Souvenirs d’Autos (58) : l’Ami 6 du gendarme de Saint-Tropez

Par Thibaut Chatel*. 1975. Florence, la mère de mon grand ami d’enfance, Fabrice, loue une maison à 80 km de Paris où je suis souvent invité à passer le week-end. Là-bas, la vie est douce et tranquille. Florence étant assez cool, en tout cas quand on ne fait pas de conneries, nous laisse faire des petits tours sur les chemins de terre autour de la maison avec son break Ami 6.



Là, je dois préciser un détail cocasse, cette auto, elle l’a achetée d’occasion à un gendarme de Saint-Tropez quand elle avait une maison de vacances à la Garde Freinet !! Marrant, non ?

En tout cas, cette auto devient pour Fabrice et moi un manège grandeur nature. Mais, bien sûr, nous sommes des ados un peu crétins et le chemin de terre autour de la maison s’allonge et nous allons de plus en plus loin et de plus en plus vite… et bien sûr nous n’avons pas le permis de conduire.

Heureusement, cette Ami 6 est facile à conduire et elle pardonne beaucoup…. jusqu’au jour où voulant prendre un virage trop vite, nous tirons droit… et l’auto s’enfonce dans la boue jusqu’au chassis !!

Glurp ! Florence a beau être sympa, nous savons parfaitement qu’on risque le super engueulo.



Je dois préciser que je ne me souviens plus si c’était Fabrice ou moi qui conduisait… ce dont je me rappelle c’est qu’on se dispute sur le mode :

-   C’est ta faute !

-   NAN ! C’est la tienne !

-   Tu ne sais pas conduire !

-   Toi non plus

(ce qui était parfaitement exact)

Bref. Il faut trouver une solution… et nous déboulons dans la ferme la plus proche pour demander de l’aide à un paysan.

Tout en maugréant, il va chercher son tracteur pour nous sortir de là…

Nous rentrons dare-dare à la maison et nous lavons la voiture qui est crottée jusqu’au toit.

Quand Florence revient du village avec les courses pour le déjeuner, elle nous trouve, Fabrice et moi, en train de briquer l’Ami 6… et nous félicite de prendre bien soin de son auto !!

Deux petits anges… qui dans l’après-midi, « empruntent » une bonne bouteille dans la cave de Florence pour remercier le paysan de sa peine…

*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.