Souvenirs d’Autos (412) : Le Touran dont personne ne parle

Printemps 2016.
Je quitte la banque où j’ai travaillé durant 20 ans. Plus de voiture de fonction. Pas d’idée pour la remplacer, le 3ème enfant se profile, c’est finalement mon épouse qui décide du modèle (je ne sais pas comment elle en a eu connaissance), un Touran. Avantage selon elle : il est assez compact mais il est modulaire (il offre jusqu’à 7 places) et a pas mal de capacité de rangement (les trois se révéleront vrais à l’usage).

Sans grand enthousiasme, mais j’ai ma voiture de collection pour me consoler, je pars donc en quête d’une occasion récente. Seule concession : je choisis la couleur (quasiment toutes mes voitures sont bleues), mon épouse veut une automatique. Finalement, peu de choix. J’hésite longuement entre une voiture avec toit ouvrant (mais à aller chercher à Toulouse) ou un modèle intérieur beige, beaucoup plus proche en banlieue parisienne. J’opte pour la seconde.

Été 2016.
Avant de recommencer un nouveau boulot, j’ai 2 mois de grandes vacances ou quasiment, une chose qui ne produit que très rarement quand on est salarié. On part à l’aventure, on choisit notre hébergement seulement 48 heures à l’avance. 

Dans le détail, on part de Paris, stop à Nice dans la belle famille, puis Lac de Come (décevant), Trieste toujours en Italie, puis Ljubljana (Slovénie), Vienne (Autriche), Bratislava (Croatie), on bifurque plein Nord direction Cracovie en Pologne. Le second saute du lit dans l’appartement de location et se fait une énorme bosse. Pour le consoler, on lui offre un dragon en peluche (le symbole de la ville) qui est resté jusqu’à aujourd’hui encore sa peluche préférée. Puis après avoir hésité à filer plein Nord vers Varsovie, demi-tour vers l’Ouest, direction Prague (République Tchèque sous une chaleur démentielle) après un arrêt à Auschwitz Birkenau (terrible). Escapade à Kutna-Hora l’ancienne capitale qui me réconcilie avec la Tchéquie puis départ pour l’Allemagne Munich (extraordinaire en particulier le jardin anglais avec ses surfeurs, seul le musée Bmw me laisse sur ma faim). On remonte plein Nord vers Stuttgart (inoubliable musée Mercedes) puis retour en France en passant par Coblence et Strasbourg.

Au terme de près de 5000 Kilomètres, ma conviction est faite :
-    Le digne héritier du Combi, c’est lui (et non le California) : grande modularité, le coffre est immense, un appétit d’oiseau
-    Le moteur est donné pour 105 chevaux mais il en développe certainement beaucoup plus. Le Touran malgré son poids tient un bon 180 sur autoroute allemande.

Le Touran continuera sur le même pied sa vie durant 6 ans avec nous. Il n’est quasiment jamais utilisé en dehors des vacances mais dès que l’on peut quitter Paris, c’est à chaque fois plusieurs milliers de kilomètres, souvent jusqu’à Nice, en Italie ou en Espagne. Le Touran accompagne à chaque fois des souvenirs :
-    Changement du petit dernier (le 3ème) dans le coffre ;
-    Essai du pot dans les vallées pyrénéennes dont mon père était originaire ;
-    Second passant de longue heure à faire semblant de conduire

Été 2022.
n long voyage se profile de nouveau, le Touran est bien fatigué (160 000 km) et les diesels vont bientôt être bannis de Paris. Je décide de le revendre contre une Tiguan super équipée avec plein d’aides à la conduite. C’est bien évidemment beaucoup mieux, beaucoup plus sûr, il y a un toit ouvrant immense mais il me vient parfois à regretter mon vieux Touran avec son si grand coffre et sa faible consommation. 

Dernier clin d’œil : entre le prix d’achat et le prix de revente, mon Touran ne m’aura coûté que 8 000 euros en un peu plus de 6 ans soit ramené sur une base mensuelle, un coût d’un peu plus de 100 € par mois. Une nouvelle fois, le Touran s’est avéré imbattable.

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