Par Patrice Vergès. Didier Malga et sa coéquipière Anne-Valérie Bonnel viennent d'être sacrés champions du monde des rallyes FIA Énergies Nouvelles au volant d'une Tesla et d'une Renault Zoe électriques.
Depuis quelques années, la Fédération Internationale de l'Automobile présidée par Jean Todt a crée un championnat du monde des rallyes ouvert aux énergies nouvelles notamment électriques. Déjà auréolé d'un double titre de champion de France 2016 et 2017 de la spécialité, cette année, Didier Malga a franchi le pas en s'engageant dans ce championnat mondial qui fait appel à la régularité à travers une moyenne imposée aux concurrents. Il comptait dix épreuves réparties entre Italie, le Portugal, Tchéquie et Bulgarie, l'Islande, l'Espagne, la Pologne et la Grèce et Monaco. En se classant 2eme au rallye de Monte-Carlo, l'équipage Auvergnat s'était déjà assuré du titre de champion du monde avec cinq victoires et trois deuxième place avant l'ultime épreuve espagnole.
Didier Malgat est un militant de la voiture électrique dont il balaie les nombreuses questions existentielles qu'elle suscite d'un revers de main. Mais c'est un autre débat. Il a participé à ce championnat au volant de voitures électriques de marques différentes comme l'autorise le règlement.
Zoe et Tesla
Il a couru au volant de sa Renault Zoe 40 h personnelle ainsi qu'avec une Tesla S P90 D sympathiquement prêtée par Blooweels qui est un réseau de locations de voitures électriques. "Bien sûr avec ses presque 600 chevaux, ses quatre roues motrices et son autonomie de 400 km, la Tesla est plus rapide. Quand nous perdons du temps sur le routier, il est plus facile de le rattraper dans les spéciales. En plus, sa tenue de route est exceptionnelle grâce à son centre de gravité placé très bas et avec ses quatre roues motrices. L'inconvénient de la Tesla, c'est son poids de 2300 kilos et surtout son volume et sa largeur de presque deux mètres. C'est pourquoi dans certains rallyes où la tracé était tourmenté, j'ai privilégié ma Zoe bien moins rapide mais plus à son aise dans les spéciales étroites notamment en Islande où Roumanie où nous avons gagné.
L'aide de l'ambassadeur de France
Malgré le prêt de la Tesla, participer à ce championnat exige de nombreux et coûteux déplacements. Didier Malga estime le coût de sa saison à environ 50 000 euros que certains sponsors ont en partie financé comme Biovitis, dynamique société auvergnate spécialisée dans la réduction de l'empreinte environnementale bien en phase avec l'esprit de ce championnat. "Déplacer une voiture en Islande, coûtait une petite fortune et exigeait énormément de temps avec le bateau. Grace à l'aide de l'ambassade de France en Islande, l'importateur Renault a mis une Zoe à notre disposition. En plus, l'Ambassade a assuré notre assistance et nous avons gagné" appuie notre pilote. L'assistance d'une voiture électrique est très réduite par rapport à celle d'une thermique en usant très peu de pneus et encore moins de plaquettes ce qui réduit drastiquement le coût d'utilisation. Évidemment au parc fermé, la quarantaine de concurrents engagée cette année disposait de bornes de recharges rapides et le kilométrage des rallyes tenait compte de l'autonomie des voitures notamment au rallye de Monte Carlo long de 1200 kilomètres.
Une conduite plus scientifique
Que Didier ait participé à des rallyes en voiture thermique (Autobianchi-Samba) dans le passé n'est certes pas étranger à leur victoire. Pourtant d'après lui, le rôle du coéquipier est plus important que dans les rallyes classiques. " Anne-Valérie est une coéquipière exceptionnelle de par sa formation de scientifique. En plus de lecture du road-book, elle a beaucoup de calculs à faire pour respecter la moyenne, accélérer ou ralentir. Nous disposons d'un matériel de calcul très sophistiqué avec un GPS précis au mètre prés, un cadenceur et un tripmaster".
Leur titre nourrit évidemment l'envie de recommencer l'année prochaine à condition que les sponsors leur restent fidèles. Reste la voiture. Didier Malga avoue être fort séduit par la nouvelle Jaguar I-Pace qui, d'après lui, cumule beaucoup de qualités. Watt en see !
L’avis des Petits Observateurs
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