Les Petites News

ces autos qui ne veulent pas mourrir

Seulement 5 voitures au monde sont éternelles. explication. par Renaud Roubaudi 

Présentée en 1963, la Porsche 911 revient sur le devant de la scène en 2012 pour la septième fois consécutive avec une toute nouvelle version baptisée du nom de code 991 pour les intimes de la marque. Plus grande, plus puissante (400ch), plus confortable, mais aussi moins énergivore, ses consommations baissent en moyenne de 16 %, cette sportive de légende a surtout la particularité de conserver trait pour trait l’air de famille de son illustre aïeul, née il y a maintenant 49 ans. Pour son designer, Michael Mauer, cette continuité est la clé de la longévité du succès de la 911: « Vous devez tenir compte du passé. Dessiner une 911, c’est comme écrire un nouveau chapitre d’un roman connu. Il faut conserver le caractère des personnages, tout en les faisant évoluer en permanence au fil de l’histoire ». Plus facile à dire qu’à faire. Face à une production automobile mondiale qui a tendance à démoder le design aussi vite que les saisons, on compte en effet très précisément sur les doigts d’une main les voitures toujours en vente ayant conservé leurs lignes originelles. 

La Volkswagen Coccinelle  née en 1938, Le Land Rover  en 1947, la Fiat 500 en 1957, la Mini en 1959 et la Ford Mustang en  1964.  Mis à part le Land Rover qui n’a jamais cessé d’être commercialisé depuis 55 ans, les quatre autres ont fait un come-back fracassant dans les années 2000, après avoir vu leur carrière arrêtée en Europe dans les années 70. Ces « revivals »  sont nés de la mode du « néo rétro » qui consiste à faire du neuf avec du vieux en surfant sur la nostalgie du passé. C’est bien connu, avant c’était mieux. À l’origine de cette tendance, le designer américain J Mays qui dessine en 1999 la Volkswagen New Bettle en reprenant ostensiblement les lignes de sa grand-mère de 1938, la Coccinelle. Une première en 100 ans d’histoire automobile. Il réitérera chez Ford en 2005 avec la célèbre Mustang. Dès le départ, Mays est fortement contesté par la communauté des designers qui lui reproche, au mieux, un manque d’imagination, au pire, l’accuse d’oser falsifier des icônes. Un sacrilège. L’homme s’amuse du débat et aime à rappeler que la critique du néo rétro est un phénomène typiquement européen : « Vous autres européens vivez avec votre histoire, entourée de références, notamment architecturales qui rappellent votre glorieux passé. Vous êtes donc plus en demande de modernité en général et dans le style automobile en particulier. L'Amérique, au contraire, est une jeune nation, sans repère historique. Tout ce qui évoque sa courte histoire est à ce titre vu comme une célébration de son patrimoine, non comme un manque de créativité. Par ailleurs, le néo rétro ne représente qu’une petite partie de notre offre et nous proposons des voitures aux lignes très modernes. Pourquoi opposer les genres, si cela plaît au marché ». 

Malgré la polémique qui agite le petit landerneau automobile, le succès commercial de la New Beetle est au rendez-vous au point d’inspirer BMW qui relance la Mini en 2001, suivi par la Fiat 500 en 2008, avec le succès que l’on sait. En 2012, la Coccinelle se modernise, mais conserve toujours ses lignes d’hier. 

Le paradoxe est que ces autos populaires accessibles au plus grand nombre dans les années 60, sont devenues aujourd’hui des voitures premium qui s’adressent à une clientèle aisée. Cette inversion des rôles est à mettre au crédit de BMW qui, en relançant la Mini a eu l’intelligence de comprendre avant les autres que le XXI siècle serait marqué par le règne de l’individualité, le culte du « moi je ». Ainsi en 2001 la nouvelle Mini n’est pas seulement un joli remake, mais une voiture moderne personnalisable à l’envie qui flatte l’égo de son propriétaire. De la couleur de toit aux coques de rétroviseur, en passant par les harmonies intérieures, chacun peut se concocter sa Mini sur mesure. Pour la première fois, une petite voiture gorgée d’option se vend plus cher que certaines grosses berlines, redéfinissant les règles du jeu du marketing automobile. Beaucoup de spécialistes avaient pourtant prédit un flop, considérant la nouvelle Mini beaucoup trop cher. En 2008, la nouvelle Fiat 500 calque sa stratégie sur sa rivale anglaise et connaît elle aussi une réussite fulgurante, sauvant pour ainsi dire Fiat de la faillite. 

Curieusement, aucun autre constructeur n’a osé depuis ressortir de ces cartons une gloire passée.Beaucoup en revanche se sont engouffrés dans la brèche du premium en proposant des petits modèles ultra personnalisables et chers, à l’image de l’Alfa Romeo MiTo, de la Citroën DS3 ou de l’Audi A1, ce qui laisse penser que la stratégie du néo rétro pur et dur n’est réservé qu’aux bagnoles mythiques. Les rumeurs du milieu laissent entendre que Citroën pourrait relancer la 2CV, que Jaguar préparerait une Type E et que Renault attendrait le bon moment pour dévoiler une nouvelle Alpine, héritière directe de la berlinette des années 60. Les véritables légendes ne meurent jamais.

Petites Observations Automobile - mars 2012

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Mardi 6 mars 2012

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