dans ses réactions avec une certaine propension à prendre un peu de roulis. Il n'y a pas de miracle, c'est un SUV.
Manque de personnalité ?
Mon ami possesseur du 2,2 l n'a pas acheté le nouveau, lui préférant une Mazda CX 5. Pourquoi ? Il n'a pas du tout aimé le look du CR-V redessiné en 2015 dans un style plus ostentatoire. Chacun ses goûts. En fait, je trouve que les SUV se ressemblent tous. En le voyant, face à l'impersonnel sigle H de la calandre, personne n'a pu me dire spontanément, si c'était un Hyundai ou un RAV 4 voire un Kia. Honda qui a déjà donné avec des voitures trop clivantes comme la dernière Civic a choisi volontairement une ligne neutre. Trop peut être ? Perso, si la silhouette ne m'a pas repoussé, le dessin des jantes de 18 pouces ne m'a pas plu du tout.
L'accessibilité et l'habitabilité à bord sont royales, la fonctionnalité géniale avec les fameux sièges arrière magiques qui se baissent en une seconde, le volume de chargement impressionnant (1650 litres) avec le hayon qui s'ouvre électriquement et sur lequel je n'ai pas arrêté de me taper la tête en le chargeant et le déchargeant les bagages.
Certains détails sont irritants comme l'écran central tactile qu'il faut systématiquement relancer après chaque démarrage en tapant OK, la commande de boîte parfois un peu fastidieuse à l'arrêt par son excès de sécurité. Mais les matériaux sont de bonnes facture et les rangements nombreux et l'accoudoir central coulissant pas gênant. Notre version Exécutive Navi était équipée d'un arsenal électronique impressionnant sécuritaire à l'aide de caméras. Certains gadgets sont géniaux et d'autres prodigieusement agaçants (franchissement de files- régulateur adaptatif). Mais dans certains cas, ils peuvent sauver la vie. Alors faisons avec mais sans emballement.
Les tarifs du Honda CR-V grimpent selon l'équipement, la motorisation et le nombre de roues motrices. Ils commencent à 29 450 euros pour la version 2 roues motrices 120 ch pour s'achever à plus de 40 000 euros pour la 4 WD en version 160 ch avec le cuir, la navigation et d'innombrables gadgets. C'est un peu plus cher que la concurrence. Si on a l'utilité de ce genre de véhicule polyvalent, il est à conseiller absolument avec la boîte à neuf rapports (2050 euros avec le malus) qui lui apporte un incomparable agrément de conduite.
L’avis des Petits Observateurs
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