Par Patrice Vergès. Après le Mokka, avant le nouveau Grandland, voici l'essai de l'Opel Crossland X qui pénètre dans le marché hyper-concurrencé des crossover compacts nommés Captur, 2008, Citroën Aircross, Juke et autres Fiat 500 X.
Je me pose la question. Est ce que l'image négative d'Opel qui perdure notamment en France ne serait pas intimement liée à sa communication. Évoquer dans les pubs TV et radio uniquement OneStar assistant personnalisé de connectivité ou la wifi de série particulièrement sur la Corsa fait trop oublier la qualité et la spécificité du produit à mon avis. Qu'en pensez-vous ?
Dérivé de la Peugeot 2008 dont il reprend l'empattement allongé de 6 cm, le Crossland X fait appel à de nombreux organes du groupe PSA. Il se particularise de la Peugeot surtout par sa silhouette plus typée Opel qui se manifeste par son pavillon flottant (en fait, celui de l'Aircross) et surtout sa face avant inspirée du Mokka dont il devrait être le plus dangereux concurrent. Même si le constructeur au Blitz s'en défend en prétendant que le Crossland n'est pas un 4X4 en étant plus compact avec une longueur de 4,21 m. Ce qui ne l'empêche pas d'être plus vaste à l'intérieur et de disposer d'un grand coffre banquette avancée (option) ce au détriment d'un réservoir trop petit de 45 litres. Une tendance de plus en plus fréquente qui nourrit l'illusion qu'on consomme davantage en passant plus fréquemment à la pompe à essence même si les consommations sont en baisse ces dernières années.
Bonjour l'ambiance !
L'intérieur est aussi spécifique à la marque allemande avec une planche de bord plus conventionnelle et aussi très rationnelle avec plusieurs niveaux de lecture. Malgré quelques touches chromatiques, le mobilier n'est pas d'une franche gaité mais les matériaux semblent de bonne qualité et faciles à entretenir. Derrière le Blitz relativement discret de la calandre, on retrouve des mécaniques d'origine PSA malgré leur nom Opel d'Ecotec. Le bien connu bloc essence 1,2 l 3 cylindres est décliné en 3 puissances s'articulant de 81 ch en atmosphérique à 110 ou 130 chevaux en turbo épaulé par deux diesel 4 cylindres 1600 turbo de 100 et 120 chevaux.
110 chevaux en boîte auto, le bon choix
J'ai pu prendre le volant de la version essence 110 ch en version boîte auto EAT6 d'origine japonaise. Le supplément de prix de 1300 euros exigé par cette transmission automatisée est en partie compensé par un tarif inférieur de 1000 euros pour la 110 ch par rapport à la 130 ch plus rapide mais guère plus nerveuse. Une boîte auto dont on ne peut louer l'agrément et la douce réactivité. Dommage qu'elle accroît la consommation de 0,5 l environ malgré un rapport supplémentaire (6 vitesses) à la version mécanique 110 ch et par la même la pollution. Heureusement sans générer un malus en se situant en dessous des seuils autorisés.
Excellent 3 cylindres essence
Le 1200 3 cylindres est aussi une merveille d'agrément et de douceur et de silence si on ne conduit pas comme un barbare, appuyé par une excellente insonorisation qui donne l'illusion de conduire un véhicule d'un segment supérieur.
Ayant conduit le Crosland uniquement sur des routes droites, la suspension m'a convaincu d'une souplesse de bon aloi. Mais je n'en dirai pas autant des sièges un peu fermes à mon goût. On sait qu'Opel a adopté sur le Crossland des lois d'amortissement différentes pour le rendre plus souple que les autres modèles de la marque. J'ai lu ici ou là quelques critiques d'amis confrères portant sur son déhanchement et pompage excessifs. Les connaissant, j'ai pensé vicieusement, peu après, qu'il leur était difficile de critiquer cette voiture sur tout ce qui était d'origine PSA incritiquable et que leurs reproches ne pouvaient porter que sur les spécifiés d'Opel à savoir son style et la suspension. Mais j'aimerai bien en piloter un Crossland sur routes sinueuses. Direction précise, freinage incisif, bonne position de conduite, il n'y a rien à jeter.
Dans les prix du marché
La gamme débute donc à 18 300 euros pour l'essence 81 ch qui doit être passablement sous motorisée à 23 950 euros pour la diesel 120 ch. Soit autour de 200 euros mensuels en location après apport. Opel ne propose que deux niveaux de finition agrémentés par des packs un peu trop nombreux. La version 110 ch BVA essayée en finition Edition reconnaissable à son coloris bi-tons de série, ses glaces surteintées et ses jantes en alliage de 17 pouces grimpe à 22 950 euros sans banquette coulissantes ni GPS optionnel. Pour être sincère, j'espérais un prix plus écrasé.
Question. Est que des constructeurs comme Fiat ou Opel ou Seat voire Skoda en déficit d'image peuvent-ils proposer des voitures aussi chères que les autres ? En fait, malgré sa pub, Opel espère qu'on achètera le Crossland parce que c'est justement une Opel et non pas parce qu''on peut avoir la la wifi à bord !
L’avis des Petits Observateurs
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