Je m'amuse en lisant les papiers qui s'évertuent à dénigrer les premiers tours de roue d'Autolib à Paris, notamment ceux de la presse automobile qui s'en donne à coeur joie pour pointer du doigt toutes les faiblesses de la Bluecar et de son système de réservation. Cela s'explique pour deux raisons. par Renaud Roubaudi/ janvier 2012
La première est culturelle. Demander à un journaliste automobile de parler d'auto partage revient à lui demander de se tirer une balle dans le pied. C'est la mort de son métier. Pire, c'est la fin de son rêve de gosse de pouvoir posséder toutes les autos en les essayant. La bagnole instrument de liberté individuelle, c'est sacré pour lui. Elle n'a de sens dans son métier que par une évolution permanente, enrichissement d'équipements, de fonctions et améliorations de systèmes d'aide à la conduite et dont il sera le porte parole critique. Bref, le plaisir de choisir une voiture unique, par son design, ses qualités objectives, son image, cela doit rester un droit fondamental. Et je ne peux être que d'accord étant moi même de la partie, vivant toujours avec une voiture dans le coeur. Donc, une Bluecar standardisée pour tous à l'équipement minimum, c'est pour une corporation réactionnaire pire que le retour à la Traban aux plus belles heures du communisme.
La seconde est plus prosaïque. Bolloré a un service de presse qui ne connait pas le monde automobile. Au lieu d'anticiper le phénomène prévisible de rejet, du moins de suspicion, les RP ont snobé les journalistes du milieu automobile. Au lieu de leur expliquer le système en leur faisant tester la voiture quelques mois avant son lancement, ils les ont ignorés. Ces derniers ont essayé la voiture comme le vulgus pecum lors de sa sortie début décembre. Grave erreur. C'est tout d'abord un manque de considération pour le fameux journaliste qui vit de ce privilège d'avant-première. C'est aussi une erreur technique. Mettre les journalistes dans le coup avant un lancement, c'est la possibilité de leur demander leur avis (et donc de les considérer) pour corriger, ou du moins expliquer, les failles ou faiblesses des premiers exemplaires. À cela c'est ajouté que Bolloré n'a jamais voulu montrer ces fameuses batteries soit-disant révolutionnaires, ce qui a engendré rumeur, doute et malveillance, parfois habilement attisé par la concurrence.
Le cocktail était explosif et il a sauté à la gueule de ses apprentis sorciers de la communication automobile. Personnellement, je n'ai aucun doute sur le bien-fondé d'AutoLib et de son succès à venir. Les retards à l'allumage d'une telle entreprise sont parfaitement normaux, presque obligatoires, et la volonté politique qui soutient ce projet est une arme de défense quasi indestructible. Paris doit montrer l'exemple et toutes les grandes villes observent à la loupe l'expérimentation avant de proposer le système chez eux. Au passage, merci Paris et Bolloré de payer les frais pour les autres. Quant à ceux qui s'inquiètent de la fin de l'automobile comme instrument de plaisir individuel, dormez tranquille. Il y a de la place pour tous, à la fois pour une mobilité collective partagée et des voitures personnelles qui seront toujours de plus en plus séduisantes. La vraie morale à retenir est que le succès d'une voiture, quel qu'elle soit, privée ou public, petite ou grande, riche ou populaire, tient avant tout chose à son image, a ce qu'elle dégage au premier coup d'oeil, à ce qu'elle inspire plus ou moins consciemment. Elle doit par ses lignes, sa promesse, son package produit, être en phase avec les valeurs de son temps. Pour avoir ignoré superbement tous ces conseils, Bolloré n'a pas fini de lire pour quelque mois encore de mauvais papiers sur AutoLib.
Petites Observations Automobile - Janvier 2012
Les Petites News • Bolloré
Pourquoi Autolib a mauvaise presse ?
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- Type de véhicule
- Citadine
- Marque
- Bolloré
- Année
- 2012
- Modèle
- BlueCar
- dossier
- Les Petites News
- Tags
- Les Modernes, France
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Lundi 9 janvier 2012
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