Souvenirs d’Autos (421) : Coccinelle Story

Dois-je rappeler que je suis vraiment nul en mécanique, que j'ai eu la malchance de naître sous le signe de la Balance, et pour ne rien arranger que j'ai grandi en pleine campagne, chez ma grand-mère dans un monde sans auto où seules quelques rares Juvaquatre ou Celtaquatre passaient devant chez nous en dehors des Tubes Citroën des commerçants.

Sans être un « expat » au sens coopérant du mot, je venais de passer 3 ans en Côte d'Ivoire et en futur aventurier libre, sans attache, je m'étais débarrassé avant de partir de mon studio, de ma chaîne stéréo et de mon auto, une géniale 304 cabriolet que j'avais bradé à un copain qui l'avait abandonnée (le traître) rue Berton quelques mois plus tard. 

Maintenant de retour à Paris je devais me réinstaller dans une nouvelle vie qui commençait par un 2 pièces à Montmartre, de quoi écouter de la musique dans de bonnes conditions et un nouveau cabriolet pour les balades de l'été qui s'annonçait…

Une amie qui vient me voir au fond de la brousse où je bossais et qui connaissait mes envies et mes moyens maintenant limités, me conseille d'aller voir un de ses copains qui vide un garage à Écully. Soit, comme elle ne peut m'accompagner, je décide de faire l'aller-retour dans la journée, je prends l'avion (le billet du tout nouveau TGV (de couleur Orange) était au même prix…), le type sympa briefé par ma copine, me reçoit en me proposant une presque blanche Coccinelle 1303 cabriolet ou une Sunbeam Alpine vert anglais, les deux dans mon budget et dans un état similaire, c'est à dire assez moyen, mais il avait aussi mieux, une magnifique Porsche 914 orange devant laquelle j'ai bavé un bon moment (la même que celle de Thierry, POA janvier 2017), son argument pour m'aider à choisir était le charme de l'anglaise futur collector, ou la robustesse de la teutonne plus moderne, tu parles d'un dilemme pour le naïf que j'étais!

Une autre copine roulait depuis quelque temps dans un vieux cabriolet coccinelle 1200 de 1965 passablement usé qu'on lui avait donné et c'est sans doute ce qui me fit choisir la plus moderne des deux, affaire conclue rapidement, et retour à Paris en Caravelle Air Inter (c'était vraiment un avion sympa!).

Rendez-vous deux samedi plus tard et cette fois, je pars en train (Bleu) avec Josiane qui a une copine du côté de Limonest chez qui nous passerons la soirée et d'où nous repartiront le dimanche avec la VW. 

Heureusement que l'enthousiasme était là, car côté vitesse ce n'était pas ça du tout, en dehors de la 2cv de mon vieux pote Luc, je n'avais aucun souvenir d'avoir roulé si peu vite en voiture avec en plus cette désagréable impression que l'auto allait s'arrêter en haut de chaque côte, ma passagère trouvant aussi que bizarrement mon acquisition moderne était moins nerveuse que son antiquité…

...Rue Caulaincourt, si le jeune directeur du Garage VW était cool, ses factures l'étaient beaucoup moins! il fit de son mieux pour moi mais le verdict tomba, il faut changer le moteur! « Vintage Mecanic » n'existant pas encore pour m'éclairer un peu et me donner le goût d'une restauration, je dû me résoudre au plan B qui m'emmena du côté de Verrières-le-Buisson à l'homme de la situation qui réparait les autos des copains le samedi dans son garage au fond de son jardin.

Un moteur plus loin acheté sur la N20 du côté de Montlhéry, Josiane me dépose, ma Cox étant prête et demande à mon copain s'il ne connait pas quelqu'un qui voudrait lui reprendre la sienne, elle en a marre et veut s'acheter une auto neuve pour bosser dans de meilleures conditions.

La vie reprend son cours avec ses charrettes et ses fêtes jusqu'au jour où je dois retourner à Verrières pour une aile méchamment cabossée. Et là, mon pote en liesse me dit : 
-    Alain, je dois te remercier, ta copine est super sympa, je lui ai racheté sa VW pour presque rien et du coup je l'ai restaurée, viens voir elle est géniale, couleur caramel, capote neuve beige assorti, j'attends les nouveaux sièges et elle sera terminée…

J'avais hésité une première fois devant la Sunbeam mais en voyant cette icone superbement restaurée, l'incertitude me reprit, pourquoi n'avais-je pas choisi plutôt cette-là, devrais-je faire pareil avec la mienne ?

Faute de pouvoir me décider, je l'ai gardée encore un peu jusqu'au jour où le moteur faibli à nouveau, j'adorais cette voiture mais j'étais fatigué de réparer les ailes ou la capote neuve lacérée régulièrement, sa vitesse limitée me lassa et je finis par la vendre, et acheter moi aussi une voiture neuve, plus fonctionnelle pour me déplacer dans Paris entre mes chantiers et avec mes clientes, mais c'est une autre histoire.

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On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.