Abarth 595 Turismo, Le pot de yaourt ensorcelé

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En ville, la première chose qui étonne et détonne est qu’elle a un rayon de braquage proprement ridicule. Nous avons ici « la 500 qui ne braque pas » ! Je ne vous raconte pas le regard étonné des passants qui nous voient manœuvrer pour un rien avec 3m55 entre les pare-chocs !



S’ensuivait alors un passage sur le périphérique moteur froid en mode Auto et là j’ai retrouvé le défaut principal de ce type de boite partagé avec la tristement célèbre BMP6 de PSA : un mode auto imprévisible à souhait qui, à allure stabilisée, en ville par exemple, passe la vitesse trop tard et on finit par se retrouver pratiquement sans frein moteur et/ou sans reprise immédiate à la réaccélération, car la boite comprendra notre désir de relance que trop tard. Ainsi, sur ce fameux périphérique quadragénaire où il est bon d’avoir de la reprise pour un quelconque changement de voie immédiat, je suis vite passé en mode manuel pour garder la main et ne pas subir la boite en constatant aussi la mauvaise visibilité de 3⁄4 arrière. De même, pour éviter les à-coups à l’accélération, il convient de relâcher l’accélérateur à chaque passage de rapport, ce qui est bien entendu uniquement possible en mode manuel...



Ainsi vient le problème de la légitimité de ce type de boite. Acheter une « boite auto » est un choix de confort dans les embouteillages. Mais ici, il convient « d’aider » la boite en passant les vitesses manuellement, via les palettes au volant. Mais est-ce qu’acheter une boite auto en supplément pour passer les vitesses manuellement est crédible ? Cette boite lente exagère hélas aussi le creux à bas régime de ce petit bloc 1.4 fortement « downsizé » pour atteindre 160 chevaux. Ainsi, toute démarche de dépassement doit souvent être largement anticipée manuellement.

Une fois en régime, les 160 chevaux se libèrent réellement, bien aidés par la masse contenue de l’engin (1080 kilos) dans un bruit sympathique mais de façon assez linéaire à la manière de tous les nouveaux blocs downsizés : la montée de l’aiguille du tachymètre impressionne davantage ! Le 0 à 100km/h effectué en 7’04 (données constructeur) témoigne de la bonne santé de l’engin.Mis à part ces griefs, notons la présence d’un mode sport qui raffermit artificiellement la direction, augmente le couple moteur et raccourcit la course de la pédale d’accélérateur. Il est d’ailleurs amusant de constater qu’à pression égale sur cette dernière, l’enfoncement ou non du bouton sport accélère ou ralentit la voiture de façon somme toute logique. Ce mode sport permet d’ailleurs d’atténuer le flou de la direction sur autoroute autour du point milieu en particulier.Un petit détail s’est fait remarquer : le rappel du logo « turismo » cousu sur le cache-bagages qui se reflète (dans le bon sens) dans le rétroviseur intérieur ! Un des nombreux détails charmeurs de cette voiture.

Conclusion :

Ce fut dans tous les cas un essai fort agréable mais malheureusement toute accélération se faisait en fixant le compteur(par ailleurs peu visible et n’incluant pas de rappel numérique de vitesse) vu le bon rapport poids/puissance. J’espère pouvoir en reprendre le volant bientôt sur petites routes et voir alors ses vraies qualités.Cette voiture a donc beaucoup de charme (look, ambiance à bord, sensations) mais aussi trop de défauts (boite robotisée, détails de finition, rayon de braquage, instrumentation peu claire) pour être une voiture vraiment réussie. Elle est en fait une voiture assez paradoxale : petit gabarit et manœuvres difficiles, boite auto nécessitant le passage manuel des rapports ; ce qui nous donne une voiture finalement assez fatigante au quotidien et faisant regretter une commande de comportement « à la carte » plus complète que le bouton sport, qui adapterait en plus suspensions et passages de rapport, domaine où excellent les constructeurs allemands et partiellement présent chez le cousin Alfa Romeo avec le D.N.A (Dynamic – Normal – All weather).

Arnaud Lescure