Par Patrice Vergès.La gamme Gran Turismo GT déclinée par BMW sur la Série 3 et 5 se distingue par sa silhouette deux volumes à hayon arrière. Avantage : c'est plus pratique. Inconvénient : c'est beaucoup moins beau !
Avec seulement 150 000 exemplaires produits en 6 ans, la BMW Série 5 Gran Turismo n'a pas été un succès commercial particulièrement à cause d'une plastique pataude plus proche de la Renault 16 de papa que d'un coupé sportif. La Série 6 Gran Turismo qui la remplace est heureusement plus séduisante tout en conservant une habitabilité supérieure.
Plus fluide
Dérivée de la dernière Série 5, la nouvelle Gran Turismo Série 6 (elle reprend le patronyme de l'ancien coupé désormais baptisé Série 8) soigne davantage son apparence sous une silhouette plus désirable qu'auparavant, allongée de prés de 9 cm jointe à un léger surbaissement. Presque un coupé 4 portes avec des vitres sans encadrements. Bâtie sur un empattement allongé qui profite aux passagers arrière bénéficiant d'autant de place que dans une Série 7, la nouvelle culmine à près de 5,10 m !
Bien que les ventes du moteur diesel polluées par un avenir incertain chutent pour les petites cylindrées, il n'en n'est pas de même pour les voitures du segment prémium à cause de l'écart de consommation conséquent entre ces deux types d'énergie. Plus de 90 % des ventes chez nous se feront en diesel même si BMW propose un 4 cylindres en ligne essence 2 litres de 258 ch. Dévoilé sur les dernières Série 5 et 7, le 6 cylindres diesel 3 litres twin turbos émet 15 % d'émissions polluantes en moins, quelques chevaux en plus (265 ch). Son couple porté à 620 NM dès 2000 tr/mn permet des dépassements éclair et sécurisants appréciés sur les routes corses où nous l'avons essayée et dont les zones de dépassement entre deux virages sont très brèves.
Si les 250 km/h en pointe sont sans intérêt en France, le 0 à 100 en 6 secondes est plus pertinent comme les 7,5 l aux 100 km lus et dus en partie au CX saisissant de 0,25. Sans vouloir jouer aux anciens combattants, une Série 728 du début des années 80 atteignait presque le double à bonne allure ! C'est beau le progrès même si le diesel de 2017 chante, hélas, moins aux oreilles que le 6 cylindres essence de 1982.
Plus agile
Nous en discutions tous les trois dans le douillet habitacle, Cédric devant, Renaud (le boss) étendu à l'arrière et votre serviteur au volant. Que dire de pertinent ou d'original voire négatif tant ce modèle ne prête pas flanc à la critique ? Rien à reprocher au niveau de la précision des commandes, réactivité du moteur diesel plus discret que sur la X3 essayée de conserve, excellent position de conduite légèrement surélevée, boîte auto Septronic de série 8 rapports intuitive. Coté dynamique, avec 150 kilos de moins comme la nouvelle Série 5, elle se révèle plus agile et plus douillette pour les passagers arrière grâce à une suspension pneumatique de série (métallique sur la Série 5). Elle l'empêche de se cabrer à l'accélération tout en avalant les virages à plat sans faire tout à fait oublier toutefois qu'on frôle les 2 tonnes en ordre de marche.
Ça, c'est le minimum syndical, car en passant par le jeu des options, une direction active, une suspension pneumatique sur les 4 roues qui peuvent en plus être directrices, elle est encore plus leste et plus sécurisante.
Plus habitable
La Série 6 est bien plus aisée à vivre que la Série 5 d'abord pour entrer puis en sortir grâce à sa hauteur accrue de 7 cm et le dessin différent de sa custode et son coffre modulable plus vaste (plus 110 litres) et pratique à charger.
Après ce qu'on n'aime moins, c'est du subjectif. En vrac, je trouve la commande de boîte un peu compliquée avec sa double sécurité, je n'apprécie pas le bois mat de la planche de bord du véhicule d'essai qui me fait penser au Vénilia adhésif des seventies, et juge superfétatoires les commandes gestuelles du tableau de bord qui séduiront d'abord les enfants comme les tablettes tactiles arrière.
Son prix se résume souvent à un loyer mensuel de 1000 à 1400 euros en LOA ou LLD. C'est beaucoup pour certains, moins pour d'autres comparés à d'autres loyers du ménage. Les tarifs débutent à 68 150 euros pour la version Lounge pas mieux équipée qu'une banale berline de grande série qui incitent à monter en gamme notamment avec la Luxury rapidement proche des 90 000 euros et plus si on préfère un cuir Nappa, des sièges ventilés et chauffants, des jantes de 19 ou 20 pouces et une audio plus fidèle. Pour la première fois, BMW nous a envoyé la liste de toutes les options via internet et j'ai eu la crainte que mon ordi n'ait pas suffisamment de capacité mémoire pour tout enregistrer !
Pour le plaisir !
En gros, une Gran Turismo coûte 10 000 euros de plus que la berline Série 5 avec une suspension pneumatique en prime ; somme inférieure à celle d'une Série 7 à même motorisation. Par goût, l'esthétique plus racée de la berline me séduit davantage que celle de la Gran Turismo plus fluide néanmoins que la Série 5 Touring à l'aspect trop break. Enfin et surtout, s'il y a une seule chose à retenir, c'est le plaisir de conduite incomparable qu'offrent encore les BMW en dépit de toutes les législations contraignantes qui transforment de plus en plus nos voitures en machines à rouler aseptisées et ennuyeuses.
L’avis des Petits Observateurs
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