Les Petites News • Opel

Pourquoi les Opel sont-elles si mal aimées ?



Sans revenir sur l’image d’Audi légèrement surfaite, à contrario, pourquoi Opel bénéficie-t’elle d’une image aussi négative ?

Patrice Verges*

Il n’est pas rare qu’un essai d’Opel publié dans la presse spécialisée s’achève par sensiblement ce propos « Dommage que ce soit une Opel ». En fait, le journaliste n’a pas grand chose à reprocher à la voiture sauf le fait qu’il ne l’aime pas. C’est troublant.  A croire que les Opel sont finalement meilleures que leur nom le laisserait imaginer. Dans les derniers sondages réalisés par diverses publications automobiles, la marque arrive généralement en queue de peloton. Paradoxalement, comme les autres firmes en fin de liste, elle fait partie de celles qui se vendent le plus dans l’hexagone. Les Français achètent donc les voitures qu’ils n’aiment pas mais rêvent de celles qu’ils n’achètent pas. Une Opel ne fait pas rêver un passionné d’automobile !

Allo, non, mais tu roules en Opel !

Une anecdote perso, si vous permettez. Sur la quarantaine de voitures possédées, j’ai dû compter une douzaine d‘Opel. Des petites avec des Corsa, des grosses avec la Commodore GS/E que je qualifiais de voiture la plus rapide pour aller d’une pompe à essence à l’autre. Il y a eu des moyennes ainsi que six cabriolets s’articulant de la Kadett GSI à l’Astra Twin-Top en passant par la Tigra. Personne ne m’a jamais lancé des pierres, les chiens ne hurlaient pas à la mort lorsque je passais dans la rue, et les gens ne se signaient pas, épouvantés. Pour ma part, elles ne sont ni meilleures ni pires que bien des voitures essayées. Alors d’où vient ce désamour de la part des passionnés d’automobiles ?  Certainement en grande partie du fait de la presse spécialisée ? Précisons française, car sur certains autres marchés, sans avoir l’image de VW, les Opel ont une bien meilleure presse. Si vous saviez le nombre de confrères qui m’ont chambré parce que je roulais en Opel. « Allo, non, Tu te dis journaliste auto, et tu roules en Opel ! »

Le paradoxe Opel

Les enquêtes de satisfaction autour de la marque concluent que le client d’une Opel l’a généralement achetée pour son excellent rapport prix-qualité, sa robustesse et souvent son esthétique.  Tout ce qui ne séduit pas le journaliste spécialisé plus attiré par la technologie, les qualités dynamiques, le concept, l’originalité, la vitesse.  Justement les clients lambda d’Opel lisent peu les sujets automobiles et encore moins les revues spécialisées. La prochaine fermeture de l’usine de Bochum qu’ils ignorent n’a joué aucun rôle négatif dans leur acte d’achat. De plus, ils sont généralement très satisfaits de leur Opel. C’est ceux qui n’en achètent pas qui n’en sont pas contents.  Mais pas des modèles mais plutôt du nom Opel !  Un nom qui n’a pas su se faire un nom.

Qu’a-t-elle fait de mal ou plutôt qu’a-t’elle fait de pas bien, la marque de Rüsselsheim pour en être arrivée là ? Elle en a commis des erreurs commerciales !  Évidemment.  Elle n’a pas toujours offert des voitures aux qualités dynamiques transcendantales. Assurément. Elle n’a pas suffisamment ancré son image de technologie en utilisant le sport automobile lui préférant l’image du foot. Certainement. Elle n’a pas su cultiver sa différence de par ses origines, confondue souvent avec Ford. Incontestablement. D’ailleurs elle l’a payé au prix fort puisque la firme déficitaire depuis de longues années, a même failli être lâchée par GM. 

Le prénom

Consciente du désamour autour de son nom, la firme à l’éclair vient de lancer l’ADAM,citadine branchée, liée de surcroît à un programme sportif.  Pour la première fois, les critiques de la presse spécialisées ont été plutôt positives. Il sera intéressant de consulter un prochain sondage portant sur les marques préférées pour savoir si elle a modifié en positif l’image d’Opel. A défaut de se faire un nom, la marque allemande se sera fait peut-être un prénom qui est, rappelons le, celui du père fondateur de la marque (1837/1895).

Patrice Vergès 

Journaliste, historien de l’automobile, romancier, Patrice Vergès écrit depuis plus de 40 ans dans des revues automobiles et motocyclistes françaises et étrangères. Il a publié trois livres sur l’histoire de l’auto et a signé plusieurs romans policiers. Dans la revue Option Auto, il a longtemps signé une chronique intitulée « Il était une mauvaise foi » où il donnait sa vision très personnelle de l’automobile. En mai 2013, sous sa plume devrait sortir chez ETAI, « Michelin à la conquête de l’automobile et à la rentrée, chez « Vents salés », son cinquième roman appelé « Les disparues de la Garonne"

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l y a 40 ans, Opel avait une image bien plus positive que celle d’aujourd’hui. ci dessous l'Opel GT



 L'Opel ADAM redorera-t-elle l’image de marque d' Opel ?



 

Petites Observations Automobile - avril 2013

 


 

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Dimanche 14 avril 2013

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