Cédric Fréour reçoit Jean Pagezy, PCA Services, Partenaires de POA, à propos des nouvelles normes d'homologation mondial WLTP qui risque de chambouler le marché.
Un nouveau cycle mondial d’homologation a été mis en place à partir de septembre 2017 afin d’avoir des consommations officielles plus cohérentes avec les données réelles.
Ne pas confondre les normes WLTP et NEDC corrélées
Depuis septembre 2017, tous les nouveaux modèles sont soumis aux tests d’homologation WLTP. Afin de ne pas pénaliser ces voitures par rapport aux modèles anciens encore homologués en NEDC, l’Union Européenne a mis en place un mécanisme transitoire nommé CO2MPAS qui permet d’extrapoler depuis les valeurs WLTP des valeurs NEDC corrélées.
Depuis septembre 2018, toutes les voitures (sauf certains modèles en fin de vie) ont été soumis aux testes d’homologation WLTP. Pour ces voitures, jusqu’à fin 2018, seules les données NEDC corrélées sont transmises. Jusqu’au 1er janvier 2019, les constructeurs n’ont pas l’obligation de communiquer les résultats WLTP.
Déjà des hausses significatives à prévoir avec les données NEDC corrélées
Le passage aux chiffres NEDC corrélés entraîne déjà une hausse sensible des émissions de CO2 sur certains modèles. Par exemple, un GLC 250d passe de 129g à 161g, le malus passe de 250 à 4250€, le coût total des taxes pour une société sur 3 ans de 2700€ à 13700€. La majorité des voitures vont voir leur fiscalité augmenter à partir du 1er septembre. Certains modèles ont même été retirés du marché car ils devenaient invendables avec leur nouveau malus. Il faut pour éviter toute mauvaise surprise obtenir les données de CO2 obtenues en NEDC corrélé ou opter pour des voitures en stock homologuées selon les anciennes normes.
Janvier 2019 : la grande inconnue
Il y a une grande incertitude concernant ce qui va arriver à partir de janvier. Les constructeurs seront obligés de communiquer les valeurs WLTP mais leur silence (alors qu’ils ont les chiffres) ainsi que les rares données que nous avons pu obtenir font craindre le pire en cas d’application des chiffres WLTP pour les homologations. Nous pensons que les hausses de CO2 vont être plus proche de 40% que des 15% initialement évoqués. Si cela se confirme, seule les toutes petites voitures, les plug in hybrides et les électriques vont se vendre. Concrètement,
- Une compacte essence milieu de gamme qui émettait 120g de CO2 et qui en 2017 n’était soumis à aucun malus risque de passer à 168g de CO2 ce qui avec le barème 2018 correspond à un malus de 5810€.
- Les berlines essence vont pratiquement toutes avoir 10000€ de malus (les versions diesel qui émettent moins de CO2 seront un peu moins pénalisées).
La vraie question est de savoir si les normes WLTP affichées font servir de base à l’homologation des voitures ou si la situation de transition avec les NEDC corrélées va se poursuivre en 2020 et 2021 comme le prévoit la notice décrivant la procédure CO2Temp.
Personne n’est aujourd’hui capable d’apporter une réponse précise à cette question pourtant cruciale. Les concessionnaires semblent parfois peu informés et il y a une confusion fréquente entre les chiffres NEDC corrélés issus du test WLTP et le vrais chiffres WLTP. Il faudra qu’une réponse rapide soit apportée car personne ne va commander de voiture sans connaître le taux de CO2 qui va être pris en compte pour déterminer le malus et les taxes. L’absence d’information risque donc de complètement paralyser le marché au T4 (sauf pour les modèles en stock).
L’avis des Petits Observateurs
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