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Essai Nissan Juke Hybrid 143ch : En quête d'émancipation

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

Gaëtan réalise pour POA des essais « dans la vraie vie ». Il prend une voiture quelques jours, et il part à son volant avec femme et enfants. Ville, route, week-end, points de vue des copains ou de la famille. Tout passe. Cette fois, c’est le Nissan Juke, enfin proposé avec une motorisation hybride, qui l’emmène en week-end. Verdict.

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  • Type de véhicule
  • SUV

Vendredi 24 février 2023


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Photo Gaétan

Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Paris - vendredi 17 février 2023 - 17H30. « Dis-donc, c’est discret ce rouge », me dit, non sans une pointe d’ironie, ma compagne, en découvrant notre Nissan Juke garé dans la rue. C’est vrai, le Nissan Juke n'a jamais été spécialement porté sur la discrétion. Cela s'avère particulièrement vrai dans cette livrée rouge Fuji/toit noir métallisé, et ses grandes jantes de 19 pouces. Mais n’oublions pas que tout cela est inscrit dans l’ADN de ce modèle depuis bien longtemps. S’il est vrai que cette seconde génération, commercialisée il y a 3 ans, a mis un peu d’eau dans son vin, elle a tout de même su préserver un certain esprit de liberté, mais dans un registre différent : quand le premier Juke cultivait une certaine bonhommie, le second pousse le curseur vers le dynamisme. Les angles ont remplacé les rondeurs, l’auto s’est allongée, et l’inclinaison du toit n’est pas sans rappeler l’univers des SUV coupés. Au final, l’ensemble est homogène, et probablement plus à même de séduire un public élargi.

L’esprit de dynamisme de notre finition N-Design se retrouve également à l’intérieur, où se rencontrent la fameuse console centrale typée « réservoir de moto », des sièges sports enveloppants « Monoform style » , de l'Alcantara sur le tableau de bord et les contre-portes, et des aérateurs ronds. Tout cela évoque très clairement l’univers du sport. Certains pourront trouver cet ensemble un poil « chargé », mais remarquons que la finition a fait un bon en avant significatif, reléguant ainsi l’ancien modèle à des années lumières sur ce point. Les places arrières offrent un espace dans la moyenne du marché. Le coffre, légèrement amputé par rapport à la version thermique en raison de la batterie, propose un volume de 354L, suffisant pour les départs en week-end d’une jeune famille.

Au niveau de la technologie embarquée, le Juke souffle le chaud et le froid. Si le package général est extrêmement bien fourni (régulateur adaptatif, détecteurs d’angle morts, etc…), l’écran multimédia ne peut cacher son âge. Offrant une réactivité correcte, sa taille réduite (8 pouces) et ses graphismes datés ne peuvent rivaliser avec ce que proposent certains concurrents aujourd’hui. Soyons clairs : tout cela conviendra parfaitement à la plupart des conducteurs, mais sera peut-être un peu juste pour séduire les technophiles les plus exigeants (coucou Julien).

Petite observation amusante : le Nissan Juke Hybrid fait toujours confiance à de bons vieux compteurs à aiguilles, chose que nous voyons très peu désormais sur les voitures récentes. Pour ma part, je les retrouve avec un certain plaisir, telle une petite coquetterie néo-rétro. L’ensemble est par ailleurs lisible, et bien complété par un écran couleur de 7 pouces qui dispense toutes les informations nécessaires (y compris la vitesse si besoin). Notons la présence sur le volant d’un bouton qui permet d’activer/désactiver la conduite semi-autonome très facilement, et d’un autre bouton, situé à gauche du tableau de bord, qui permet de désactiver le maintien dans la voie tout en continuant à bénéficier du régulateur adaptatif. Et le véhicule garde votre choix en mémoire, même après un redémarrage. Certains constructeurs seraient bien inspirés de proposer la même chose !

Nissan Juke Hybrid 143

La ville, son terrain de jeu favori

Alors qu'il n'était jusqu'à présent proposé qu'avec un modeste 3 cylindres de 114 chevaux, Nissan a eu la bonne idée de mettre sous le capot du Juke la motorisation hybride qui fait le bonheur de son cousin technique, le Renault Captur E-Tech.

Cette motorisation associe un moteur 4 cylindres 1.6 essence développant 94 ch à deux moteurs électriques : un de 49 ch pour la propulsion et un moteur de 20ch qui fait office de démarreur. L'ensemble électrique est alimenté par une petite batterie de 1,2 kWh. L’innovante transmission à crabots du Captur est bien sûr également reconduite. En ville, l’ensemble, qui développe 143 ch, permet des phases de roulage électrique nombreuses et assez prolongées, grâce à une régénération de la batterie bien maîtrisée.

Il n’est pas rare de pouvoir atteindre 50 km/h en tout électrique après un démarrage au feu rouge, avant que le moteur thermique se réveille. Dans ce contexte, il est facile de réaliser des consommations très basses en ville, autour de 4,5l au 100km. Il est même envisageable de faire moins, dans des conditions très favorables, et en utilisant à bon escient la fonction e-pedal qui force la régénération au freinage. Pour le reste, comme la plupart des voitures hybrides, ce type de motorisation permet une conduite douce et silencieuse, ce qui participe grandement au confort au quotidien.

Sur route, la motorisation permet également d’offrir des consommations maintenues entre 5,5 et 6l au 100km, si tant est qu'on adopte une conduite souple. Un score très intéressant. Et sans être un foudre de guerre, le Nissan Juke se joue de toutes les situations (le constructeur annonce un 0 à 100 km/h 10,1 s).

Petit bémol tout de même : il arrive parfois, lors des relances, que la boîte de vitesse reste trop longtemps verrouillée sur le rapport inférieur, ce qui augmente inutilement le niveau sonore dans l’habitacle. On comprendra alors vite que le Juke hybrid préfère une conduite apaisée, sa motorisation étant avant tout faite pour ça. Et c’est précisément de cette manière qu'il donnera le meilleur de lui-même.

Notons par contre qu’en termes de tenue de route, le Juke ne trahit pas ses promesses de dynamisme. S'il est vrai que cela se paie au prix d'un confort assez ferme, le petit SUV offre un comportement routier sain, vif, et amusant, malgré l'embonpoint de cette version hybride (1335 Kg). Et pour plus de confort, il faudra probablement se tourner vers des versions proposant des jantes plus modestes. 

Sur autoroute, le Juke offre une tenue de cap précise et sécurisante, ce qui permet d'envisager de longues étapes sans souci. Mais dans ces conditions, on sent que notre SUV urbain sort un peu de sa zone de confort : à 130 km/h, les reprises sont certes suffisantes, mais génèrent parfois des montées en régime qui mettent en difficulté l’insonorisation de l’habitacle. On remarque également quelques bruits aérodynamiques, assez présents à vitesse autoroutière. Les aides à la conduite, rassemblées sous le nom de ProPILOT Assist, permettent de voyager sereinement, nonobstant le régulateur de vitesse adaptatif qui réagit parfois de manière un peu trop autoritaire. C'est le cas quand une voiture déboîte devant vous de manière inopinée par exemple.

En termes de consommation, le Juke s’en sort bien sur autoroute avec un appétit qui a oscillé entre 6,5l et 7l au 100km, lors de notre essai de plus de 1000km. Un SUV urbain 100% thermique de même puissance n’aurait sans doute pas fait mieux. Le Nissan Juke arrive donc à éviter l’écueil de certaines voitures hybrides disponibles sur le marché, celui de faire exploser la consommation sur autoroute.

On achète ou on achète pas ?

Le Nissan Juke Hybrid arrive sur un marché très concurrentiel où se confrontent aujourd’hui le Renault Captur E-Tech, la Toyota Yaris Cross, le Hyundai Kona Hybrid, et quelques autres. Pour faire sa place, il peut compter sur sa motorisation hybride très efficiente, et un style tranchant qui pourra provoquer un achat coup de coeur chez certains. Un atout non négligeable pour trouver son public, dans un segment finalement assez rationnel en termes d’offre. Pour ce faire, il faudra tout de même débourser au minimum 31 450 euros pour la finition N-Connecta. Notre version N-Design, à qui rien ne manque en termes d'équipements, s'échange contre 34 200 euros. Quand on aime…

 

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4 commentaires au sujet de « Essai Nissan Juke Hybrid 143ch : En quête d'émancipation »

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La belle plume de Gaëtan fait tout passer, même l'essai d'un véhicule sans intérêt.
Merci pour la belle langue et la bonne grammaire que vous partagez avec l'oncle Pat 😉

Dimanche 26 février 2023 à 11h58

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En réponse à Chapman L

Pas d accord avec vous. Le bloc moteur est top pour l avoir essaye. La voiture ressembme à aucune autre.
Et surtout il n y a pas des ecrans geants partout, il y a des aiguilles.

Mercredi 1 mars 2023 à 19h30

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C'est 2035 l'arrêt des "thermiques". On a peut-être encore un peu de temps non ? Et puis 143 cv, c'est beaucoup pour une conduite "apaisée".
Pas très excitant ce Nissan, on en rêve pas.
Par contre le nouveu BMW X1... Je sais, pas le même tarif !

Dimanche 26 février 2023 à 17h50

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Il me plait bien extérieurement et intérieurement mais franchement :
"Sur route, ... consommations maintenues entre 5,5 et 6l au 100km..."
"...sur autoroute avec un appétit qui a oscillé entre 6,5l et 7l... "
TOUT CA POUR CA... 🤔
NB : toujours agréable de lire Gaëtan Ferey

Dimanche 26 février 2023 à 20h04

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