Souvenirs d'Autos • Mercedes-Benz

Souvenirs d'Autos (263) : le Stelvio, à moto, en cabrio ou en camionnette ?

Aujourd’hui, c’est un Nabu nouveau... un Nabu amoureux, un Nabu poète, un Nabu sensible... un Nabu qu’on aime qui nous raconte son ascension du Col du Stelvio en Italie.

L’automne repeint déjà les feuilles des arbres qui bientôt se ramasseront à la pelle que je viens de manger l’anniversaire de ma bergère… Pour faire court, je suis en galère.

Un client exigeant d’être livré, créchant dans une superbe station thermale du Trentin Haut-Adige, va me donner l’occasion de me racheter.

Nous voilà donc partis ma douce et moi, bras dessus, bras dessous, comme deux jeunes amoureux, direction l’Italie. Une halte à Courmayeur, une autre à Bergame, une encore au bord du Lac d’Iseo, une autre enfin au Lac de Garde, on prend du bon temps comme quand nous étions jeunes, c’est la Dolce Vita… La came arrivera néanmoins à temps.

À la brune, dans Le biergarten de la ForsterBraü de Merano, une décision commune sera prise: Pour le retour, nous passerons par le Stelvio… Parmi les mythiques cols des Alpes, s’il y en a un qui a toujours résonné plus fort en moi que les autres c’est bien celui-là.



Le lendemain matin je me sens un peu ballonné. L’abus de Forst Kronen et de schnitzels ont eu raison de mon intestin grêle. Je laisse les commandes à ma moitié qui elle, ça tombe bien, ne pète que la forme…

Après avoir remonté une partie du Val Venosta au milieu de vergers paradisiaques, on laisse, devant un vieux Palace baroque, la route qui file vers l’Autriche sur la droite pour prendre en direction de Bormio.

À la sortie de Trafoi, l’imposante silhouette du Roi Ortles et ses langues glacières suspendues en écharpe commencent à se dessiner lentement. La voie se rétrécit; Stelvio, prends garde, arriviamo !



Du haut de ses 2758 m le géant des Alpes ne se conquière par le versant Sud-Tyrol, qu’après avoir livré bataille à ses quarante-huit virages en épingle à cheveux, qui se resserrent de plus en plus dans un décor vertigineux… Evidemment ma môme n’en a encore, à ce moment-là, aucune idée…

Il y a bien ce petit panneau à la sortie du village qui interdit la montée au bus, aux camions et limite le gabarit des véhicules à dix mètres cinquante, mais qu’importe puisque notre fourgonnette n’en mesure que sept et des brouettes… « Chérie, ça va passer les doigts dans le nez… ».

Au fur et à mesure que la route s’élève, ma marquise est de moins en moins à l’aise… Maintenant à chaque épingle, elle doit manœuvrer. Je lui explique que, compte tenu de l’empattement, il faut prendre large, très large, tutoyer le précipice avec la roue extérieure puis décrire un grand cercle sur toute la chaussée pour revenir sur la ligne droite supérieure quitte à ce que la roue arrière intérieure, morde un peu…

Ça ne marche pas, elle doit s’y reprendre à plusieurs fois. La marche arrière, l’embrayage, le vide, les freins, le débrayage, l’accélérateur, tout cela à coordonner avec le mouvement des bras qui s’enroulent et se déroulent autour du volant qui tournoie, ce, malgré l’important soutien psychologique que je lui porte, une main sur le frein à main, l’autre cramponnée à la poignée de portière… C’en est trop.

D’autant que nous ne sommes pas seuls. Une jolie file s’est formée derrière qui s’estompe dans les rétroviseurs latéraux sous les panaches de fumées noirâtres que recrache notre bahut à chaque coup de gaz…

Enfin le col. Bravo, tu as gagné.

Le bouzin en surchauffe stoppe.





Ma femme me fixe longuement, puis, tremblotante, me tend les clefs sans piper mot… À cet instant, un peu lâche sans doute, je n’ose la prendre dans mes bras pour lui souhaiter un bon anniversaire, ne parvenant à lui bredouiller qu’un maladroit : « T’inquiète, on le refera à moto ou en cabrio… Tu pourras admirer le paysage ».

Chérie, je t’aime

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Vendredi 31 janvier 2020

L’avis des Petits Observateurs

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