Les Essais de Patrice • Renault

L'Espace V passe en mode Alpine

Par Patrice Vergès. Lancé il y a quatre ans, le Renault Espace V ne connaît pas le succès des précédents. Néanmoins, Renault continue à le faire évoluer avec de nouvelles motorisations et un prochain restylage.

Les raisons sont nombreuses. L'Espace V a été confronté à de nombreux soucis de jeunesse qui ont entaché son image. Ensuite, par son volume générant des émissions élevées de CO2, il a été bien plombé par le malus écologique. Enfin, la mode du monospace qu'il avait lancé en France s'est diluée au profit du SUV ou crossover. A cet égard, à part une longueur accrue du capot, la frontière est vraiment tenue entre toute cette typologie de véhicule. D'autant que si on observe un Espace de profil, on se rend compte qu'il a perdu l'aspect monovolume des premières moutures avec un porte à faux assez long. Je n'avais pas conduit l'Espace V de son lancement début 2015 (voir essai POA) mais l'apparition de nouvelles motorisations m'a incité à reprendre son volant pour une semaine d'utilisation autant urbaine qu'autoroutière.



l'Espace 5 ne manque pas de classe ni d'élégance ni de chromes

Sa hauteur élevée de 1,68 m masque sa longueur qui l'est tout autant avec 4,86 m



Puissant et souple

Le précédent bloc essence 1,6 l TCe turbo 200 ch a été remplacé par le 1,8 l turbo TCe 225 ch. Une mécanique qu'on retrouve aussi dans la Berlinette Alpine A110 et la Mégane RS. Comme sur la Talisman qui l'a aussi récupéré, le moteur a perdu quelques chevaux dans l'aventure s'en contentant de 225 contre 280 pour la Mégane ou 252 pour l'Alpine. Ce petit 4 cylindres comparé au volume conséquent (4,86m) de l'Espace lui permet de jouer à armes égales avec la concurrence du Ford S-Max ou VW Sharan et pourquoi pas la DS7 Crossback. On se doute qu'il apporte des performances suffisantes à ce gros engin avec 224 km/h avec des accélérations plus vives (100 km/h en 7,5 s) et surtout davantage de couple à bas régimes. Dans le contexte actuel, je ne suis pas sûr que c'était le bon moteur mais comme l'Espace joue dans la catégorie prémium, il fallait avoir un moteur prémium.

Bien entendu, sur la vaste tablette tactile de 8,7 pouces on peut choisir un des cinq modes de conduite. En sport, outre une meilleure réactivité de l'accélérateur et de la direction, il prend une sonorité plus grave assez artificielle qui semble un peu incongru sur ce monospace qui n'a pas de vocation sportive. Au contraire, sa principale qualité est de transporter cinq ou sept personnes en silence dans une ambiance ouatée et moelleuse. A cet égard, il fait bien le job. La boîte EDC à 7 rapports à double embrayage (celle de l'Alpine) est facile à vivre mais j'ai parfois regretté la difficulté à doser l'accélérateur au démarrage et trouver la position parking pourtant assistée. Mais ce doit être le manque d'habitude.



Planche de bord originale avec la tablette tactile géante qui semble flotter. Admirez le design osé de la commande de boîte de vitesses

Une molette permet d'accéder aux nombreuses fonctions en évitant la tablette tactile



Consommation maîtrisée

Avec 1700 kilos et 225 chevaux, il ne faut pas s'attendre à une consommation miraculeuse. En prenant mon Espace, le chiffre lu à l'ordinateur de bord réalisé par l'ancien possesseur m'a effaré. Il ne devait pas payer le carburant ! Avec une conduite de père de famille en goûtant le silence et le confort de ce véhicule, je suis redescendu à des chiffres beaucoup plus bas en activant la touche Eco après avoir joué avec les divers modes de conduite pour voir. En Eco, ma consommation n'a pas dépassé 7 litres aux 100 et je suis même parvenu à 6,7 litres. C'est très honnête !

Il parait que la tablette tactile R-Link 2 sera remplacée par une nouvelle génération plus intuitive prochainement. Pour être sincère, elle ne m'a jamais bien convaincu et demande un certain temps d'adaptation. Je ne dois pas être très doué puisque même après explication, à chaque essai d'une Renault, je ne parviens pas à retrouver la fonction arrêt du le GPS qui exige de nombreuse manipulations. Sans regrets !



Bel espace intérieur et belle qualité de la vie à bord isolé du cruel monde extérieur

Excellentes qualités dynamiques grâce aux 4 roues directionnelles et la suspension pilotée



Confort et sécurité

En revanche, le châssis 4 Control aux 4 roues directrices m'a totalement séduit. Il permet à cette imposante voiture d'offrir la maniabilité d'une petite en s'inscrivant avec gourmandise dans les ronds points et en s'enroulant avec légèreté sur les routes sinueuses en faisant oublier son gabarit. C'est étonnant que cette technologie lancée par Honda en 1987 ne se soit pas davantage développée.

Avec la suspension pilotée, le confort est royal et l'assise parfaite surtout à haute vitesse. Fait étonnant, c'est à basse vitesse que cette suspension ne m'a pas séduit en filtrant assez mal les inégalités de la chaussée déformée par les racines des pins fréquentes dans la région où je me suis exilé. Idem au niveau de la direction que j'aurais aimé plus informative mais rien à redire sur le freinage puissant.

Luxueuse présentation

Surtout en finition Initiale Paris parée de nombreux chromes, l'Espace arbore une jolie silhouette plus racée et plus bourgeoise que celle de ses concurrentes allemandes. Si la présentation de cette version haut de gamme est luxueuse (sièges cuir Nappa, jantes de 19, affichage tête haute), les gadgets nombreux (massage du dos), sa finition reste inférieure à celle des marques dites prémium.

Son point fort outre son performant châssis 4 Control, reste son volume intérieur imposant avec la possibilité d'accueillir sept personnes (de préférence minces à l'arrière) et de pouvoir rabattre tous le sièges en quelques secondes grâce à leur commande électrique, jusqu'à un volume de plus de 2 m3.

Bien entendu, tout ceci se paie. L'Espace est vendue sensiblement le tarif de ses concurrente mais qui doit pouvoir largement se négocier au vu de ceux observés sur internet. Cette version 225 EDC coûte de 41 500 à 49 300 euros en Initiale Paris (la gamme débute à moins de 40 000 euros en finition Life DC1 160 chevaux à 300 euros mensuels en LLD). Il faut ajouter l'insupportable malus de 4 460 euros en baisse sur 2018 quand même.  Où comment pour flinguer les ventes des voiture étrangères, l'État se tire une balle dans le pied avec un constructeur dont il est l'actionnaire !



La version Initiale Paris est chaussée en 19 pouces contre 18 pour les autres versions

Autour de 7 litres aux 100 en conduisant cool. C'est bien quand le prix des carburants atteint des sommets !

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Lundi 3 juin 2019

L’avis des Petits Observateurs

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